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Iran : qu'est-ce qu'une République islamique ?

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  • Iran : qu'est-ce qu'une République islamique ?

    Le système politique en vigueur depuis la révolution iranienne est inédit : il mêle pouvoir des ayatollahs et élections contrôlées au suffrage universel.

    Une République peut-elle être islamique ? Voici le curieux paradoxe en vigueur en Iran depuis l'avènement de la République islamique en 1979. La révolution iranienne a accouché d'un système politique inédit : le « Velayat-e Faqih », autrement dit le pouvoir du guide suprême. Si l'Iran possède depuis 2013 un président de la République « modéré », en la personne du « modéré » Hassan Rohani, c'est bien le guide, l'ayatollah Khamenei, réputé conservateur, qui demeure le véritable chef de l'État iranien.
    Nommé à vie par l'ayatollah Khomeiny avant sa mort en 1989, Khamenei, représentant de Dieu en République islamique, a le dernier mot sur toutes les décisions de l'État. S'il se doit, de par sa fonction, d'arbitrer les conflits entre « modérés » et « conservateurs », il incarne en réalité le pouvoir des « durs », omniprésents au sommet de la République islamique. Ses prérogatives sont considérables.



    Chef des armées, l'ayatollah Khamenei nomme également le chef du pouvoir judiciaire, les six religieux du Conseil des gardiens de la Constitution (dont la mission est de filtrer les candidatures aux élections), mais aussi le directeur de la télévision d'État. Officiellement, son action peut être contrôlée par l'Assemblée des experts, un organe de 88 religieux élus au suffrage universel par le peuple. Mais, dans les faits, cet organe ne l'a jamais contredit.
    A contrario, les pouvoirs du président de la République islamique demeurent limités. Élu pour quatre ans au suffrage universel en 2013, Hassan Rohani (un religieux) est responsable de la mise en oeuvre du pouvoir exécutif, à l'exception notable des prérogatives, considérables, du guide suprême. C'est lui qui nomme les 18 ministres de son gouvernement, ainsi que les ambassadeurs. Avec l'accord de l'ayatollah Khamenei, Hassan Rohani a néanmoins obtenu la latitude nécessaire pour résoudre le conflit sur le nucléaire iranien, qui a abouti à l'accord historique de juillet 2015.


    La dernière institution élue au suffrage universel en Iran est le Parlement. Composé de 290 députés élus pour quatre ans (dont cinq appartenant aux minorités confessionnelles reconnues : zoroastriens, juifs, chrétiens), le Majless vote les lois. Il peut également approuver, ou renverser, les ministres, et même le président. Depuis les dernières élections législatives en février, le Parlement est partagé à part quasi égale entre « modérés » favorables au gouvernement et conservateurs fidèles au guide suprême.
    L'une des institutions les plus importantes en Iran est non élue. Il s'agit du puissant Conseil des gardiens de la Constitution, sous l'influence du guide suprême. Formé de six religieux nommés par l'ayatollah Khamenei et de six juristes élus par le Parlement, il veille à la conformité des lois avec la Constitution islamique et peut par conséquent s'y opposer.
    Pouvoir (limité) des électeurs

    Son poids est surtout visible lors des élections au suffrage universel, avant lesquelles le Conseil des gardiens prend soin d'invalider la grande majorité des candidatures (notamment réformatrices et modérées, NDLR) qu'il juge non compatibles avec la Constitution. Lors des dernières élections législatives et de l'Assemblée des experts, l'institution a, par exemple, invalidé 99 % des candidatures réformatrices.
    En dépit de ces limites, le peuple a l'occasion s'exprimer au suffrage universel à quatre occasions : élections présidentielle, législatives, municipales et de l'Assemblée des experts. Conscients du caractère biaisé des élections, beaucoup d'Iraniens choisissent de voter ou de s'abstenir selon le contexte politique. Après avoir amplement boycotté la présidentielle de 2005, qui a abouti à l'élection de l'ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad, ils se sont largement déplacés aux urnes en 2009 (la réélection contestée d'Ahmadinejad a entraîné un vaste mouvement de contestation), puis en 2013 pour porter massivement au pouvoir le « modéré » Rohani, tenant du changement et de l'ouverture.
    Les électeurs, dans les grandes villes, ont agi de la même manière lors des dernières législatives, en se prononçant largement pour les listes modérées, malgré les mises en garde du guide suprême, soutien des conservateurs. Comme le souligne l'historien américano-iranien Abbas Milani, « le peuple a retourné le scrutin en sa faveur et l'a transformé en véritable référendum ».


    le Point

  • #2
    Je formule modestement mon avis personnel suivant :

    Chaque pays, chaque peuple a le droit de chercher sa propre "démocratie" dans son passé, dans son présent et aussi s'il le veut : il prend ce qui lui convient dans le expériences des autres peuples du monde.

    J'ajoute que la démocratie à l'occidental nous montre son double langage, ses appréciations à double vitesse et aussi qu'elle est fondée, en dernière analyse, sur la domination des forces de l'argent. C'est pourquoi elle ne peut être une référence pour nous les peuples du tiers-monde et ex-colonisés.

    Donc, cela ne doit pas nous étonner que l'Iran cherche sa voie originale de démocratie ou bien de gouvernance, appelez-la comme vous voulez.

    Je peux donner mon point de vue sur le système iranien, mais il n'a aucune importance car c'est au peuple iranien, le seul, qui peut juger et apprécier ou non. Sans aucune ingérance étrangère de quelle façon qu'elle se présente.

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    • #3
      Chaque pays, chaque peuple a le droit de chercher sa propre "démocratie"

      Tout à fait ,c'est pourquoi il y a plusieurs démocraties et chaque pays trouve sa voie loin du plagiat

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