Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Le "quatrième pouvoir" se prépare à achever Trump et Sanders

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Le "quatrième pouvoir" se prépare à achever Trump et Sanders

    Rien ne permet de prédire, à l'heure actuelle, la réaction des électeurs au puissant système médiatique et politique qui organise l'effondrement des candidatures Trump et Sanders. Mais il a déjà fait preuve de son efficacité redoutable, dans son soutien aux appareils de Washington et aux grands donateurs.

    Photo: Le siège de CNN à Atlanta (RandomWire)
    La bataille de New York, décisive, a débuté. Le 19 avril, les démocrates auront à désigner 247 délégués, et les républicains, 95. Les victoires de Bernie Sanders et Ted Cruz dans le Wisconsin, ce mardi, ont encore accentué la tension dans les deux camps.

    L’hypothèse de la première convention nationale contestée depuis 40 ans, du côté conservateur, et d’un scénario similaire du côté libéral, occupe tous les esprits. Donald Trump peut-il sortir du piège dans lequel une violente campagne médiatique l’a précipité? Hillary Clinton peut-elle briser la résistance de Bernie Sanders et verrouiller sa nomination? Que faire de l'extrémiste Cruz une fois l'option Trump éteinte?

    Photo: "Allez à l'église, où le diable vous emportera!" - Montgomery, Alabama

    Cruz, la haine en marche

    Le conquistador Ted Cruz a célébré sa victoire écrasante, mardi soir dans le Wisconsin, avec des accents vengeurs, citant longuement John Fitzgerald-Kennedy, lequel, en son temps, avait emporté l’élection avec seulement 100 000 voix d’avance sur son adversaire Richard Nixon, en brandissant le spectre de la guerre et en manipulant l’opinion afro-américaine.

    Le « féroce sénateur du Texas », comme le surnomme le Los Angeles Time, est porté par une coalition d’intérêts qui, tous, ont en commun de le détester, mais de détester plus encore le milliardaire Trump. Mais avec 35 points de retard dans le sondage publié hier par l’Université de Monmouth, le candidat ultra-conservateur va devoir porter des coups très durs à la campagne du favori pour le faire chuter dans son état natal.

    Cruz a pu mesurer, ce mercredi, l’inefficacité de son arrogance, en démarrant sa campagne par le Bronx, où il s’est heurté à de nombreux protestataires. Visiter ce quartier new yorkais, dont le million et demi d’habitants est en majorité noir et hispanique, tient à la fois de la provocation et du cynisme habituel de Cruz. Lors du débat républicain en Caroline du Sud en Janvier, Ted Cruz avait déclaré qu’il y a « de merveilleux travailleurs, hommes et femmes, dans l'état de New York, mais que tout le monde sait que les valeurs de New York City sont sociales libérales, pro-avortement, pro-mariage gay, se concentrant autour de l'argent et des médias. »



    Time Magazine offre sa couverture à Ted Cruz, cette semaine: "Pas si vite, Donald. Ted Cruz a un plan."

    Ainsi vont Cruz et les évangéliques : ils utilisent abondamment le principe d’un engagement radical en faveur d’Israël - une obsession qui revient dans tous les discours de Cruz - tandis que le fondement de cette position repose sur la conviction religieuse que la conversion du peuple juif est l’ultime étape nécessaire avant l’accomplissement du christianisme ; ils défendent les principes fondamentaux de la liberté, mais la liberté religieuse, et évangélique en tout premier lieu, doit l’emporter sur toute autre considération, devant présider à l’éducation, la justice et la politique ; ils sont ces gens parmi lesquels il ne faut jamais vivre si l’on n’a pas la bonne attitude, les bonnes mœurs et la haine au cœur vis-à-vis de toute « déviance ».

    C’est l’Amérique volontairement ignorante où des gens parfois extrêmement bien éduqués, à l’instar de Ted Cruz, combattent sans relâche l’évolution de la société au nom d’une vision paranoïaque du monde.



    Trump, ennemi public numéro 1

    Donald Trump n’a plus que 226 délégués d’avance sur Ted Cruz, mais l’arithmétique ne compte plus guère dans cette course : une coalition sans précédent organise un peu mieux, chaque jour, l’ultime confrontation de Cleveland, du 18 au 21 juillet, préparant toutes les hypothèses, y compris la désignation d’un candidat surprise, pourvu qu’elle abatte Trump.

    Les bombes vont pleuvoir sur le camp Trump dans les jours qui viennent. Fragilisé par la forte crispation qu’il a provoqué dans l’électorat féminin, terni par son incapacité à faire preuve de précision dans ses options programmatiques, improvisant sans réfléchir sur des questions au sujet desquelles il n'a guère de conviction, comme celle de l'avortement - Trump fait désormais l’objet de toutes les enquêtes imaginables sur ses comptes, ses entreprises, son argent, ses appuis, et il est vraisemblable que les prochains « raids » des médias vont frapper sa réputation d’homme d’affaires.



    Photo: Le 9 août 2015 à Seattle, le mouvement Black Lives Matter interrompt un meeting de Bernie Sanders.

    Sanders: ce militant des droits civiques dont les Afro-Américains ne veulent pas

    Parallèlement, l’empire médiatique ouvre un second front contre Bernie Sanders, s’alliant cette fois à l’appareil démocrate. Le signal a été donné par Hillary Clinton elle-même, qui a mis en doute, au cours des dernières vingt-quatre heures, la réalité de l’engagement démocrate du sénateur du Vermont. Lors d'un podcast organisé par Politico, elle vient de déclarer: «Il est relativement nouveau comme démocrate. Je ne suis même pas sûr qu'il en soit un. Il se présente sous cette étiquette. Donc, je ne sais pas trop comment le caractériser."

    Au fil des jours, la tactique démocrate se précise et devient de plus en plus lisible. Une tactique qui rappelle, pour beaucoup, la méthode française, traditionnellement employée par la droite, qui consiste à délégitimer la gauche, à mettre en cause son patriotisme et à viser le parti de l’étranger.

    Photo: L'arrestation de Bernie Sanders en 1963 lors d'une manifestation pour les droits civiques. Sanders était alors étudiant à l'Université de Chicago. (Chicago Tribune)

    En rappelant que Sanders est indépendant, en mettant en doute son engagement démocrate, Hillary Clinton prépare le terrain pour le prochain niveau d’attaque, qui va brandir le spectre du socialisme en Amérique, une crainte présente chez de nombreux Américains, pour lesquels le mot "socialiste" est souvent une insulte.

    Déjà confronté à une hostilité de la part des trois quarts des électeurs afro-américaine qui se rendent aux urnes - Clinton a remporté 82 pour cent des électeurs afro-américains dans le Tennessee, 84 pour cent en Virginie, 83 pour cent en Georgie, 87 pour cent en Alabama, 88 pour cent en Arkansas, 80 pour cent au Texas - Bernie Sanders peut désormais s’attendre à une frappe massive de la machine Clinton, de l’establishment démocrate, des intérêts gigantesques qu’il dénonce à longueur de journée, tous bien déterminés à "dissoudre" le sénateur de 74 ans, plébiscité par de nombreux jeunes à travers le pays.

    Sanders ne peut tout simplement pas remporter le vote minoritaire et ne sera vraisemblablement pas le premier président socialiste des Etats-Unis. Bien décidé à se maintenir, il est désormais enfermé par le camp Clinton dans une campagne négative, contraint de répondre aux attaques, au risque, à son tour, de tomber dans le piège anti-Trump.

    Note de l'auteur: Faute de pouvoir modérer le fil de discussion, je demande instamment à chacun et chacune de contribuer de manière respectueuse. Il s'agit d'un blog sur les Etats-Unis, l'anti-américanisme primaire et les fantasmes de conspiration n'ont rien à faire dans cet espace, ainsi que les attaques personnelles. Merci à tous et toutes. S.T

    mariane
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
Chargement...
X