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Pays émergents : En afrique, un bilan contrasté

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  • Pays émergents : En afrique, un bilan contrasté

    Les bureaux d’études aiment bien les métaphores animalières, maritimes (immergés et émergents) ou aériennes (décollage). La réalité est évidemment plus complexe. Les 54 Etats d’Afrique sont très contrastés. Les Afriques ambigües révèlent à la fois la croissance, les crises et les conflits selon des configurations qui diffèrent selon les grandes régions.

    Les pays africains sont classés comme des mauvais élèves de la classe internationale. Ils abritent 15 % de la population mondiale pour 1,5 % du produit intérieur brut (PIB), 3 % du commerce mondial et des IDE de la planète. L’Afrique est restée spécialisée dans des produits primaires non transformés.

    On constate toutefois, un reclassement géopolitique. Les raisons en sont multiples : sécuritaires, accessibilité aux ressources du sous-sol (minérales et aux hydrocarbures) et du sol (terres arables, forêts), rôle de la biodiversité, jeux d’alliance dans les organisations internationales (1/4 des voix aux Nations unies). Les indicateurs de puissances militaire passent par le poids des forces armées et des services de renseignement. Les puissances politiques et militaires africaines sont en Afrique du Nord – Algérie, Égypte, Maroc – et en Afrique subsaharienne – Afrique du Sud, Angola, Ethiopie, Nigeria. Ces sept pays représentent plus des trois quarts des dépenses militaires continentales, et disposent d’armées relativement bien équipées et organisées.

    Le PIB n’est qu’un indicateur imparfait de la puissance économique. Le Nigeria n’est devenu le premier pays d’Afrique que par un changement de convention. Les indicateurs de diversification économique de ACET sont plus pertinents que ceux de la croissance économique pour analyser les processus d’émergence. L’Afrique se mondialise en diversifiant ses partenaires. Depuis 2000, le taux de croissance moyen est supérieur à 5 %. La classe moyenne (revenu de 2 à 10$ /jour) a doublé depuis 1990. La révolution numérique a modifié la donne. La croissance reste toutefois peu inclusive, avec de forts contrastes selon les pays et des cycles liés aux prix des matières premières. Des zones de prospérité (Afrique orientale, australe et occidentale côtière) côtoient des zones de conflictualité (Sahel, Afrique centrale, Corne de l’Afrique). L’Afrique est un volcan qui déploie son énergie et sa fertilité par la montée de la jeunesse mais également sa violence par le chômage et la vulnérabilité.

    Les indicateurs de puissance diplomatique passent par le nombre de représentations diplomatiques. La langue, les technologies de l’information et de la communication, sont également des indicateurs d’influence ou de domination culturelle. Les leaderships s’exercent davantage au niveau régional : Nigeria au sein de l’Afrique de l’Ouest, Éthiopie au sein de l’Afrique orientale, Afrique du Sud en Afrique australe, Angola en Afrique centrale et Maroc en Afrique occidentale.

    L’Afrique du Sud reste la puissance régionale dominante et pourrait obtenir éventuellement un poste de membre permanent au Conseil de sécurité des Nations unies. Elle est une puissance militaire et économique qui a le leadership en Afrique australe. Elle pèse également de par son rôle au sein de l’UA, mais elle fait face à de sérieux problèmes économiques, sociaux et politiques. De plus, elle est en déclin démographique. À l’échelle continentale, son ambition se heurte à l’Égypte ou au Nigeria.

    Pour leur part, l’Algérie et le Maroc sont en rivalité au sein de l’UMA. Par ses relations transsahariennes privilégiées, le royaume chérifien exerce néanmoins une influence sur les pays d’Afrique occidentale, notamment sahéliens. Les sociétés africaines construisent différemment leur modèle de développement et ne peuvent être analysées en termes de retard, de rattrapage ou de convergence économique.

    écomatin
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