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16 avril 1940-Décès de Abdelhamid Ben Badis

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  • 16 avril 1940-Décès de Abdelhamid Ben Badis

    Miné par la maladie, Abdelhamid Ben badis meurt prématurément le 16 avril 1940 à Constantine, sa ville natale. Alors que la seconde guerre mondiale faisait déjà rage, aggravant les préoccupations de chacun, cette mort ne passa pas inaperçue. En effet, plus de 20000 personnes assistèrent à ses obsèques qui prirent l’aspect d’une gigantesque manifestation d’adhésion des masses populaires aux principes humanistes, anticolonialistes et démocratiques qui ont guidé la vie et inspiré l’œuvre de ce grand combattant algérien.

    Toute une vie au service de la liberté et du progrès
    UN HOMME DE PENSÉE ET D’ACTION

    (Première mise en ligne sur le blog, le 17 avril 2013)

    Abdelhamid Ben Badis BEN BADIS est né le 5 décembre 1889 à Constantine d’une famille de vieille bourgeoisie citadine.

    Après des études coraniques à la zaouyya Aissaoua, il part en 1908 pour Tunis où il poursuit ses études à l’Université Zeïtouna jusqu’en1911. C’est à la Zeïtouna où il prend contact avec des 0ulama et des patriotes tunisiens qu’il s’éveille à la conscience nationale. Cet éveil est soutenu par des motivations telles que : l’histoire da l’Algérie, la situation de la langue arabe et de la religion etc...

    En 1922, il part en pèlerinage à la Mecque, puis voyage à Médine, Damas, Le Caire, rencontre des Oulama de ces pays avec qui il a des entretiens et des débats.

    En 1913 pénétré des idées de la Nahdha et de l’enseignement des cheikhs Abdou et Djamal Eddine El Afghani, Abdelhamid Ben Badis retourne an Algérie.

    À Constantine, les premières prédications religieuses du jeune Ben Badis rencontrent une relative audience auprès des couches populaires mais se heurtent à une violente réaction de la bourgeoisie locale et de l’Administration coloniale.

    À la mosquée Sidi Lakhdar, il ouvre la première des 130 médersas que comptera le pays 20 ans plus tard. Dans cette médersa, des élèves de diverses régions viennent étudier le Coran, mais aussi, et selon des méthodes modernes, l’histoire de l’Algérie, la littérature arabe et d’autres disciplines. Ce renouvellement pédagogique est une préoccupation commune aux cercles réformistes du Maghreb et du Machreq arabes.

    Abdelhamid Ben Badis impulse le développement d’un fonds d’entraide aux médersiens. Il forme le corps enseignant qui va essaimer à travers le pays. Il organise la mixité dans les médersas : garçons et filles étudient ensemble. Dans cette entreprise, il doit lutter à la fois, contre l’hostilité de l’Administration coloniale et celle des confréries maraboutiques et de la bourgeoisie locale. Il s’appuie sur les couches populaires qui lui apportent leur soutien moral et matériel. C’est que les couches populaires sont plus sensibles à son œuvre pratique qu’aux promesses des notables.

    L’affluence des jeunes, fils de petits commerçants, de travailleurs, de talebs, de paysans pauvres, tous assoiffés d’instruction et de savoir font redoubler l’énergie de Ben Badis qui va consacrer conjointement à son œuvre de "Tefsir" (commentaire du Coran) une grande partie de ses forces à l’éducation de la jeunesse. Au contact des médersas, ces jeunes vont pouvoir exprimer leurs préoccupations et leurs espoirs ; ils seront l’un des chaînons du mouvement de la Nahdha en contribuant notamment à faire sortir la langue arabe du ghetto dans lequel le colonialisme l’avait confinée.

    En 1919, Abdelhamid Ben Badis crée la première imprimerie en arabe et commence une longue carrière de journaliste. Il animera successivement les journaux "En Nadjah", "El Mountaqid", "Ech Chihab" et "El Baçaïr". La lecture des textes qu’il publie, surtout dans "Ech Chihab" confirme son ouverture d’esprit sur le monde moderne.

    Au fur et à mesure que Abdelhamid Ben Badis avance dans son travail d’éducation de la jeunesse et de rénovation, se multiplient autour de lui et contre lui les attaques de la bourgeoisie et des marabouts, auxiliaires et chiens de garde de l’Administration coloniale. Ses prises de positions publiques se politisent de plus en plus, surtout à partir de 1931, date à laquelle il fonde "L’Association des Oulama d’Algérie" qu’il présidera jusqu’à sa mort.

    Cette association ouvre pour cheikh Abdelhamid Ben Badis un champ d’activité très large. Dans de nombreux articles de presse, conférences, prises de parole, il entreprend une vigoureuse défense de la langue arabe, de la liberté du culte. Il ne cesse de cerner, en des termes de plus en plus précis, la question nationale et la personnalité algérienne.

    La victoire du front populaire en France (1936) coïncide avec l’essor du mouvement national et aide objectivement à son développement. Elle fait naître des espoirs. C’est l’époque du "Congrès Musulman " dont nous parlons par ailleurs.

    Après la dislocation, du Congrès en été 1937, le cheikh Ben Badis retourne alors à son activité propre à la tête de "l’Association des Oulama". Il poursuit en même temps son activité de journaliste, mène une lutte quotidienne contre la répression qui s’abat sur les patriotes algériens et dénonce la propagande fasciste et les agissements antisémitiques.

    Citations du Cheikh

    SUR LA NATION ALGERIENNE

    "La nation algérienne n’est pas la France, ne peut pas être la France et ne veut pas être la France." (Ech Chihab - Avril 1936)

    SUR LE COLONIALISME

    "Nous savons parfaitement différencier, dans toute nation l’esprit humaniste de l’esprit colonialiste ; Et autant nous détestons et combattons le second, autant nous approuvons et soutenons le premier.

    Ceci parce que nous sommes profondément convaincus que l’esprit colonialiste est à la base de tous les maux du monde et que tout bien fait à l’humanité provient de l’esprit humaniste,"(Ech chihab - Janvier 1938)

    SUR L’UNITE D’ACTION

    (...) (Ben Badis) a rappelé la nécessité de l’union qui, si elle ne peut se faire par le biais de la religion, qu’elle se fasse par le ciment de la douleur et de la misère communes.
    Il a montré combien cette union était indispensable et s’est déclaré prêt à s’unir dans l’action avec quiconque, sauf avec ceux qui sont les instruments de l’Administration (coloniale) et font ce que celle-ci leur dicte, non ce qu’ils veulent eux faire.(Extrait d’un article publié dans El Baçaïr du 15 août 1938)

    SUR LE FASCISME ET LE RACISME

    ’’Le peuple musulman, imprégné de principes démocratiques islamiques, ne peut suivre une doctrine qui ne préconise l’évolution humaine que par l’hégémonie d’une race sur les autres. Les principes islamiques sont basés sur l’égalité de tous les êtres humains."(Déclaration faite le 3 avril 1937 au journal "LA LUTTE SOCIALE", organe du Parti communiste algérien).

    SUR L’INDÉPENDANCE

    "L’indépendance est un droit naturel pour chaque peuple de la terre. Plusieurs nations qui nous étaient inférieures du point de vue de la puissance, de la science, de la force potentielle et de la civilisation ont recouvré leur indépendance. Nous ne sommes pas des devins et ne prétendons pas - à l’image de ceux qui déclarent que l’ Algérie demeurera éternellement ce qu’elle est - partager avec Dieu la connaissance de l’avenir, De même que l’Algérie a changé à travers l’histoire, de même il est possible qu’elle continue à se transformer." (Ech Chihab - Juin 1936).

    SUR LA RAISON ET LA TRADITION

    "L’islam a libéré l’intelligence de toutes croyances fondées sur l’autorité. Il lui a rendu sa complète souveraineté dans laquelle elle doit tout régler, par son jugement et sa sagesse.

    "En cas de conflit entre la raison et la tradition, c’est à la raison qu’il appartient de décider"(Ech Chihab - mai 1931).

    SUR LA PALESTINE, LE SIONISME ET L’IMPÉRIALISME

    "Le conflit n’est pas entre un arabe palestinien et un juif palestinien ; il n’est pas entre les musulmans et les juifs du monde entier.
    Il est entre le sionisme et l’impérialisme britannique d’une part et l’Islam et les Arabes d’autre part.
    L’impérialisme britannique veut utiliser le sionisme pour diviser le corps arabe et profaner les lieux saints de Jérusalem."(Ech Chihab - Août 1938)

    SUR L’AMOUR DE L’HUMANITÉ

    (...) Nous œuvrons, en tant qu’Algériens, à rassembler la nation algérienne, à ranimer en ses enfants le sentiment national et à leur inculquer la volonté de s’instruire et d’agir jusqu’à ce qu’ils s’éveillent en tant que nation ayant droit à la vie...

    "(...) Et nous aimons l’humanité que nous considérons comme un tout et nous aimons notre patrie comme une partie de ce tout. Et nous aimons ceux qui aiment l’humanité et sont à son service et nous détestons ceux qui la détestent et lui portent tort."(El Mountaquid - juillet 1925)

    L’ensemble des textes et illustrations sont extraits du dossier consacré au Cheikh Ben Badis dans Socialalgérie.

    Blog Saoudi Abdelaziz 16/04/2016

  • #2
    Un grand homme de pensée et d'action,

    Un homme de foi sincère, un patriote convaincu et aussi et surtout un anti-colonialiste conséquent doublé d'un anti-sioniste rigoureux,

    Ses actions et ses idées demeurent vivantes et inspirent les générations !!

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    • #3
      Le cheikh Abd el-Hamid Ben Badis vu par Malek Bennabi

      Dans une interview paru dans le journal El Moudjahid du 18 octobre 1968, Malek Bennabi affirmait : « Agir contre le mal, établir l’égalité, la rétablir ! Or toues ces notions n’ont un contenu que part l’Islam. Non pas l’Islam dans une perspective métaphysique débouchant sur le paradis ou l’enfer, mais un Islam conduisant à deux notions essentielles : la dignité de l’homme récupérée et le rétablissement de la justice sociale ».


      * Bennabi Malek, « A la mémoire de Ben Badis », Que-sais-je de l’islam, n°3, Alger, avril 1970, in Bennabi Malek, Mondialisme, Dar el-Hadhara, Alger, page 184


      * Bennabi Malek, « Cheikh Ben Badis », Le Jeune Musulman, n°20, Alger, 24 avril 1953, in. Bennabi Malek, Colonisabilité, Dar el-Hadhara, Alger, 2003, page 218

      * Bennabi Malek, « Ben Badis le mystique », Révolution Africaine, n° 219, Alger, 30 avril 1970, in. Bennabi Malek, Mondialisme, op. cit., page 124
      "نحن قوم أعزنا الله بالإسلام ..." Omar Ibn El Khettab RA

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      • #4
        L'Islam authentique, celui du Prophète est pétri d'humanisme grandiose

        مَنْ قَتَلَ نَفْسًا بِغَيْرِ نَفْسٍ أَوْ فَسَادٍ فِي الْأَرْضِ فَكَأَنَّمَا قَتَلَ النَّاسَ جَمِيعًا وَمَنْ أَحْيَاهَا فَكَأَنَّمَا أَحْيَا النَّاسَ
        جَمِيعًا

        Cela effraie l'Occident plein de suffisance et d'arrogance et ses sionisme, néocolonialisme, suppôts de tout bord, ainsi que certains régimes arabes, wahabites, frères musulmans et dawaechs !!



        Dernière modification par Elghifari, 17 avril 2016, 16h00.

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        • #5
          Quand on cite ou commémorons cheikh Abdelhamid BenBadis,personnellement je lui associe une autre grande figure du nationalisme algérien qu'était Ahmed Tewfik El Madani. Mon père, disciple du fondateur de l'association des Oulémas, et pour avoir été l'un de ses proches m'en parlait souvent. Je regrette qu'il ne soit pas ou trop peu mis en référence dans les débats de la société algérienne et notamment du point de vue cultuel.

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          • #6
            je lui associe une autre grande figure du nationalisme algérien qu'était Ahmed Tewfik El Madani. Mon père, disciple du fondateur de l'association des Oulémas,
            Salam

            J'ai parcouru son livre "Mémoires de combat".....on y apprend beaucoup de choses

            Rahimahoum Allah !

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            • #7
              J'ai parcouru son livre "Mémoires de combat".

              Si Mohammed et le vizir de Tunis

              Tewfik el Madani est né le 1° Novembre 1898 à Tunis
              Son père et son grand-père décidèrent de quitter Alger lorsque la domination française se fit plus coercitive. Ils prennent part aux campagnes menées par El Mokrani et ben el Hadad. Suite à ça ils se dirigèrent vers Tunis.

              Tewfik relate l’incident qui mit son père aux prises avec le tyran de Tunis Mustapha ben Ismail alors premier Vizir du Bey Mohammed Sadok.
              L’un des sbires du Vizir s’adressa au père de Tewfik en ces termes : « J’ai une excellente nouvelle pour toi, Si Mohammed ! Le fils de notre seigneur désire ton alliance ; il veut épouser ta sœur. Il te dit que l’acte sera passé, si Dieu le veut, jeudi prochain au soir ».
              Tu diras, répondit le père au comble d’une colère bien algérienne, que s’allier à lui, lui parler ou le simple fait de le rencontrer ne m’honorent pas. Si je dois marier ma sœur, je lui choisirai un digne travailleur, un homme de bien et de courage. Jamais je ne la donnerai pour épouse à ………la femme de Sadok Bey !

              Le gueux, après avoir consulté son maitre, revint à la charge : « Mon seigneur te dit qu’il est inutile de parler trop, que compte tenu de ton mauvais vouloir, il l’a prendra de gré ou de force et que l’acte sera passé Jeudi, que tu le veuilles ou non ».

              Le père, hors de lui, lança : « Alors qu’il vienne ; qu’il l’a prenne de force s’il le peut. Pour cela il faudra que je ne sois plus en vie, elle non plus ».

              Le père loua un fusil avec ses munitions, regagna rapidement la maison et se plaça derrière une fenêtre donnant sur la porte d’entrée. Il fit le guet, trois jours durant, disposé à tirer sur les sbires de l’infâme vizir s’ils se présentaient. Lorsque venait l’heure de la prière ou que le sommeil le gagnait, la sœur relevait son frère et prenait le fusil décidés qu’ils étaient tous les deux à perdre la vie pour l’honneur.
              Nombre de la colonie algérienne habitant le quartier se portèrent volontaires pour défendre l’honneur menacé et se postèrent devant la maison, décidés au pire en cas de nécessité.
              Après deux jours de guet se présenta au père (de Tewfik) un algérien. Il demanda la main de Fatima à condition que l’acte fût passé le jeudi au soir.
              L’acte fût signé le jeudi au soir à la Mosquée et le mariage eût lieu quelques jours plus tard.
              Le Bey Sadok intima l’ordre à son Vizir de s’en tenir là de crainte de quelque suite fâcheuse.


              t'en es où ya ayyouha el cha'ab el a'adhim ?!!!

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