Polémiques françaises après l’élection de Sadiq Khan, premier maire « musulman » d’une capitale occidentale
La presse internationale a salué la victoire de Sadiq Khan, candidat travailliste qui a remporté l’élection municipale de Londres, devenant le premier maire musulman d’une grande capitale occidentale. C’est, évidemment, cette appartenance religieuse de Sadiq Khan, issu d’une famille aux revenus modestes, immigrée du Pakistan dans les années 1960, qui a été mise en exergue par la presse internationale, aussi bien par le Financial Times, le Wall Street Journal, le Guardian ou le quotidien français Le Monde qui en a fait sa une.
L’élection du maire d’une grande capitale ne ressemble en effet à aucune élection : « Le maire est un symbole et personnalise la ville », note Sonia-Delasalle dans Libération. L’élection d’Anne Hidalgo avait été également saluée par la presse internationale comme celle de la première femme maire de Paris.
L’élection de Sadiq Khan à la tête de la ville-monde Londres, forte de 8,7 millions d’habitants, est présentée par beaucoup de progressistes comme une victoire de la tolérance contre les tentations d’exclusion, de xénophobie et de racisme en forte remontée depuis les attentats de Paris et de Bruxelles.
Polémiques françaises
À l’inverse, ce scrutin est présenté par certains en France comme une défaite et un avertissement par les responsables d’extrême-droite. « Londres a désormais un maire musulman. Un tournant historique qui symbolise le grand remplacement », écrit ainsi Robert Ménard, le maire de Béziers. Le grand remplacement ? C’est bien sûr, le remplacement des chrétiens de France par l’arrivée massive de réfugiés et migrants musulmans.
Dans un autre registre, le philosophe Alain Finkielkraut n’est guère emballé par l’élection de Sadiq Khan. Il y voit, pour la regretter « l’image de la victoire du musulman pauvre sur le juif riche ». Zac Goldsmith est en effet un juif milliardaire issu de la gentry anglaise. Ce dernier avait d’ailleurs tenté sans relâche d’instrumentaliser la confession de son adversairepour compenser son propre retard au cours d’une campagne très âpre.
Plus généralement en France, ce pays qui revendique fort sa laïcité et l’absence de référence religieuse dans sa Constitution et le fonctionnement de son État, le refus de référer à l’origine religieuse d’une simple personne et a fortiori d’un responsable politique fait partie des tabous implicites français.
Si Dominique Strauss-Kahn avait remporté les dernières élections présidentielles, aucun quotidien n’aurait titré : « Arrivée du juif Strauss-Kahn à l’Élysée » et les médias ne font que peu référence aux origines juives de Manuel Valls, pas plus qu’à la confession catholique de Pompidou ou Mitterrand ou protestante de Rocard : cela fait partie, en France, de la vie privée et la règle doit s’appliquer aux femmes et hommes politiques de confession musulmane.
Londres : la victoire d’un travailliste
Au-delà de ces polémiques franco-françaises, il faut rappeler que les Londoniens n’ont pas voté d’abord Khan parce qu’il était musulman mais parce qu’il était travailliste et sa religion n’y a pas été un obstacle. La situation sociale londonienne est en effet rude : Londres s’enrichit au sommet, s’appauvrit en bas et se vide au milieu.
Dans une ville qui croît de 100 000 personnes par an, où les prix immobiliers se sont envolés de 500% en vingt ans, les classes moyennes peinent à survivre et préfèrent souvent fuir et seuls les super-riches trouvent leur compte. Les classes populaires et les migrants qui cherchent une vie meilleure se débattent avec de graves problèmes de logement, de transports et la carence des aides sociales.
Le candidat Khan a pris de nombreux engagements dans ce domaine, ce qui explique en partie sa victoire. Le nouveau maire a ainsi promis de geler pendant quatre ans les tarifs des transports en commun, qui figurent parmi les plus élevés du monde, et de favoriser la construction de logements à prix abordables.
TSA
La presse internationale a salué la victoire de Sadiq Khan, candidat travailliste qui a remporté l’élection municipale de Londres, devenant le premier maire musulman d’une grande capitale occidentale. C’est, évidemment, cette appartenance religieuse de Sadiq Khan, issu d’une famille aux revenus modestes, immigrée du Pakistan dans les années 1960, qui a été mise en exergue par la presse internationale, aussi bien par le Financial Times, le Wall Street Journal, le Guardian ou le quotidien français Le Monde qui en a fait sa une.
L’élection du maire d’une grande capitale ne ressemble en effet à aucune élection : « Le maire est un symbole et personnalise la ville », note Sonia-Delasalle dans Libération. L’élection d’Anne Hidalgo avait été également saluée par la presse internationale comme celle de la première femme maire de Paris.
L’élection de Sadiq Khan à la tête de la ville-monde Londres, forte de 8,7 millions d’habitants, est présentée par beaucoup de progressistes comme une victoire de la tolérance contre les tentations d’exclusion, de xénophobie et de racisme en forte remontée depuis les attentats de Paris et de Bruxelles.
Polémiques françaises
À l’inverse, ce scrutin est présenté par certains en France comme une défaite et un avertissement par les responsables d’extrême-droite. « Londres a désormais un maire musulman. Un tournant historique qui symbolise le grand remplacement », écrit ainsi Robert Ménard, le maire de Béziers. Le grand remplacement ? C’est bien sûr, le remplacement des chrétiens de France par l’arrivée massive de réfugiés et migrants musulmans.
Dans un autre registre, le philosophe Alain Finkielkraut n’est guère emballé par l’élection de Sadiq Khan. Il y voit, pour la regretter « l’image de la victoire du musulman pauvre sur le juif riche ». Zac Goldsmith est en effet un juif milliardaire issu de la gentry anglaise. Ce dernier avait d’ailleurs tenté sans relâche d’instrumentaliser la confession de son adversairepour compenser son propre retard au cours d’une campagne très âpre.
Plus généralement en France, ce pays qui revendique fort sa laïcité et l’absence de référence religieuse dans sa Constitution et le fonctionnement de son État, le refus de référer à l’origine religieuse d’une simple personne et a fortiori d’un responsable politique fait partie des tabous implicites français.
Si Dominique Strauss-Kahn avait remporté les dernières élections présidentielles, aucun quotidien n’aurait titré : « Arrivée du juif Strauss-Kahn à l’Élysée » et les médias ne font que peu référence aux origines juives de Manuel Valls, pas plus qu’à la confession catholique de Pompidou ou Mitterrand ou protestante de Rocard : cela fait partie, en France, de la vie privée et la règle doit s’appliquer aux femmes et hommes politiques de confession musulmane.
Londres : la victoire d’un travailliste
Au-delà de ces polémiques franco-françaises, il faut rappeler que les Londoniens n’ont pas voté d’abord Khan parce qu’il était musulman mais parce qu’il était travailliste et sa religion n’y a pas été un obstacle. La situation sociale londonienne est en effet rude : Londres s’enrichit au sommet, s’appauvrit en bas et se vide au milieu.
Dans une ville qui croît de 100 000 personnes par an, où les prix immobiliers se sont envolés de 500% en vingt ans, les classes moyennes peinent à survivre et préfèrent souvent fuir et seuls les super-riches trouvent leur compte. Les classes populaires et les migrants qui cherchent une vie meilleure se débattent avec de graves problèmes de logement, de transports et la carence des aides sociales.
Le candidat Khan a pris de nombreux engagements dans ce domaine, ce qui explique en partie sa victoire. Le nouveau maire a ainsi promis de geler pendant quatre ans les tarifs des transports en commun, qui figurent parmi les plus élevés du monde, et de favoriser la construction de logements à prix abordables.
TSA
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