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L’Etat Islamique recule-t-il ?

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  • L’Etat Islamique recule-t-il ?

    L’Etat Islamique recule-t-il enfin ? Le mouvement jihadiste qui s’était emparé de la ville de Palmyre, à l’est de la Syrie en mai 2015, l’a perdue le 27 mars au profit de l’armée syrienne, appuyée au sol par des milices chiites pro-iraniennes et depuis les airs par l’aviation russe. Ce revers s’inscrit dans un mouvement plus large. Entre le 1er janvier 2015 et la mi-mars 2016, le territoire de Etat Islamique, à cheval entre la Syrie et l’Irak, aurait ainsi été amputé de 22% de sa surface. Ces pertes sont dues à la fois aux bombardements de la coalition occidentale, emmenée par les Etats-Unis, contre ses positions dans ces pays, ainsi qu’à diverses offensives menées sur le terrain au fil des mois par des forces kurdes côté Syrie, et par des troupes relevant à la fois de l’armée gouvernementale et de milices chiites côté Irak.

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    Les autorités militaires américaines ont par ailleurs annoncé la mort récente de plusieurs responsables de haut rang de l’EI. D’abord, celle du Géorgien d’origine tchétchène Omar al-Shishani, chef militaire du groupe jihadiste, puis celle de Abd al-Rahman Mustafa al-Qaduli, présenté comme l’un des responsables de ses opérations externes, voire le numéro deux du mouvement. L’EI, par la voie de Amaq, son agence d’information a cependant nié que le premier ait même été blessé et n’a pas (encore ?) confirmé le décès du second.

    Outre les revers militaires qui ont amputé son territoire, d’autres indices témoignent d’un affaiblissement relatif de l’EI, financier notamment. Ainsi de la décision de diminuer de 50% la solde de ses combattants. Cette mesure radicale laisse penser que les frappes contre les exportations pétrolières de l’EI mais aussi contre certains de ses dépôts de devises ont amputé significativement son trésor de guerre, voire que ses capacités d’extorsion sur la population qu’il contrôle se réduisent.

    Par ailleurs, le fait que l’EI ait dépêché certains de ses combattants en Libye, où le groupe est implanté dans une bande côtière autour de la ville de Syrte, est parfois interprété comme une mesure visant à assurer sa pérennité en ouvrant un nouveau front loin de son bastion syro-irakien. S’il est certain que l’EI tente d’étendre son champ d’action et surtout de prouver qu’il est capable de frapper un peu partout dans le monde, son implantation libyenne paraît encore trop fragile pour constituer une alternative à sa base moyen-orientale. Qui plus est, les principaux dirigeants de l’EI sont irakiens, plusieurs notamment sont d’anciens responsables des services de sécurité de Saddam Hussein, et ils défendront sans doute avec acharnement leur bastion actuel.

    En revanche, le fait que son installation en Afrique du Nord inquiète les pays européens, au point que des forces spéciales de plusieurs d’entre eux y participent discrètement à des opérations militaires contre des groupes jihadistes, est déjà un succès de communication pour l’EI. Tout comme les attentats de Bruxelles du 22 mars d’ailleurs, qu’il s’est empressé de revendiquer sans qu’il soit possible, en l’état actuel, de savoir à quel point la direction centrale du mouvement a vraiment participé à leur organisation ou si elle en a laissé l’initiative et la conduite à un réseau franco-bruxellois.

    Les bastions de Raqqa et Mossoul

    Quelle que soit la stratégie d’expansion de l’EI, il serait imprudent, au vu de ses revers actuels, de spéculer sur une fin prochaine de sa base principale entre Syrie et Irak. Depuis le début du conflit en Syrie et en Irak, certaines localités ont changé plusieurs fois de main et cela pourrait de nouveau se produire à Palmyre ou dans d’autres localités proches si le gouvernement syrien parvient à les reprendre aussi aux groupes jihadistes. Ces derniers repartent volontiers à l’offensive après avoir connu une défaite. Par ailleurs, autant Palmyre n’était pas un enjeu crucial pour l’EI, autant il défendra avec acharnement ses principaux bastions, tels que Raqqa en Syrie ou Mossoul en Irak. D’ores et déjà, il a fallu plusieurs mois à chaque fois aux forces irakiennes pour reconquérir Tikrit et Ramadi, en mars et en décembre 2015 respectivement.

    Qui plus est, des offensives contre ces bastions supposent la coordination entre des forces qui n’ont pas toujours des intérêts convergents et parfois même emploient des méthodes contre-productives. Ainsi, le gouvernement irakien annonce la préparation d’une grande offensive contre Mossoul qu’il a perdue aux mains des jihadistes en juin 2014, après une humiliante retraite de ses forces armées. Si une partie de ces forces ont été aujourd’hui reconstruites avec le soutien et l’encadrement des Etats-Unis, elles ne paraissent pas seules en mesure de mener la bataille à Mossoul. Elles risquent donc d’avoir recours au soutien de milices kurdes, mais surtout de milices chiites irakiennes, armées et encadrées par l’Iran. Or, lors d’offensives passées, ces dernières se sont livrées à des exactions contre les populations sunnites des villes qu’elles étaient censées délivrer du joug de l’EI. La perspective d’être « libérée » par de tels groupes armés risque de pousser une partie de la population, déjà soumise aux bombardements de la coalition internationale qui font parfois des victimes dans la population civile, à choisir l’attentisme, sinon le soutien à l’EI. Une victoire durable contre les jihadistes exigerait pourtant de pouvoir compter sur le soutien de la population de ces villes. Mais la méfiance règne toujours entre le gouvernement de Bagdad à majorité chiite et la minorité arabe sunnite dont le leadership politique est très divisé.

    La transition entravée

    A court terme en tout cas, c’est d’abord au régime de Bachar al-Assad que profite le revers de l’EI à Palmyre. La reprise de la ville intervient fort opportunément pour le régime syrien entre deux sessions de négociations à Genève sous l’égide de l’ONU. Ces discussions indirectes entre le pouvoir et une partie de l’opposition armée sont censées déterminer les modalités d’une transition politique en Syrie : d’abord la formation d’un gouvernement de transition, puis l’adoption d’une nouvelle Constitution, et enfin au bout de 18 mois l’organisation d’élections législatives et présidentielle.

    Or avant le début de la première session de négociations qui s’est tenue entre le 14 et le 24 mars, le régime syrien avait proclamé urbi et orbi qu’il était exclu que le sort de Bachar al-Assad soit évoqué durant ces négociations et plus encore que la transition aboutisse à son départ du pouvoir. Ce départ est pourtant une exigence absolue de l’opposition, mais aussi des pays occidentaux même si ceux-ci, qui exigeaient à l’origine que le président syrien quitte le pouvoir dès le début de la transition, se sont aujourd’hui résignés à ce qu’il ne s’en aille qu’à la fin.

    En reprenant Palmyre, le président syrien adresse un message à ces mêmes pays : si votre priorité est de battre l’Etat Islamique et de vous assurer qu’il est durablement vaincu, vous avez besoin de moi, et longtemps. Cette présumée utilité risque d’inciter le régime de Damas à durcir encore sa position dans les négociations de Genève qui en principe doivent reprendre dans le courant de la première quinzaine d’avril.

    La victoire de Palmyre signe aussi la réussite, pour l’instant en tout cas, de la stratégie russe en Syrie. En envoyant à l’automne dernier son aviation au secours de Bachar al-Assad, Vladimir Poutine a sauvé la mise du président syrien qui était alors menacé sur plusieurs fronts dans la moitié occidentale du pays, la plus peuplée et donc la plus utile aux yeux du régime. Les frappes russes ont d’ailleurs essentiellement visé d’autres groupes de l’EI puisque c’étaient bien ceux-ci qui s’opposaient le plus efficacement aux troupes de Damas. Une fois le régime conforté, Moscou a pu annoncer le 14 mars le retrait du gros de ses forces. Mais ce sont tout de même des avions russes qui ont soutenu le régime syrien dans sa récente offensive contre Palmyre, confortant Bachar al-Assad dans son rôle de meneur du combat contre l’EI. Un rôle tout frais et de composition puisque jusqu’à présent, le régime avait laissé prospérer l’EI, concentrant ses coups contre de tout autres groupes.

    Dans le rôle cynique, mais classique du pompier pyromane, le président syrien se fait fort aujourd’hui d’éteindre l’incendie jihadiste qu’il a longtemps entretenu et espère ainsi devenir indispensable aux yeux de pays occidentaux qui forceront alors les opposants représenté à Genève à passer sous ses fourches caudines.

    Alteréco

  • #2
    L’Etat Islamique recule-t-il ?
    On a dit la même chose d'Al-Qaïda et on a eu Daesh.

    Si Daesh disparaît, on aura un autre Daesh.

    Commentaire


    • #3
      Si Daesh disparaît, on aura un autre Daesh.
      exact

      Commentaire


      • #4

        Si Daesh disparaît, on aura un autre Daesh.

        je plussoie

        DAESH a perdu une bataille mais pas la guerre .

        N'oublions pas qu'en attaquant la Libye SARKOSY avait prévu l'extension de la guerre à d'autres régions dont l'Algérie ventre mou du Maghreb.

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