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L’autoritarisme au service de la prédation !

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  • L’autoritarisme au service de la prédation !

    Depuis son intronisation en 1999, Abdelaziz Bouteflika n’a eu de cesse de confisquer tous les pouvoirs, de piétiner la Constitution et de remettre en cause les rares acquis démocratiques arrachés par une génération excédée par le parti unique auquel il appartient depuis toujours.

    Par Zoheir Rouis (*)

    Autant l’autoritarisme de Boumediène était manifestement dépourvu d’objectif de prédation (ce qui n’était pas le cas de tous ses courtisans, et parmi eux, déjà, Bouteflika selon la Cour des comptes), autant le régime instauré par et pour Bouteflika restera marqué par la prédation, la corruption et la gabegie. L’autoritarisme étant considéré comme un "bien" nécessaire pour s’assurer la main mise sur les ressources du pays et l’impunité.

    Ce n’est donc pas sans raisons que Abdelaziz Bouteflika a mené, méthodiquement, sa longue marche vers l’autoritarisme : mandats présidentiels illimités (avant qu’il ne referme le banc derrière lui), suppression du poste de chef de gouvernement au profit de la désignation d’un 1er commis de l’Etat, désignation des amis aux plus hautes fonctions de l’Etat, tous ou presque septuagénaires, pour bien marquer sa méfiance et son mépris vis-à-vis de la nouvelle génération, fraudes électorales à répétition, …

    Cette marche vers l’autoritarisme a connu ces derniers temps une accélération faite de grossières provocations, manœuvres dilatoires et surenchères dangereuses pour le pays : retour en grandes pompes et libre de ses mouvements de Chakib Khelil, malgré le mandat d’arrêt international lancé à son encontre par la justice algérienne, modifications apportées au niveau des structures sécuritaires, révision unilatérale et autoritaire de la Constitution par voie de courtisans et Parlement croupion, arrestations d’anciens hauts gradés de l’ANP, poursuites judiciaires contre des blogueurs, journalistes et autres militants des droits de l’homme, sans parler de la corruption et des joutes oratoires auxquelles se livrent sur la place publique le RND et le FLN.

    Autant de signes qui en surface peuvent laisser penser que le régime est plus que jamais en position de force et fait ce qu’il veut du pays, de ses habitants et de ses ressources.

    En réalité, tous ces évènements trahissent une forme de décrépitude et d’ambiance de fin de règne d’un régime désormais morcelé et qui ne fait plus consensus en son sein. Ses partisans, divisés en autant de clans, se livrent une guerre sans merci pour se mettre en scelle avec comme objectif, non pas de débarrasser le pays du despotisme, mais bien de le préserver, et avec à sa tête le clan vainqueur qui présidera, pour son propre compte, à la prédation de ce qui reste de l’Algérie et de ses ressources.

    Dans leurs luttes, les clans en conflit font néanmoins consensus entre eux sur le fait qu’il ne leur faudra collectivement et solidairement jamais lâcher la proie pour l’ombre, dusse-t-il en coûter au pays et à ses habitants. Chacun d’entre eux s’accommodera bien in fine de la prééminence de l’autre. Mais aucun d’entre eux ne permettra l’arrivée à la tête du pays de nouveaux visages issus de la nouvelle génération, de la libre expression du peuple au travers d’élections libres. Car cela sonnera le glas de leur séjour tranquille en terre de prédation et d’impunité.

    C’est à ce régime prédateur et autoritaire et à cette ambiance délétère démultipliée par des provocations outrancières et graves que les Algériens ont affaire au quotidien, le tout agrémenté d’une situation économique et sociale des plus inquiétantes tant les ressources du pays ont été gâchées et dilapidées.

    L’opposition, réunie au sein de l’ICSO (Instance de Coordination et de Suivi de l’opposition), après avoir relevé avec courage et maturité le premier défi de la conscientisation de sa responsabilité (Mazafran I en 2014), est aujourd’hui (Mazafran II) appelée à consolider davantage ses rangs, à élargir sa base et à livrer au pays des gages de capacité opérationnelle à assumer ses décisions communes, à faire la preuve de sa crédibilité et à assurer la relève de ce régime dont la chute est inéluctable. C’est là le défi de Mazafran II.

    Z. R.

    (*) Secrétaire National de Jil Jadid
    "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."
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