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Anthologie de la poésie du melhoun marocain

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  • Anthologie de la poésie du melhoun marocain

    Fouad Guessous


    La poésie du Melhoun est sûrement la plus brillante et la plus florissante du génie marocain. Né il y a plus de cinq siècles, le Melhoun a d'abord fait son apparition dans le sud du Maroc, pour se propager progressivement à Marrakech, Fès, Meknès, Salé, Errachidia et Taroudant qui constituent aujourd'hui les pôles incontournables de cet art.
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  • #2
    Le malhoun (ou melhoun) est la rencontre du compagnonnage traditionnel des souks et d'une poésie citadine née au Tafilalet au 16ème siècle. Dans la tradition marocaine, les artisans-compagnons s'organisaient en guildes autour d'un idéal preux, qu’ils partagent avec les corporations moyen-orientales fitihan, ayyar et javanmard'an (« gentilshommes » en persan).

    Les cercles du malhoun - ou « ghria » à l’époque - substituent l’inspiration poétique à l’initiation à la chevalerie, sans renoncer ni aux degrés confrériques, ni à cet idéal masculin héroïque. A la rue comme sur la scène de l’abbaye de Royaumont, l'ensemble traditionnel Amenzou de l’hajj Mohammed Boustta (Marrakech) perpétue et conserve avec austérité cette discipline et cet art, mêlés.

    Sous les Alaouites, les odes qasida avaient embrassé la musique arabo-andalouse gharnati. Leurs vers scandés, désormais chantés, ne soutenaient pas les différents mètres des suites nouba unimodales : ils s’en sont donc affranchis. Les introductions instrumentales métrées serrâba, bohêmes, contrastent avec la scansion austère des couplets. Le violon d'Abdellah Fekhari y étincelle souvent en un virevoltement virtuose, et plus particulièrement sur celle de Tamu. Sur L-Saqi, le luth suisdi, une variante rare du lotar berbère, y répond avec une loquacité inattendue.

    Les longs couplets spirituels répètent à l’envi la bravoure et le dévouement du ashq, héros emblématique et abstinent. Ces parodies de métaphores soufies (L-Saqi), célèbrent aussi un hédonisme feint par amour extatique... de la Vertu. Paradoxalement, cet art est donc celui du Verbe, plus que de la musique. Si le sens et la perfection sonore des vers s'entremêlent avec génie, la scansion et les allégories peuvent rendre le chant répétitif. Les chœurs intermittents des refrains hasaba, mimétiques du madih confrérique, le ponctuent (Nezha).

    Les formes usuelles de cauda consistent alternativement en accélération dridga (Nezha, Meryem) ou en mouvement rythmé goubbahi (L-tbib), tous marqués par une rupture modale fort à propos. La qasida finale Fesl l-rbi’ gebbel, chantée en chœur d'un bout à l'autre, sonne comme une marche triomphante, très réussie.
    dz(0000/1111)dz

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