TSA a obtenu les quotas attribués aux principaux concessionnaires. Contactés, plusieurs « n’en croient pas leurs yeux » ou estiment qu’il ne peut s’agir « que d’une erreur ». Par ailleurs, le ministre du Commerce a annoncé aujourd’hui la réduction du contingent global à 83 000 véhicules au lieu des 152 000 initialement prévus.
Interrogations sur les critères retenus : des concessionnaires crient à l’injustice
Le patron de Nissan Algérie, Sefiane Hasnaoui, confirme n’avoir reçu qu’un quota de 830 véhicules. « Un chiffre divisé par 20 par rapport au volume habituel de Nissan », rappelle-t-il.
« C’est illogique » et « il ne peut s’agir que d’une erreur », s’étonne-t-il. Hasnaoui annonce par ailleurs vouloir introduire un recours auprès du ministère du Commerce, « dès demain à la première heure. » Le président de l’Association des concessionnaires automobiles algériens (AC2A) estime vouloir « comprendre la mécanique », c’est-à-dire les critères retenus pour l’attribution des différents quotas.
Même son de cloche du côté du représentant de Hyundai Motor Algérie.
Troisième concessionnaire en termes de volume, mais premier contributeur à l’impôt, à l’investissement et à l’emploi dans le secteur, rappelle-t-il, le représentant de la marque coréenne s’est vu attribuer un quota « ridicule » de 3 140 unités.
Dans ces conditions, le PDG du groupe, Omar Rebrab, n’a pas caché sa déception.
Il dénonce un mélange entre « politique et commercial », selon ses termes. « C’est grave ! », peste-t-il. Au regard des critères annoncés la veille par le représentant du ministère du Commerce, le quota attribué ne reflète pas l’importance du concessionnaire, que ce soit en termes de volume traditionnel, de contribution à l’impôt et à l’emploi ou du niveau d’investissement.
D’autres s’en tirent mieux
Une troisième marque asiatique (japonaise), Toyota en l’occurrence, a reçu un quota de 8 500 véhicules, selon nos informations.
Contactée par TSA, la direction de l’entreprise n’a pu confirmer ou infirmer le volume attribué.
Pour sa part, le concessionnaire Sovac, représentant officiel des 5 marques du groupe Volkswagen, a obtenu un quota relativement plus important de 11 000 véhicules. « Une satisfaction », selon le PDG du groupe, Mourad Oulmi.
Le concessionnaire multimarques Cima Motors de Mahieddine Tahkout a obtenu un quota de 4 700 véhicules.
Les marques françaises
Traditionnellement leaders du marché automobile algérien, les marques françaises Renault et Peugeot n’ont pas eu le même quota.
Si le groupe Renault (Renault et Dacia) a eu le plus gros volume, avec 15 000 véhicules, le plafond fixé par le ministère du Commerce, ce n’est pas le cas de Peugeot Algérie.
La marque au lion a eu 7 000 véhicules, selon nos informations.
Un chiffre que nous n’avons pu confirmer auprès du représentant local du constructeur français.
Pour Renault, son PDG Guillaume Josselin a confirmé le chiffre de 15 000 véhicules mais refuse de faire un commentaire.
Le contingent global réduit
Dans le même temps, le ministre du Commerce, Bakhti Belaib, a annoncé la réduction du contingent global. Il passe de 152 000 véhicules prévus pour 2016 à seulement 83 000.
« Nous verrons l’évolution et l’impact des mesures qui ont été prises. Par la suite, on peut éventuellement reprendre le contingent », a-t-il déclaré.
Cette réduction répond à l’objectif de « rationaliser nos importations » et de ne plus « stocker les véhicules », selon les propos de Belaib, rapportés par l’APS. Au total, la facture d’importation de véhicules ne dépassera pas un milliard de dollars cette année, contre plus de 3 milliards l’année dernière, affirme le ministre du Commerce.
TSA
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