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MAROC: Le parti au pouvoir (PJD) et le business

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  • MAROC: Le parti au pouvoir (PJD) et le business

    06 avril 2016

    Mettre sur pied une société au capital de 400.000 dh avec 40 participants qui se partagent équitablement les actions, autrement dit 100 actions à 100 dh l’unité pour chaque actionnaire, a de quoi susciter des interrogations, car dans la logique du capitalisme, pareille entreprise se doit d’engranger des bénéfices colossaux, autrement, le jeu n’en vaut pas la chandelle.

    Cependant, l’examen minutieux de l’identité des « investisseurs » a permis de soulever un certain nombre d’interrogations. La publication des documents en relation avec le scandale du maire de Rabat Mohamed Sadiki avec la société REDAL, a entrepris une enquête journalistique sur les biens du maire qui a mené à la découverte d’un hydre financier dont les héros ne sont autres que des responsables du PJD et de son bras religieux , le « Mouvement Unicité et Réforme » (MUR).

    On découvre par exemple qu’ « Atwar Group » a été créé le 12 février 2006 avec un capital de 400.000 dh et 40 actionnaires tous gravitant autour du parti du chef du gouvernement AbdelilahBenkirane et son bras religieux le « MUR ». Parmi eux, Abderrahim Chikhi, président du MUR, et Mohamed Sadiki, maire de Rabat au cœur du scandale de REDAL, en plus de Saad Al Ismaili Idrissi, ancien détenu dans le dossier de la salafia jihadia, et un autre dirigeant du PJD condamné à 4 ans de prison avant de bénéficier de la grâce royale dans l’affaire Belliraj, ainsi qu’une dame condamnée à la prison ferme dans l’affaire du jihadiste Hassan El Khattab. La société sise rue Faraj N° 10 au quartier Diour Jemaa à Rabat, opère dans l’immobilier et est gérée par Khalid Ouaadoud, militant du PJD et adepte du MUR.

    Simple question : est-il raisonnable pour un homme d’affaires d’investir à parts égales aux cotés de 39 autres dans une si petite société. La recherche du gain personnel, somme toute légitime, est-elle le véritable objectif ayant motivé la création de ladite société, ou est-ce que les investisseurs ne seraient que de simples « comparses » et que les bénéfices iraient ailleurs ?

    Ce qui est d’autant plus étrange, est le fait que ces mêmes personnes, à quelque différence près dans les noms, ont créé une autre société opérant dans l’immobilier, domiciliée à la même adresse et gérée par la même personne avec un capital étrange fixé à 1.117.700 dh. Cette dernière qui porte le nom de « Groupimmob » a vu le jour le 11 décembre 2006, soit neuf mois seulement après la création d »Atwar Group ».

    l s’en est suivi la création d’une série de sociétés gérées par le même Khaled Ouaadoud et sises à la même adresse pour se fondre toutes dans le tentaculaire « Atwar Group » opérant dans plusieurs secteurs d’activités dont l’immobilier, l’agriculture, l’enseignement et la formation continue.

    Un processus qui rappelle particulièrement celui suivi par le Parti de la justice et du développement turc de Recep Erdogan qui a infiltré le monde de la finance et de l’économie avant de prendre le pouvoir, un parti que le parti de Benkirane a pris comme modèle. C’est ainsi que « Atwar Group » a créé, le 13 mai 2008, une entreprise dénommée « les domaines Atwar Kandar » opérant dans le domaine agricole et une autre, le 1er août 2008 qui a choisi le créneau de la formation continue sous la dénomination « Educatwar ».

    Last but not least, le même Khaled Ouaadoud a créé, en compagnie de certains de ses « frères » du parti de la lampe, la société « Modinvest » qui opère elle aussi dans l’immobilier sise à la même adresse à Diour Jemaa. Il y a également « le groupe des écoles Al Mouatana » sise avenue Ahmed Balafrej, au quartier Souissi géré lui aussi par Khaled Ouaadoud, et une autre société créée, cette fois-ci, en Italie en mars 2015. L’on s’interroge d’ailleurs sur la procédure de création de cette dernière en se demandant si l’Office des Changes en a été informé et s’il a autorisé le transfert le du montant du capital requis.

    S’il est du droit des « frères » de Benkirane de créer des sociétés et des entreprises, et de profiter de ce bas monde avant l’au-delà, le citoyen lambda a le droit, lui aussi, de se demander pourquoi ils n’associent aucune personne étrangère à leurs convictions politiques, et qui profite réellement des bénéfices de ses sociétés.


    Abdellah Ouardirh
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