Si une transition rapide était mise en oeuvre
«L’électricité sera l’énergie du XXIe siècle» Patrick Pouyanné PDG de Total
La chute anormale des prix du pétrole a été un puissant stimulant de l’intelligence et du redéploiement pour s’adapter à une conjoncture dit-on, du temps long concernant la chute des prix du pétrole pendant au moins cinq ans jusqu’à après-2020.
Économiste à Saxobank, Christopher Dembik s’attend à une nette rechute des prix de l’or noir: «Nous nous attendions à cet échec, car l’Iran, grand absent de la réunion, ne souhaite pas encore geler sa production. En outre, la plupart des pays de l’Opep n’étaient pas dans l’urgence d’un accord à tout prix. D’autant qu’un accord trop rapide serait revenu, pour Riyadh, à cautionner des pertes de parts de marché au profit de l’Iran. (…) Les prix devraient revenir dans un intervalle de 35-40 dollars sur les prochains mois, voire à 30 dollars (…) Le dernier supercycle des matières premières entamé à la fin des années 1990 ne devrait être achevé que dans 5 à 10 ans. Autrement dit, après la forte hausse des cours des années 2000, le grand marché baissier initié en 2008-2010 a encore de beaux jours devant lui. Par conséquent, et en prenant en compte les fondamentaux, tout porte à croire que les prix resteront bas sur une longue durée, probablement jusqu’en 2020-2025. (…) Les deux pays les plus vulnérables sont le Venezuela et l’Algérie. Le premier, qui a déjà ses propres problèmes, devrait faire défaut cette année ou en 2017. Quant au second, il pourrait tout à fait être contraint de mettre en oeuvre des mesures exceptionnelles pour faire face.» (1)
L’Opep a même prévu que les prix n’augmenteraient en moyenne que de 5 $ par an. Bref, au lieu d’attendre d’une façon résignée la remontée des prix du pétrole les pays industrialisés s’organisent pour faire avec cette chute durable des prix du pétrole. Nous allons décrire le nouveau monde de l’énergie qui nous attend et qui sera principalement «électrique». Pour cela nous donnerons quelques indications de stratégies de multinationales, mais aussi des Etats.
Les grands enjeux des 50 prochaines années
Une étude de l’Ocde décrit un virage à prendre d’ici 2050. Ses principales conclusions sont les suivantes: «La croissance ralentira et l’activité économique se déplacera, tandis que les compétences joueront un rôle déterminant et les inégalités de salaires se creuseront La croissance mondiale marquera le pas, passant de 3.6% entre 2010 et 2020 à 2.4% entre 2050 et 2060 – conséquence du vieillissement de la population et d’une décélération progressive dans les économies émergentes – et elle sera de plus en plus tirée par l’innovation et les investissements dans les compétences. Le centre de gravité de l’économie mondiale continuera de se décaler vers les pays actuellement non membres de l’Ocde, dont la structure économique et les exportations se rapprocheront de plus en plus de celles des pays de l’Ocde. Une demande mondiale de main-d’oeuvre hautement qualifiée stimulée par le progrès technologique. Le changement climatique amputera le PIB mondial de 1,5% en moyenne et de 5% en Asie du Sud-Est, sauf coup de frein donné à la hausse des émissions de CO2. Il sera essentiel d’accompagner la demande croissante de compétences par des politiques d’éducation et des mesures redistributives efficientes.» (2)
«Dans un contexte d’austérité budgétaire, ces politiques devront être financées: – en réorientant la fiscalité vers des bases d’imposition immobiles telles que la consommation, le logement et l’utilisation des ressources naturelles au lieu du travail et des bénéfices des entreprises qui sont des bases de plus en plus mobiles; – en affectant des fonds publics en priorité à l’enseignement pré-supérieur et à l’apprentissage tout au long de la vie qui sont susceptibles de générer d’immenses gains sociaux, en particulier du point de vue de l’égalité des chances – pour l’enseignement supérieur, en ayant davantage recours à la facturation des frais de scolarité. Une coopération internationale accrue sera nécessaire dans un monde de plus en plus multipolaire Une plus grande coopération dans le domaine des échanges stimule la croissance L’interdépendance économique nécessite une coopération internationale pour fournir des biens publics mondiaux comme la recherche fondamentale.» (2)
Total a annoncé une «évolution de son organisation» qui se traduit par une ambition renforcée dans les énergies renouvelables et le gaz naturel, ainsi que l’entrée sur le marché de l’électricité. Une stratégie qui vise à projeter la Major pétrolière dans le XXIe siècle.: «Croire que Total cessera d’exister le jour où l’on ne consommera plus de pétrole est un doux rêve.» La nouvelle organisation annoncée le 19 avril 2016 dénommée «One Total», vision à 20 ans, ambitionne de relever les défis de court terme nés de la baisse du prix du baril depuis juin 2014, et préparer le moyen et le long terme en renforçant sa position de leader mondial de l’énergie de manière générale. L’efficacité énergétique tient un rôle important dans cette nouvelle stratégie. Il y aura création d’une nouvelle division renouvelable & gaz. Cette division, est destinée à porter l’ambition du groupe sur la chaîne de l’électricité à travers le développement des énergies renouvelables. Total dispose déjà d’un argument de poids dans le solaire, à travers sa filiale américaine SunPower (2,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2015) pour le photovoltaïque, et est également présent dans le solaire à concentration (Shams). «Le Groupe a vocation à produire et à vendre de l’électricité d’origine renouvelable. Car l’électricité sera l’énergie du XXIe siècle et le développement du gaz et des renouvelables nous pousse à appréhender globalement la chaîne de l’électricité. Nos ambitions à 20 ans sont multiples en ce domaine: être dans le top 3 de l’énergie solaire, se développer dans le trading d’électricité, dans le stockage d’énergie, être leader sur les biocarburants, notamment les biojets destinés à l’aviation, mais aussi envisager des développements possibles dans les autres énergies renouvelables», a indiqué Patrick Pouyanné, P-DG de Total.» (3)
«Le groupe va continuer à produire du pétrole, mais «en se concentrant sur les projets à bas coûts», a souligné le P-DG tout en poursuivant une stratégie «offensive» dans le gaz, Total va intégrer un nouveau métier, l’électricité. La société va se doter dès cet été d’une nouvelle division, gas renewables & power, destinée à porter le développement du groupe sur la chaîne de l’électricité à travers le développement dans l’aval gaz, les énergies renouvelables et les activités d’efficacité énergétique. Pour relever le défi, Total affiche ses ambitions à l’horizon 20 ans. Le groupe compte se développer dans le trading d’électricité, dans le stockage d’énergie, mais envisage aussi des développements dans les autres énergies renouvelables. (…) Total a cherché de nouveaux relais de développement. Et ce, d’autant que la forte croissance attendue de la population mondiale sur les prochaines décennies va mécaniquement se traduire par des besoins en énergie croissants. Ensuite, l’objectif de limiter à 2 degrés l’augmentation des températures incite Total à mettre l’accent sur des énergies vertes. Enfin, le développement dans l’électricité répond aussi à une volonté de contenter de nombreux clients réclamant une offre couplée gaz et électricité.» (4)
«L’électricité sera l’énergie du XXIe siècle» Patrick Pouyanné PDG de Total
La chute anormale des prix du pétrole a été un puissant stimulant de l’intelligence et du redéploiement pour s’adapter à une conjoncture dit-on, du temps long concernant la chute des prix du pétrole pendant au moins cinq ans jusqu’à après-2020.
Économiste à Saxobank, Christopher Dembik s’attend à une nette rechute des prix de l’or noir: «Nous nous attendions à cet échec, car l’Iran, grand absent de la réunion, ne souhaite pas encore geler sa production. En outre, la plupart des pays de l’Opep n’étaient pas dans l’urgence d’un accord à tout prix. D’autant qu’un accord trop rapide serait revenu, pour Riyadh, à cautionner des pertes de parts de marché au profit de l’Iran. (…) Les prix devraient revenir dans un intervalle de 35-40 dollars sur les prochains mois, voire à 30 dollars (…) Le dernier supercycle des matières premières entamé à la fin des années 1990 ne devrait être achevé que dans 5 à 10 ans. Autrement dit, après la forte hausse des cours des années 2000, le grand marché baissier initié en 2008-2010 a encore de beaux jours devant lui. Par conséquent, et en prenant en compte les fondamentaux, tout porte à croire que les prix resteront bas sur une longue durée, probablement jusqu’en 2020-2025. (…) Les deux pays les plus vulnérables sont le Venezuela et l’Algérie. Le premier, qui a déjà ses propres problèmes, devrait faire défaut cette année ou en 2017. Quant au second, il pourrait tout à fait être contraint de mettre en oeuvre des mesures exceptionnelles pour faire face.» (1)
L’Opep a même prévu que les prix n’augmenteraient en moyenne que de 5 $ par an. Bref, au lieu d’attendre d’une façon résignée la remontée des prix du pétrole les pays industrialisés s’organisent pour faire avec cette chute durable des prix du pétrole. Nous allons décrire le nouveau monde de l’énergie qui nous attend et qui sera principalement «électrique». Pour cela nous donnerons quelques indications de stratégies de multinationales, mais aussi des Etats.
Les grands enjeux des 50 prochaines années
Une étude de l’Ocde décrit un virage à prendre d’ici 2050. Ses principales conclusions sont les suivantes: «La croissance ralentira et l’activité économique se déplacera, tandis que les compétences joueront un rôle déterminant et les inégalités de salaires se creuseront La croissance mondiale marquera le pas, passant de 3.6% entre 2010 et 2020 à 2.4% entre 2050 et 2060 – conséquence du vieillissement de la population et d’une décélération progressive dans les économies émergentes – et elle sera de plus en plus tirée par l’innovation et les investissements dans les compétences. Le centre de gravité de l’économie mondiale continuera de se décaler vers les pays actuellement non membres de l’Ocde, dont la structure économique et les exportations se rapprocheront de plus en plus de celles des pays de l’Ocde. Une demande mondiale de main-d’oeuvre hautement qualifiée stimulée par le progrès technologique. Le changement climatique amputera le PIB mondial de 1,5% en moyenne et de 5% en Asie du Sud-Est, sauf coup de frein donné à la hausse des émissions de CO2. Il sera essentiel d’accompagner la demande croissante de compétences par des politiques d’éducation et des mesures redistributives efficientes.» (2)
«Dans un contexte d’austérité budgétaire, ces politiques devront être financées: – en réorientant la fiscalité vers des bases d’imposition immobiles telles que la consommation, le logement et l’utilisation des ressources naturelles au lieu du travail et des bénéfices des entreprises qui sont des bases de plus en plus mobiles; – en affectant des fonds publics en priorité à l’enseignement pré-supérieur et à l’apprentissage tout au long de la vie qui sont susceptibles de générer d’immenses gains sociaux, en particulier du point de vue de l’égalité des chances – pour l’enseignement supérieur, en ayant davantage recours à la facturation des frais de scolarité. Une coopération internationale accrue sera nécessaire dans un monde de plus en plus multipolaire Une plus grande coopération dans le domaine des échanges stimule la croissance L’interdépendance économique nécessite une coopération internationale pour fournir des biens publics mondiaux comme la recherche fondamentale.» (2)
Total a annoncé une «évolution de son organisation» qui se traduit par une ambition renforcée dans les énergies renouvelables et le gaz naturel, ainsi que l’entrée sur le marché de l’électricité. Une stratégie qui vise à projeter la Major pétrolière dans le XXIe siècle.: «Croire que Total cessera d’exister le jour où l’on ne consommera plus de pétrole est un doux rêve.» La nouvelle organisation annoncée le 19 avril 2016 dénommée «One Total», vision à 20 ans, ambitionne de relever les défis de court terme nés de la baisse du prix du baril depuis juin 2014, et préparer le moyen et le long terme en renforçant sa position de leader mondial de l’énergie de manière générale. L’efficacité énergétique tient un rôle important dans cette nouvelle stratégie. Il y aura création d’une nouvelle division renouvelable & gaz. Cette division, est destinée à porter l’ambition du groupe sur la chaîne de l’électricité à travers le développement des énergies renouvelables. Total dispose déjà d’un argument de poids dans le solaire, à travers sa filiale américaine SunPower (2,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2015) pour le photovoltaïque, et est également présent dans le solaire à concentration (Shams). «Le Groupe a vocation à produire et à vendre de l’électricité d’origine renouvelable. Car l’électricité sera l’énergie du XXIe siècle et le développement du gaz et des renouvelables nous pousse à appréhender globalement la chaîne de l’électricité. Nos ambitions à 20 ans sont multiples en ce domaine: être dans le top 3 de l’énergie solaire, se développer dans le trading d’électricité, dans le stockage d’énergie, être leader sur les biocarburants, notamment les biojets destinés à l’aviation, mais aussi envisager des développements possibles dans les autres énergies renouvelables», a indiqué Patrick Pouyanné, P-DG de Total.» (3)
«Le groupe va continuer à produire du pétrole, mais «en se concentrant sur les projets à bas coûts», a souligné le P-DG tout en poursuivant une stratégie «offensive» dans le gaz, Total va intégrer un nouveau métier, l’électricité. La société va se doter dès cet été d’une nouvelle division, gas renewables & power, destinée à porter le développement du groupe sur la chaîne de l’électricité à travers le développement dans l’aval gaz, les énergies renouvelables et les activités d’efficacité énergétique. Pour relever le défi, Total affiche ses ambitions à l’horizon 20 ans. Le groupe compte se développer dans le trading d’électricité, dans le stockage d’énergie, mais envisage aussi des développements dans les autres énergies renouvelables. (…) Total a cherché de nouveaux relais de développement. Et ce, d’autant que la forte croissance attendue de la population mondiale sur les prochaines décennies va mécaniquement se traduire par des besoins en énergie croissants. Ensuite, l’objectif de limiter à 2 degrés l’augmentation des températures incite Total à mettre l’accent sur des énergies vertes. Enfin, le développement dans l’électricité répond aussi à une volonté de contenter de nombreux clients réclamant une offre couplée gaz et électricité.» (4)
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