Le premier Forum d’affaires algéro-émirati s’est tenu, hier, dimanche 17 avril, à Abu Dhabi.
Abdessalam Bouchouareb, ministre de l’Industrie, a appelé, les entreprises émiraties à tirer davantage profit des opportunités d’investissements offertes par l’Algérie, rapporte l’agence officielle APS.
« En Algérie, nous comptons beaucoup sur la capacité d’investissement de vos entreprises et nous insistons sur la nécessité de développer nos relations industrielles.
D’autant plus que les possibilités offertes pour cet investissement sont très nombreuses dans les différents secteurs d’activité », a expliqué le ministre algérien qui a détaillé ces « opportunités » et promet des améliorations avec la nouvelle loi sur l’investissement, prévue en juin.
En réalité, Abdeslam Bouchouareb a mal choisi sa destination. De tous les investisseurs étrangers qui ont tenté l’aventure algérienne, les émiratis sont sans doute ceux qui ont subi le plus mauvais traitement et connu les plus grosses déceptions. Encouragés par les liens d’amitié entre Bouteflika et la famille régnante des Émirats, les investisseurs de ce pays se sont présentés en force en Algérie au début des années 2000. Dans leurs cartons, des projets de plusieurs dizaines de milliards de dollars. Mais aucun ne s’est concrétisé. Deux projets emblématiques ont particulièrement ruiné l’image de l’Algérie auprès des investisseurs de ce pays.
Le premier est celui de Dounia Parc, un ensemble immobilier et de loisirs qui devait être implanté au Grands vents, un vaste terrain à l’ouest d’Alger.
Le projet, initié par le fonds d’investissement émirati EIIC, avait le soutien public du président Bouteflika.
Mais, il n’a jamais vu le jour.
Le second projet est celui du géant de l’immobilier Emaar.
Ce dernier avait annoncé des investissements de plusieurs milliards de dollars dans notre pays, notamment dans les domaines de l’immobilier de luxe et du tourisme.
Il avait proposé un projet visant à transformer radicalement la façade maritime d’Alger.
Là encore, le projet avait séduit le président Bouteflika qui l’avait soutenu. Mais il n’a jamais vu le jour.
En avril 2009, Emaar ferme définitivement son bureau à Alger.
Ces échecs ne sont pas uniquement imputables à la partie algérienne.
La crise financière de la fin des années 2000 a également joué un rôle, les finances des deux groupes émiratis ayant été affectées.
Mais la grande part de responsabilité incombe surtout aux autorités algériennes.
Les luttes de clans et la bureaucratie ont joué un rôle important dans le blocage des deux projets.
Aujourd’hui, avec la chute des prix du pétrole et les derniers événements, notamment l’affaire Djezzy, il est difficile de voir les investisseurs émiratis revenir en Algérie.
Encore une opportunité ratée pour l’Algérie.
Par Ali Idir
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