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Qui occupe qui en Israël-Palestine? Ne le demandez pas à un Américain

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  • Qui occupe qui en Israël-Palestine? Ne le demandez pas à un Américain

    Silvia Cattori



    Qui occupe qui en Israël-Palestine? Ne le demandez pas à un Américain
    Un nouveau sondage publié par l’Institut de recherche sur la politique au Moyen-Orient montre qu’un grand nombre d’Américains méconnaissent un fait fondamental à propos du Moyen-Orient. En particulier, on a posé une question simple sur Israël et la Palestine à un échantillon statistiquement représentatif des Américains et de trois autres nationalités. Le libellé de la question et les résultats sont visibles ci-dessous :

    israel-usa-smith-316

    (Notez que les répondants étaient autorisés à donner également une réponse personnalisée ; ceux qui l’ont fait sont inclus dans la catégorie autre.)

    Comme vous pouvez le voir, les réponses américaines diffèrent significativement de celles des autres pays. L’Amérique est malheureusement la seule à avoir un grand nombre de ressortissants, 49,2%, qui ont mal répondu à la question en croyant que ce sont les Palestiniens qui occupent la terre d’Israël.

    En réalité, les Israéliens occupent des territoires palestiniens en Cisjordanie et imposent actuellement un blocus sur l’autre parcelle de terre palestinienne connue comme la Bande de Gaza. L’occupation a été continue depuis que les Israéliens ont gagné la Guerre des Six Jours de 1967 contre leurs voisins arabes. Au cours des cinq décennies, à peu près, qui ont suivi, les Israéliens se sont progressivement installés sur une partie du territoire occupé, déplaçant formellement les propriétaires d’origine et déclarant ces parcelles de terrain comme les leurs. En d’autres termes, c’est un peu comme ce qu’ont infligé les Etats-Unis aux Amérindiens au XIXe siècle, dans le cadre de ce qui a été appelé, par euphémisme, leur Destin manifeste. La différence est que la plupart des Américains comprennent que notre conquête et le déplacement des Amérindiens constituent, comme l’esclavage, des taches dans le dossier de notre pays. En attendant, l’idée du Grand Israël est ouvertement acceptée et promue, exactement maintenant, en l’an 2016.

    Le fait que de nombreux Américains ne comprennent pas cet aspect très basique à propos du Moyen-Orient explique probablement pourquoi ils ont une vision beaucoup plus favorable d’Israël que la plus grande partie du monde. Dans un sondage récent sur l’opinion mondiale, Israël était vu comme l’un des trois pays suscitant les vues les plus négatives, avec l’Iran et la Corée du Nord. Dans ce même sondage, les Américains avaient le deuxième point de vue le plus positif Israël (le second au Nigeria). L’incompréhension des Américains sur la situation actuelle Israël-Palestine explique aussi probablement pourquoi pratiquement tous les politiciens américains importants peuvent s’en sortir en soutenant de manière inconditionnelle les actions d’Israël.

    Ce sondage sur Israël m’en a rappelé un autre, qui portait sur le coup d’Etat en Ukraine en 2014. Dans ce cas-là, on a d’abord présenté aux gens une carte du monde non légendée (montrant les frontières politiques) et on leur a demandé de pointer le pays dont ils croyaient que c’était l’Ukraine. Après avoir franchi cette étape, on leur posé des questions sur le genre d’actions qu’ils souhaiteraient voir les Etats-Unis donner comme réponse. En fin de compte, les gens qui étaient les plus éloignés d’identifier correctement l’Ukraine sur la carte étaient aussi les plus susceptibles de soutenir une intervention militaire. Heureusement, ce n’était qu’une minorité, mais à la fois révélatrice et prévisible. Apparemment, moins quelqu’un en sait, plus il est probable qu’il soutienne a) l’intervention étasunienne et b) qu’il choisisse le mauvais camp quand il le fait. (Nous laisserons une discussion approfondie sur l’épisode ukrainien pour un autre jour.)

    Je me rends compte que cela peut paraître au premier abord une affirmation audacieuse, mais elle a en fait beaucoup de sens. D’abord, nous devrions noter qu’effectivement chaque guerre récente a été vendue avec une sorte de mensonge ou de demi-vérité. Par exemple :

    Vietnam – L’incident du Golfe du Tonkin
    Kosovo – Un prétendu génocide tuant 100 000 personnes ou plus s’est passé à l’époque, mais lorsque les enquêteurs ont tenté de trouver des preuves de cette allégation après la guerre, ils en ont trouvé très peu à l’appui. En effet, il a été suggéré que l’intervention de l’Otan aurait pu littéralement avoir tué plus de gens que la calamité qu’elle était en train d’empêcher.
    Afghanistan – En fait, les Talibans étaient prêts à négocier avec les Etats-Unis et à abandonner Oussama Ben Laden. Les Etats-Unis n’ont pas aimé ces termes de la négociation et ont décidé de procéder à un changement de régime à la place.
    Irak – Les fausses armes de destruction massive.
    Libye – Les Etats-Unis ont affirmé que Kadhafi était sur le point de commettre un génocide et qu’il fallait soutenir les rebelles. Malheureusement, les rebelles étaient dominés par des djihadistes sympathisants à l’égard d’al-Qaïda.
    (Presque la) Syrie – Les Etats-Unis [pressés par Hollande et Fabius, ndlr] ont presque mis en scène une intervention militaire importante sous le prétexte que Assad avait utilisé des armes chimiques dans un massacre qui avait été filmé en vidéo. Des rapports ultérieurs, cependant, ont révélé que c’était une attaque des rebelles sous fausse bannière, réalisée pour tenter de provoquer l’intervention des Etats-Unis.
    Bien que dans certains de ces cas, la preuve du mensonge n’ait pu être vérifiée qu’après les faits, il est cependant vrai que des journalistes et des militants anti-guerre, au moins depuis le Kosovo et ensuite, ont démystifié ces mensonges en temps réel. Désormais, les gens qui lisent et en savent plus sur les affaires mondiales tendront aussi à s’opposer à la guerre et à d’autres interventions nuisibles.

    Cette réalité explique pourquoi le récent sondage sur la compréhension d’Israël par les Américains est à la fois important et déprimant. Les faits façonnent nos opinions. Lorsque les faits sont faux, les opinions tendent à le refléter.

    Par Eric Schuler

    Eric Schuler est l’auteur de The Daily Face Palm blog, qui couvre principalement la politique étrangère et l’économie.

    Article original: http://original.antiwar.com/Eric_Sch...k-an-american/

    Traduit par Diane Gilliard

    source:http://arretsurinfo.ch/qui-occupe-qu...-un-americain/

    Avis de non-responsabilité. Les assertions et les opinions exprimées dans cet article n’engagent que la source originale. Elles ne peuvent en aucun cas être imputées à Arrêt sur Info.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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