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La raison pour laquelle la jeune saoudienne Rotana Tarabzouni risque la mort dans son pays ?

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  • La raison pour laquelle la jeune saoudienne Rotana Tarabzouni risque la mort dans son pays ?



    Rotana Tarabzouni veut retourner chanter en Arabie Saoudite afin de faire évoluer la société.
    Cette femme de 27 ans, installée à Los Angeles, reçoit continuellement des menaces de mort sur les réseaux sociaux. Son crime ? Sa voix mélodieuse.

    Rotana Tarabzouni a grandi à Dhahran, une ville située à l'Est de l'Arabie saoudite. En grandissant dans ce pays, elle n'a pas été autorisée à poursuivre son rêve, celui de devenir une chanteuse.

    Du coup, elle a quitté son emploi et est partie vivre aux Etats-Unis, il y a trois ans. Elle a décroché un Master et lancé dans la foulée sa carrière musicale.

    Traitée de blasphématrice

    "Ma relation avec la musique est ancrée au fond de moi depuis longtemps. Mais la musique ne m'a jamais été autorisée, même pas en rêve", raconte-t-elle au site Fusion. A Los Angeles, Rotana a ôté son foulard traditionnel, arrêté de porter l'abaya, cette robe noire qui couvre tout le corps, et a commencé à chanter dans les clubs. Un choc culturel quand on sait qu'en Arabie saoudite les femmes ne sont toujours pas autorisées à conduire, à étudier ou à voyager seules sans l'autorisation d'un tuteur masculin. Son nouveau chemin de vie est un défi lancé aux traditions culturelles et aux attentes de la société saoudienne. "Beaucoup de gens disent : "Oh mon Dieu ! Pour qui se prend-elle ?" explique-t-elle.

    Ces mêmes personnes qui ne cessent de lui envoyer des menaces de mort sur Instagram depuis l'Arabie saoudite. Certaines n'hésitent pas à écrire : "Blasphème !" dans les commentaires sur son clip vidéo diffusé sur YouTube. En Arabie Saoudite, selon les juges, les peines pour blasphème peuvent aller de la flagellation publique jusqu'à la peine de mort.

    Un pont entre deux mondes antagonistes

    Rotana est bien consciente qu'elle a défié publiquement les traditions mais elle est extrêmement heureuse d'avoir débuté sa nouvelle vie. En poursuivant son rêve, elle a ouvert un dialogue - virtuel – entre deux mondes antagonistes, le sien et celui des intégristes. "Certaines personnes ne peuvent pas comprendre que l'on puisse mettre en cause leurs croyances et cela les met en colère. Mais d'autres en sont très heureux.

    Que je puisse fédérer ces deux camps, je trouve ça me rend heureuse et c'est fantastique !", dit-elle. Et en effet, les commentaires sur les réseaux sociaux sont divisés en deux camps irréconciliables : ses partisans et ses ennemis. "Ils devraient vous confisquer votre passeport et vous marier à un homme qui vous fera oublier vos stupides chansons", écrit l'un en arabe sur Instagram. Un autre dit : "Je suis vraiment fier de vous parce que vous êtes une fille de mon pays et vous brisez de stupides traditions. Continuez."

    Never going back

    Rotana ne s'est servi de sa musique que dans un seul but : faire avancer la société saoudienne politiquement et culturellement. L'une des causes qu'elle défendait était le droit des femmes à conduire. Il y a quelques années, elle a réalisé sa propre version de "Team", une chanson de la néo-zélandaise Lorde. Sous sa plume cela donne : "Nous vivons dans des villes que vous ne verrez pas à l'écran. Ce n'est pas très joli mais nous voulons conduire en toute liberté". Son clip a obtenu plus de 350 000 vues sur YouTube depuis sa sortie.

    Mais elle écrit aussi sa propre musique.

    "Never Going Back" est l'une de ses chansons qu'elle espère entonner un jour sur une scène d'Arabie Saoudite. "Hey, pouvez-vous imaginer ne répondre à personne, seulement à votre cœur ?", chante-t-elle.

    Esclave des attentes religieuses

    En Arabie Saoudite, Rotana s'occupait des relations publiques d'Aramco, la célèbre compagnie pétrolière nationale. Après avoir décidé de rester aux Etats-Unis, elle a été obligée de quitter son travail. "J'étais l'enfant chérie de l'entreprise, tout le monde m'aimait. Cela a été une décision très difficile à prendre", dit-elle. "Mais en faisant cela j'ai arrêté d'être l'esclave de la société et des attentes religieuses", ajoute-t-elle.

    Même si elle a réussi à remettre les pieds en Arabie saoudite, une seule fois mais en toute sécurité, les risques sont toujours présents. Il suffit de rencontrer un "mouchard ou un grincheux" pour être dénoncé aux autorités. Mais indépendamment de toutes ses peurs et ses inquiétudes, elle est déterminée à revenir au pays. "Tout ce que je fais, tout ce que je construis, serait vain si je ne peux pas revenir en Arabie Saoudite pour bâtir un dialogue", concut-elle.

    Sur Internet, Rotana a récemment récolté 45 000 dollars (39 647 euros) en 30 jours pour financer son premier album.

    Atlantico
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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