Dans une récente communication intitulée "Ils ont osé !" que j’avais publiée au lendemain du retour de Chakib Khelil en Algérie, je disais à propos de ce retour : "Le second scénario possible est que Chakib Khelil est chargé d’une mission encore plus importante dans le cadre des changements à venir au sein du pouvoir lors de la succession qui se prépare. Est-il destiné à occuper une très haute fonction au sein de la nouvelle sphère dirigeante ? Est-il le futur premier ministre, voire le prochain président ?"
Je soulignais plus loin que ce sont les États-Unis qui l’avaient dépêché en Algérie pour y occuper de telles fonctions, tout comme ils l’ont fait dans de nombreux autres pays au lendemain de guerres ou de "révolutions" qu’ils ont provoquées et pilotées.
Ce scénario qui semblait alors irréaliste est en train de se mettre en place. Nous assistons actuellement à un show hollywoodien auquel aucun responsable politique algérien ne s’était livré jusqu’à ce jour. Chakib Khelil a entamé une tournée des zaouïas qui va le mener, dit-on, à travers les 48 wilayas du pays. S’agit-il d’un acte de rédemption ? Oh, que non ! Tout comme l’habit ne fait pas le moine, le fait de se draper dans le burnous blanc de telle ou telle confrérie ne signifie pas que l’on a renoncé au whisky ou au champagne.
L’intéressé et la nébuleuse qui gouverne et agit au nom d’Abdelaziz Bouteflika cherchent-ils à prouver aux Algériens, de manière théâtrale, qu’il est innocent et que toutes les accusations portées contre lui ne sont que calomnies ? Peut-être, mais pas que. Car tout le monde sait qu’aucune onction d’un cheikh de zaouïa n’exempt un voleur de ses actes. Pour ce faire, le pouvoir dispose d’un moyen plus sûr et plus radical.
Il lui suffirait de mettre en branle "la justice de la nuit", qui sait laver plus blanc que blanc, comme cela a été démontré en maintes occasions par le passé. Le but de Chakib Khelil - tout comme celui de ceux qui ont imaginé cette mise en scène - est par conséquent de rechercher autre chose qu’une simple absolution. Il n’est pas nécessaire d’être devin pour comprendre que ces visites annoncées et couvertes à grand bruit par les médias audiovisuels à la solde du pouvoir font partie d’un plan concocté de concert entre Alger et Washington.
L’objectif recherché est de frapper l’imagination populaire, de montrer que toutes les zaouias du pays ont fait allégeance à cet individu. Et à qui fait-on allégeance dans un système clanique ou au sein de la mafia ? Au puissant du moment, au chef. CQFD. Tout comme elles l’ont fait pour Bouteflika lors de chaque élection présidentielle, les zaouïas ont donc choisi parmi les 40 millions d’Algériens celui qu’elles considèrent être le chef, le leader qui guidera le pays en conformité avec les vertus découlant de la mission religieuse dont elles sont investies et qu’elles sont censées incarner aux yeux du peuple.
Nous savons qu’il n’est, en tout état de cause, pas de leur ressort de se mêler de politique et encore moins de gracier un individu accusé d’avoir trempé dans de grosses affaires de détournement d’argent public. Mais qu’à cela ne tienne. Un tel interdit n’empêchera pas le pouvoir de faire ce qu’il fait chaque fois qu’on lui résiste: manipuler, menacer, dégommer, récompenser, cloner ou soudoyer. Exercer des représailles à l’encontre d’un chef de zaouïa ne le dérange par conséquent pas. Il se sent d’autant plus à l’aise de le faire que dans ce cas particulier il bénéficie du soutien de Washington. Aussi faut-il rendre hommage à ces quelques cheikhs courageux qui ont refusé de recevoir Khelil malgré les menaces et pressions auxquelles ils sont soumis.
Bien sûr, Chakib Khelil ne remplit pas les conditions prévues par la constitution pour occuper le poste de chef de l’Etat. Mais pour le pouvoir, qui connait parfaitement l’état de santé d’Abdelaziz Bouteflika, il y a le feu à la maison; il lui faut donc agir vite, sans trop se préoccuper d’arguties juridiques. Il n’attendra certainement pas 2019 pour mettre en place la relève, puis, la fin justifiant les moyens, il finira par trouver l’entourloupe qui lui permettra de rendre la candidature de Khelil possible; à défaut, il lui confiera des leviers importants du pouvoir.
Quand on a vu le fameux tweet de Manuel Valls, on comprend pourquoi la cupola considère qu’il y a le feu à la maison. A propos de ce tweet, je dirais que ce qui a dérangé la caste qui nous gouverne, ce n’est pas tant la fourberie du geste du premier ministre français, que le fait que ces images sont venues démentir toutes les affirmations mensongères du régime et ont convaincu, même les plus sceptiques, qu’Abdelaziz Bouteflika avait définitivement perdu toutes les capacités physiques et intellectuelles nécessaires pour exercer la fonction de président de la République.
C’est un homme visiblement ravagé par la maladie qui nous a été présenté, un homme qui n’est apparemment même plus en mesure de constater à quel point son état de santé s’est dégradé, ni même de se rendre compte que par soif de pouvoir, son propre clan, sa propre famille et son propre frère n’hésitent pas à donner au monde une image avilissante de lui. Plus que Manuel Valls, ceux qui sont à blâmer dans cette affaire, ce sont ceux qui ont accepté qu’il soit ainsi exposé et qui ont surtout permis qu’il brigue un quatrième mandat.
On ne peut donc que dire honte à vous à Said Bouteflika, Ali Haddad, Amar Saadani, Gaid Salah et consorts. Honte à vous, car si nous, le peuple, vous avez pu nous "raconter des histoires" quant à la santé de cet homme, vous, par contre, saviez exactement dans quel état il était. Etes-vous conscients que par un tel comportement ignoble, vous ne faites qu’exacerber le sentiment de rejet du peuple à votre égard ? Savez-vous qu’en vous voyant agir de la sorte, les grands de ce monde, c’est-à-dire ceux devant lesquels vous vous aplatissez, vous mépriseront encore plus ?
Je soulignais plus loin que ce sont les États-Unis qui l’avaient dépêché en Algérie pour y occuper de telles fonctions, tout comme ils l’ont fait dans de nombreux autres pays au lendemain de guerres ou de "révolutions" qu’ils ont provoquées et pilotées.
Ce scénario qui semblait alors irréaliste est en train de se mettre en place. Nous assistons actuellement à un show hollywoodien auquel aucun responsable politique algérien ne s’était livré jusqu’à ce jour. Chakib Khelil a entamé une tournée des zaouïas qui va le mener, dit-on, à travers les 48 wilayas du pays. S’agit-il d’un acte de rédemption ? Oh, que non ! Tout comme l’habit ne fait pas le moine, le fait de se draper dans le burnous blanc de telle ou telle confrérie ne signifie pas que l’on a renoncé au whisky ou au champagne.
L’intéressé et la nébuleuse qui gouverne et agit au nom d’Abdelaziz Bouteflika cherchent-ils à prouver aux Algériens, de manière théâtrale, qu’il est innocent et que toutes les accusations portées contre lui ne sont que calomnies ? Peut-être, mais pas que. Car tout le monde sait qu’aucune onction d’un cheikh de zaouïa n’exempt un voleur de ses actes. Pour ce faire, le pouvoir dispose d’un moyen plus sûr et plus radical.
Il lui suffirait de mettre en branle "la justice de la nuit", qui sait laver plus blanc que blanc, comme cela a été démontré en maintes occasions par le passé. Le but de Chakib Khelil - tout comme celui de ceux qui ont imaginé cette mise en scène - est par conséquent de rechercher autre chose qu’une simple absolution. Il n’est pas nécessaire d’être devin pour comprendre que ces visites annoncées et couvertes à grand bruit par les médias audiovisuels à la solde du pouvoir font partie d’un plan concocté de concert entre Alger et Washington.
L’objectif recherché est de frapper l’imagination populaire, de montrer que toutes les zaouias du pays ont fait allégeance à cet individu. Et à qui fait-on allégeance dans un système clanique ou au sein de la mafia ? Au puissant du moment, au chef. CQFD. Tout comme elles l’ont fait pour Bouteflika lors de chaque élection présidentielle, les zaouïas ont donc choisi parmi les 40 millions d’Algériens celui qu’elles considèrent être le chef, le leader qui guidera le pays en conformité avec les vertus découlant de la mission religieuse dont elles sont investies et qu’elles sont censées incarner aux yeux du peuple.
Nous savons qu’il n’est, en tout état de cause, pas de leur ressort de se mêler de politique et encore moins de gracier un individu accusé d’avoir trempé dans de grosses affaires de détournement d’argent public. Mais qu’à cela ne tienne. Un tel interdit n’empêchera pas le pouvoir de faire ce qu’il fait chaque fois qu’on lui résiste: manipuler, menacer, dégommer, récompenser, cloner ou soudoyer. Exercer des représailles à l’encontre d’un chef de zaouïa ne le dérange par conséquent pas. Il se sent d’autant plus à l’aise de le faire que dans ce cas particulier il bénéficie du soutien de Washington. Aussi faut-il rendre hommage à ces quelques cheikhs courageux qui ont refusé de recevoir Khelil malgré les menaces et pressions auxquelles ils sont soumis.
Bien sûr, Chakib Khelil ne remplit pas les conditions prévues par la constitution pour occuper le poste de chef de l’Etat. Mais pour le pouvoir, qui connait parfaitement l’état de santé d’Abdelaziz Bouteflika, il y a le feu à la maison; il lui faut donc agir vite, sans trop se préoccuper d’arguties juridiques. Il n’attendra certainement pas 2019 pour mettre en place la relève, puis, la fin justifiant les moyens, il finira par trouver l’entourloupe qui lui permettra de rendre la candidature de Khelil possible; à défaut, il lui confiera des leviers importants du pouvoir.
Quand on a vu le fameux tweet de Manuel Valls, on comprend pourquoi la cupola considère qu’il y a le feu à la maison. A propos de ce tweet, je dirais que ce qui a dérangé la caste qui nous gouverne, ce n’est pas tant la fourberie du geste du premier ministre français, que le fait que ces images sont venues démentir toutes les affirmations mensongères du régime et ont convaincu, même les plus sceptiques, qu’Abdelaziz Bouteflika avait définitivement perdu toutes les capacités physiques et intellectuelles nécessaires pour exercer la fonction de président de la République.
C’est un homme visiblement ravagé par la maladie qui nous a été présenté, un homme qui n’est apparemment même plus en mesure de constater à quel point son état de santé s’est dégradé, ni même de se rendre compte que par soif de pouvoir, son propre clan, sa propre famille et son propre frère n’hésitent pas à donner au monde une image avilissante de lui. Plus que Manuel Valls, ceux qui sont à blâmer dans cette affaire, ce sont ceux qui ont accepté qu’il soit ainsi exposé et qui ont surtout permis qu’il brigue un quatrième mandat.
On ne peut donc que dire honte à vous à Said Bouteflika, Ali Haddad, Amar Saadani, Gaid Salah et consorts. Honte à vous, car si nous, le peuple, vous avez pu nous "raconter des histoires" quant à la santé de cet homme, vous, par contre, saviez exactement dans quel état il était. Etes-vous conscients que par un tel comportement ignoble, vous ne faites qu’exacerber le sentiment de rejet du peuple à votre égard ? Savez-vous qu’en vous voyant agir de la sorte, les grands de ce monde, c’est-à-dire ceux devant lesquels vous vous aplatissez, vous mépriseront encore plus ?
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