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Maroc : les crédits reculent, les impayés montent en flèche

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  • Maroc : les crédits reculent, les impayés montent en flèche

    06 mai 2016
    Par Fahd Iraqi

    Les dernières statistiques monétaires de Bank Al-Maghrib, la Banque centrale du Maroc, sont assez alarmantes. Tandis que l’activité économique stagne, les banques trouvent du mal à instruire des dossiers de crédits alors que les créances en souffrance explosent.

    1,5 milliard de dirhams d’augmentation des impayés en un seul mois. Un record jamais égalé au Maroc et qui en dit long sur les difficultés que connaissent les entreprises marocaines qui ont de plus en plus de mal à honorer leurs engagements vis-à-vis des banques.

    Avec cette hausse fulgurante, constatée au mois de mars, les créances en souffrance frôlent désormais les 60 milliards de dirhams, soit 7,7 % de l’encours des crédits bancaires, selon les dernières statistiques de la Banque centrale. Ces créances en souffrance affichent ainsi une augmentation d’environ +13 % entre mars 2015 et mars 2016.

    Au même moment, l’encours des crédits fait quasiment du surplace, sur cette même période, avec une timide progression de +1,3 % sur un an (soit une augmentation de 10,2 milliards de dirhams).

    Pis encore, le stock de crédits bancaires à la fin du premier trimestre 2016 accuse un recul spectaculaire de -16,53 milliards de dirhams (-2,1 %), par rapport à fin décembre 2015.

    Moral en berne

    Et ce sont les crédits à court et moyen termes qui régressent le plus, aggravant davantage les difficultés de trésorerie des entreprises. « Le recul du crédit et la montée des créances en souffrance, n’est pas à dissocier du ralentissement de l’activité économique ni aux difficultés qu’ont connu de grands groupes comme La Samir ou Alliances », nous explique une source bancaire en rappelant le taux de croissance de 1%, attendue pour 2016, selon les prévisions de Bank Al-Maghrib. Et d’ajouter : «Le manque d’instruction de dossiers de crédits s’explique aussi par un manque de confiance dans l’économie surtout en cette année où la campagne agricole est sérieusement compromise ».

    Pour relancer la machine, une commission a été installée, dès le début de l’année, réunissant Bank Al-Maghrib, le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM) et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM).

    La Banque centrale marocaine a même procédé, courant mars, à une révision à la baisse de son taux directeur ramené à hauteur de 2 %. Et les professionnels n’excluent pas une nouvelle baisse des taux de la Banque centrale, lors de son prochain conseil en juin, si des signes de reprise ne sont pas au rendez-vous.

    Jeune Afrique

  • #2
    Même la baisse des taux directeurs n'y a rien fait. ça empire même :

    Maroc : L’économie est asphyxiée par la baisse des crédits bancaires
    par Souleymane LOUM - 06/05/2016 13:130

    Le dernier rapport de Bank Al-Maghrib, la Banque centrale du Maroc, confirme ce qu’ont dit en avril 2016 la Banque mondiale, le FMI et les agences de notation (Standard & Poor’s et Fitch Ratings) : L’économie du pays fait du surplace, malgré des fondamentaux qui restent solides et des perspectives stables. Le problème principal du Maroc en ce moment c’est que justement son économie n’est pas suffisamment oxygénée par les banques du fait de moult blocages dans le traitement des dossiers de crédits, alors que de l’autre côté les établissements bancaires ont beaucoup de mal à recouvrer les sommes prêtées.

    Bank Al-Maghrib évalue à 1,5 milliard de dirhams la hausse des impayés et ce, dans le seul mois de mars dernier. C’est un chiffre jamais atteint au royaume et, plus inquiétant encore, qui traduit l’incapacité croissante des entreprises marocaines à faire face à leurs obligations vis-à-vis des banques. Cela aussi c’est inédit dans une économie qui nous a habitué à des performances notables.

    La Banque centrale a fait ses comptes et a établi que les créances non remboursées avoisinent les 60 milliards de dirhams, soit 7,7 % de l’encours des crédits bancaires. Entre mars 2015 et mars 2016, les impayés des entreprises ont connu une envolée d’à peu près +13 %.

    Parallèlement, l’encours des crédits ne bouge presque pas dans la même période ; on a enregistré un mouvement à peine perceptible de +1,3 % sur un an (soit une hausse de 10,2 milliards de dirhams). Pas suffisant pour donner un coup de fouet à une économie qui sommeille et se repose sur ses lauriers.

    Plus inquiétant encore : La masse de crédits bancaires à la fin des trois premiers mois de 2016 connait un repli phénoménal de -16,53 milliards de dirhams (-2,1 %), en comparaison avec fin décembre 2015.

    La confiance n’est pas au rendez-vous

    Dans le détail, ce sont les crédits à court et moyen termes qui reculent le plus, ce qui frappe directement le trésor de guerre des entreprises, qui se retrouvent dans l’incapacité d’investir. « Le recul du crédit et la montée des créances en souffrance, n’est pas à dissocier du ralentissement de l’activité économique ni aux difficultés qu’ont connu de grands groupes comme La Samir ou Alliances », a confié à Jeune Afrique un opérateur bancaire, avant de mettre en exergue le taux de croissance de 1% prédit pour 2016 par Bank Al-Maghrib. Il a ajouté : «Le manque d’instruction de dossiers de crédits s’explique aussi par un manque de confiance dans l’économie surtout en cette année où la campagne agricole est sérieusement compromise ».

    Branle-bas de combat

    Face à cette morosité ambiante, mortifère à long terme pour l’économie marocaine, les autorités de tutelle ont sonné le branle-bas de combat. Une commission a vu le jour au début de l’année, elle regroupe Bank Al-Maghrib, le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM) et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM).

    La Banque centrale marocaine a tenté en mars dernier de réanimer l’économie du pays en révisant à la baisse son taux directeur, jusqu’à 2 %. Les experts envisagent une nouvelle baisse des taux de la Banque centrale, au prochain conseil en juin 2016, si les décisions déjà prises ne donnent pas les résultats escomptés. Nous verrons bien…

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