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La brigade des mères

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  • La brigade des mères

    le parisien 02 avril 2016:

    "Nadia Remadna, la mère qui fait trembler les maires de banlieue.

    Difficile de la rater tant elle fait le tour des plateaux de télévision. «Est-ce que 200 voix valent 130 morts?» C'est avec ce genre de déclarations fracassantes que Nadia Remadna, fondatrice de la «Brigade des mères», est devenue la bête noire des élus de banlieue qu'elle accuse de faire le lit du terrorisme, pour préserver la paix sociale..

    «Nous, les Français, on va devoir apprendre à vivre avec la peur, comme les Algériens au temps de la guerre civile. Si on aime la France autant qu'on le dit, il faut qu'on se lève tous», lance cette grande femme de 52 ans aux longs cheveux noirs. Ce jour-là, alors que la capitale belge est frappée au coeur par un double attentat, cette mère divorcée de quatre enfants est invitée par l'Observatoire de la laïcité de Saint-Denis pour parler de son livre,«Comment j'ai sauvé mes enfants» (Calmann-Lévy).

    Une brigade des mères comme il y a une brigade des stups

    Sa sortie en janvier a donné une tribune nationale à cette femme au caractère bien trempé, jusqu'alors surtout connue des mères de famille de Sevran (Seine-Saint-Denis) pour sa capacité à secouer les institutions comme à trouver des solutions concrètes.

    Retrouver une ado fugueuse, dénicher un avocat en urgence pour un gamin qui a fait une bêtise, mettre à l'abri une femme battue, «expliquer à un psy scolaire que ce n'est pas son rôle d'orienter d'office toutes les filles vers le sanitaire et le social et tous les garçons vers Roissy-Charles-de-Gaulle pour être bagagistes»... Mais aussi, remonter les bretelles à un collégien qui sèche l'école, trouver un boulot à un détenu qui a besoin de gages d'insertion, etc.

    En 2013, voyant que son téléphone n'arrêtait pas de sonner, Nadia Remadna a eu l'idée de fonder la «Brigade des mères». Pour «intervenir quand c'est chaud», à l'image de «la Brigade des stups ou de la BAC», explique cette ancienne médiatrice scolaire.

    La «BDM» n'a pas de local, aucune subvention mais qu'importe: des centaines de mères, y compris des beaux quartiers parisiens, l'ont rejointe et, ailleurs en France, d'autres "BDM" sont en train de se former.

    Elle s'enfuit du bled l'année de ses 25 ans

    Si Nadia Remadna encourage les femmes à prendre leur destin en main, c'est qu'elle-même a fait l'expérience de l'enfermement. L'été de ses 13 ans, alors que la famille passe les vacances en Algérie, son père lui dit de dire «adieu à la France». Tous restent au bled, d'où elle parvient à s'enfuir l'année de ses 25 ans. Pendant que son père est à la mosquée, elle lui vole ses économies et saute dans un taxi, direction Sétif et la liberté.

    Longtemps, Nadia a concentré ses attaques sur le patriarcat qui règne dans les quartiers populaires. Mais depuis les attentats du 13 novembre, les élus, jugés responsables de la «salafisation» des banlieues, sont la cible principale de sa vindicte, à commencer par le maire de Sevran. Avec les parents d'un jeune tué en Syrie, elle accuse Stéphane Gatignon (UDE) d'avoir fermé les yeux sur la présence de recruteurs sur sa commune : pas moins de six Sevranais seraient morts dans les rangs de l'organisation État islamique.

    «Est-ce que 200 voix valent 130 morts ? Je vous préviens, la prochaine fois qu'un jeune meurt à Sevran, je porte plainte pour non-assistance à personne en danger», lance Nadia Remadna.

    Les responsables de la «salafisation» des banlieues pris pour cible

    Un discours «simpliste» et «culpabilisant» qui fait bondir François Pupponi, le député-maire PS de Sarcelles (Val-d'Oise): «La réalité, c'est que les maires sont mis de côté par les préfectures. On fait ce qu'on peut, mais on n'a pas de pouvoir.»
    «Elle a raison de dire qu'il y a eu des accommodements déraisonnables, mais tous les élus ne sont pas à mettre dans le même panier», estime de son côté Frédérique Calandra, la maire du XXe arrondissement. Pour l'édile socialiste, Nadia Remadna a cependant le mérite de parler au nom de ces femmes de banlieue que la République a «abandonnées».
    Pour la philosophe Elisabeth Badinter, qui la soutient activement, cette pasionaria de la laïcité «se bat pour l'application des lois et veut tout simplement stopper la régression dont les femmes sont victimes». En ce sens, c'est «une représentante actuelle des Lumières»."
    Dernière modification par panshir, 04 avril 2016, 17h38.

  • #2
    Re Bonjour Panshir,

    Quelle femme admirable!

    Je viens juste de découvrir cette personnalité et son parcours exceptionnel grâce à ton autre topic.

    Brigade des mères, excellente initiative, qui mieux qu'une mère peut se battre comme une lionne pour protéger ses enfants (même adultes).

    Retrouver une ado fugueuse, dénicher un avocat en urgence pour un gamin qui a fait une bêtise, mettre à l'abri une femme battue, «expliquer à un psy scolaire que ce n'est pas son rôle d'orienter d'office toutes les filles vers le sanitaire et le social et tous les garçons vers Roissy-Charles-de-Gaulle pour être bagagistes»... Mais aussi, remonter les bretelles à un collégien qui sèche l'école, trouver un boulot à un détenu qui a besoin de gages d'insertion, etc.
    Un combat louable, engagé, constructif qui vise à repêcher les jeunes égarés avant que cela ne soit trop tard bravo!

    Longtemps, Nadia a concentré ses attaques sur le patriarcat qui règne dans les quartiers populaires. Mais depuis les attentats du 13 novembre, les élus, jugés responsables de la «salafisation» des banlieues, sont la cible principale de sa vindicte, à commencer par le maire de Sevran. Avec les parents d'un jeune tué en Syrie, elle accuse Stéphane Gatignon (UDE) d'avoir fermé les yeux sur la présence de recruteurs sur sa commune : pas moins de six Sevranais seraient morts dans les rangs de l'organisation État islamique.

    «Est-ce que 200 voix valent 130 morts ? Je vous préviens, la prochaine fois qu'un jeune meurt à Sevran, je porte plainte pour non-assistance à personne en danger», lance Nadia Remadna.
    Encore bravo, il faut mettre chacun devant ses responsabilité, il fallait oser, les femmes arrivent à faire bouger les choses parfois bien plus vite avec peu de choses.

    «Nous, les Français, on va devoir apprendre à vivre avec la peur, comme les Algériens au temps de la guerre civile. Si on aime la France autant qu'on le dit, il faut qu'on se lève tous»
    Tout à fait d'accord.

    Merci Panshir de nous l'avoir fait découvrir, personnellement je ne la connaissais pas et je lui souhaite à elle et à son association beaucoup de succès et de réussite et qu'elles puissent être soutenues.
    Hope is the little voice you hear whisper "maybe" when it seems the entire world is shouting "no!"

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    • #3
      Mégane rebonsoir,

      Pour l'orientation scolaire, Nadia Remadna a tapé dans le mille.
      La Brigade des mères c'est un peu à l'image de cette majorité des femmes qui passent inaperçues, et sur le terrain très actives, qui n'entrent pas dans les clichés, comme Dounia Bouzzar ou la mere du jeune militaire assassiné par Merah ou Samia Ghali qui demandait l'armée dans les quartiers nord de Marseille (4 morts ces deux derniers jours dont des passants et un responsable de la ville satisfait du travail de la police qui a dérangé les dealers). Gaudin va etre confronté à la brigade des mères. Ces quartiers nord de Marseille c'est un des ingrédients du "Molenbeek".
      Dernière modification par panshir, 04 avril 2016, 18h38.

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