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Au pied du mur, Porto Rico se déclare en faillite

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    Au pied du mur, Porto Rico se déclare en faillite

    Faute de fonds nécessaires, San Juan n'a pas pu payer l'échéance d'une dette garantie par le gouvernement.

    L'heure de la faillite a finalement sonné pour Porto Rico. Lundi, San Juan n'a pas pu faire face à une échéance de 470 millions de dollars. « Face à l'impossibilité de satisfaire les exigences de nos créanciers et les besoins de notre peuple, j'ai dû faire un choix », a déclaré Alejandro Garcia Padilla, le gouverneur de l'île des Caraïbes. A court de liquidités, les autorités ont donc décidé d'appliquer la loi controversée adoptée début avril, qui leur permet d'imposer un moratoire à leurs créanciers. Seuls les 22 millions d'intérêts seront payés.

    Une nouvelle qui n'est pas inattendue. Depuis dix ans, l'économie de Porto Rico connaît une grave crise. Or, les autorités de San Juan ont décidé d'emprunter de plus en plus, jusqu'à obtenir le triste record de la dette par habitant des Etats-Unis, dont l'île est un Etat associé. Et dès juin dernier, son gouverneur, Alejandro Garcia Padilla, avait averti que le remboursement de la dette, qui dépasse les 70 milliards de dollars, était impossible.

    Au cours des derniers mois, des entreprises de services aux collectivités, en charge notamment de l'eau ou de l'électricité, ont été les premières à faire faux bond à leurs créanciers. Mais cette fois-ci, les obligations visées sont directement garanties par le gouvernement. Et les comptes de l'île sont désormais trop dégradés pour pouvoir recourir, comme cela a été le cas en novembre et en janvier, à des astuces comptables.

    Aucune solution à court terme
    Plus grave, aucune solution à court terme de règlement global de la crise de la dette portoricaine ne se dessine. Le plan amiable de restructuration élaboré par les conseils de Porto Rico a été rejeté par les créanciers. Le texte de loi qui pourrait autoriser l'île à faire faillite - ce qu'interdit actuellement la constitution américaine -, ne semble pour sa part pas près d'être adopté par le Congrès américain.

    Jusqu'au dernier moment, néanmoins, les autorités portoricaines ont essayé d'arracher un accord avec les porteurs d'obligations. Avec des conditions plutôt drastiques : les créanciers devront effacer entre 47 % et 57 % de la valeur faciale de leurs titres. Malgré le sacrifice demandé, certains ont accepté. Pour les autres, qui détiennent la majorité de la dette, le moratoire va s'appliquer d'office, pour une durée non encore précisée.

    Une décision unilatérale qui entraîne de facto le défaut… et très certainement le lancement d'une bataille judiciaire par les créanciers ainsi privés de leur dû. Une façon, peut être, de crever l'abcès et d'initier enfin un véritable processus de restructuration. Ou de pousser Washington à enfin donner à Porto Rico un cadre juridique pour régler son surendettement en imposant une solution à l'ensemble de ses créanciers. D'autant que la prochaine échéance, en juillet, est largement plus importante. Elle atteint 2 milliards de dollars et porte sur des titres émis par le Trésor portoricain, qui bénéficie d'un droit de paiement prioritaire figurant dans la constitution locale. Un non-paiement constituerait alors le premier défaut d'un Etat américain depuis l'Arkansas en 1933.

    Guillaume Benoit, Les Echos
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