Dans le dossier du Sahara occidental, « Ban Ki-Moon fait les frais d’une constante dans la démarche de la partie marocaine : gagner du temps, perpétuer le statu quo, épuiser la patience des Sahraouis et la mobilisation de la communauté internationale », estime ce haut fonctionnaire algérien cité, ce mardi 3 mai, dans le magazine Afrique-Asie.
« En se rendant pour la toute première fois dans les camps de réfugiés et à Bir-Lahlou (zone libérée), M. Ban Ki-Moon a pris conscience de la souffrance et le déni de justice et de droit dont souffre la population sahraouie qui ne trouve pas d’auditoire pour s’exprimer sur la dure réalité de son quotidien », ajoute-t-il, signalant au passage que le « terme ‘’occupation’’ qui offusque tant est repris dans plusieurs résolutions datant d’avant l’arrivée de M. Ban Ki-Moon ».
Le haut fonctionnaire n’hésite par ailleurs pas à tacler « la passivité du Conseil de sécurité et son refus, du fait de l’opposition déterminée d’un membre permanent, d’assumer pleinement ses responsabilités », en allusion à la France qui soutint le Maroc dans ce dossier.
Selon lui, « cette attitude encourage le Maroc dans son intransigeance et dans son refus d’appliquer les résolutions de l’ONU sur le Sahara occidental ».
Le haut fonctionnaire tire également à boulets rouge sur Omar Hilale, le représentant permanent du Maroc auprès des Nations unies, qu’il accuse d’être « passé maître dans la mystification ».
Le haut fonctionnaire algérien a également commenté la décision du Tribunal européen d’annuler l’accord agricole entre le Maroc et l’UE, considérant qu’il s’agit d’une « magnifique victoire pour le peuple sahraoui ». Le haut fonctionnaire estime que « l’Union Européenne ne reconnait pas la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, et elle l’a confirmé devant la Cour ».
Pour lui, « l’UE qui s’est fixée comme objectif stratégique la stabilisation de la région dans le cadre de sa politique de voisinage rénovée, devrait pouvoir jouer un rôle actif en engageant la partie marocaine qui refuse obstinément d’entrer dans des négociations directes de bonne foi et sans précondition ».
TSA
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