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Albert Toikeusse Mabri : « La Côte d’Ivoire n’a jamais perdu sa place de locomotive ouest-africaine »

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  • Albert Toikeusse Mabri : « La Côte d’Ivoire n’a jamais perdu sa place de locomotive ouest-africaine »

    Jeune Afrique : Depuis l’attentat du 13 mars à Grand-Bassam, comment avez-vous travaillé avec les autres pays de la région pour lutter contre le terrorisme ?
    Abdallah Albert Toikeusse Mabri : Au lendemain de l’attaque, la plupart de mes homologues m’ont appelé. Une délégation du Burkina Faso est aussitôt arrivée à Abidjan, des responsables nigériens et maliens sont aussi venus… Cette solidarité nous a confortés dans l’idée que l’on devait renforcer notre coopération sur le plan du renseignement et mutualiser nos moyens militaires. La lutte contre le terrorisme est évidemment devenue une priorité dans notre diplomatie régionale. Et nous savons que c’est ensemble que nous gagnerons ce combat.

    Depuis les attentats de Bamako [20 novembre 2015] et de Ouagadougou [15 janvier], nous nous étions déjà rapprochés, aussi bien au sein de l’UEMOA que de la Cedeao, dont le Tchad est observateur permanent depuis 2011. Nous sommes en train de mettre en place un système d’alertes précoces pour non seulement renforcer la sécurité contre le terrorisme, mais aussi prévoir les risques de conflits communautaires. Nous faisons d’ailleurs participer les différentes communautés à ces actions de prévention.
    Nos territoires doivent également être sécurisés sur le plan maritime pour mieux lutter contre la piraterie, les détournements de navires et les trafics de stupéfiants. Ainsi, avec l’appui des États-Unis, le Maroc a instauré un système de sécurisation de nos côtes. Toutes ces actions vont contribuer à relever le niveau de sécurité dans la sous-région.

    Après la publication du décret accordant la nationalité ivoirienne à Blaise Compaoré (le 18 janvier) et l’affaire de l’écoute téléphonique entre son ex-chef de la diplomatie, Djibrill Bassolé, et le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro (contre qui la justice burkinabè a lancé un mandat d’arrêt international pour son implication supposée dans la tentative de putsch de septembre 2015), les relations avec le Burkina Faso étaient tendues en début d’année. Qu’en est-il aujourd’hui ?
    Depuis la rencontre entre les chefs d’État de nos deux pays à Addis-Abeba, le 29 janvier, en marge du sommet de l’Union africaine, nos relations évoluent dans le bon sens. Alpha Barry, mon homologue burkinabè, est venu à Abidjan. Nous avons aussi reçu les ministres de la Justice et de l’Intérieur du Burkina, ainsi qu’une importante délégation du ministère de la Coopération. Aujourd’hui, nos relations ont repris sous les meilleurs auspices.
    Jusqu’à récemment, la situation était complexe au Burkina, où avait été désigné un gouvernement de transition. Depuis la nomination, le 6 janvier, de Paul Kaba Thiéba au poste de Premier ministre, des autorités légitimes sont en place.
    Avec elles, nous allons étudier toutes ces questions. Et, avec elles, nous regardons déjà sereinement vers le futur. Les liens entre nos deux pays sont très forts. Nous avons tout intérêt à régler rapidement nos différends. Notre préoccupation est que les populations burkinabè et ivoirienne sortent gagnantes de cette nouvelle coopération.

    Quelles sont vos priorités en matière de diplomatie économique ?
    La Côte d’Ivoire a un énorme potentiel et affiche une croissance économique soutenue depuis 2012 [+ 8 ,9 % par an en moyenne]. Notre priorité est que tout le monde en bénéficie. Plus nous donnerons aux jeunes et aux femmes la chance de bien se former et de s’insérer dans le tissu économique, plus nous augmenterons le niveau de croissance par la consommation. Nous devons lutter contre la pauvreté, et nous voulons aussi favoriser le développement des richesses. Une nouvelle classe moyenne va émerger. L’ensemble de la population en profitera forcément.
    Pour relever le défi, nous devons aider les entreprises privées, locales comme étrangères, à se développer, notamment dans le secteur de la transformation des matières premières.
    Il n’y a que comme cela que nous créerons des emplois et que nous pourrons répondre aux attentes de la population et des milieux économiques. Et c’est pour cela que nous devons poursuivre cette « éco-diplomatie », en diversifiant nos partenariats. Nous allons renforcer ceux que nous avions et nous tourner vers d’autres régions

    Des projets le Nord de l’Afrique et le reste du monde
    Que répondez-vous à ceux qui font remarquer que cette diplomatie économique se tourne surtout vers des pays musulmans, comme le Maroc ?
    Je ne crois pas qu’on puisse parler d’une diplomatie musulmane. Que des pays musulmans s’intéressent à la Côte d’Ivoire est en phase avec notre volonté de diversifier nos partenaires. Avec le Maroc, en particulier, nous entretenons une relation étroite depuis des décennies.
    Le roi Mohammed VI a décidé de donner une nouvelle impulsion à cette relation. Un schéma a été mis en place avec le président Ouattara, et, depuis trois ans, les investissements marocains sont en nette hausse. Fin février, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, est venu à Abidjan avec la même volonté. Avant les Turcs, il y a eu les Chinois ; les Coréens arrivent ; les Japonais veulent faire un retour en force… Et on regarde de plus en plus du côté de l’Amérique latine. Nous avons des projets avec le Brésil, et l’Argentine s’apprête à ouvrir une ambassade.


    La Côte d’Ivoire va-t-elle rapidement reprendre sa place de locomotive de l’économie ouest-africaine ?

    Nous ne l’avons jamais perdue ! Nous sommes la première puissance dans la zone francophone, et, si l’on considère l’ensemble de la Cedeao, la deuxième après le Nigeria. La Côte d’Ivoire a une position stratégique qui profite à l’ensemble des pays de la sous-région, et nous ferons en sorte de la renforcer.
    L’Afrique de l’Ouest aujourd’hui, c’est plus de 300 millions d’habitants. Et ce sont eux, avant tout, que représente la Cedeao. Nous créons des partenariats politiques, de paix et de sécurité. La part des échanges au sein de la sous-région s’est considérablement accrue ces dernières années. Nous allons faire en sorte que tout ce qui est produit en Côte d’Ivoire soit vendu, d’abord, dans cette zone.
    Nous jetons les bases d’un espace dynamique, en veillant à ce qu’il ait les ressources humaines et structurelles nécessaires pour relever le défi. Il nous faut cependant harmoniser davantage nos politiques de sécurisation des investissements.

  • #2
    Côte d’Ivoire: le Maroc veut booster ses échanges commerciaux



    En marge de la deuxième édition de la Foire Internationale d’Abidjan, un mini forum économique a réuni les hommes d’affaires marocains et ivoiriens avec pour objectif d'augmenter les échanges commerciaux entre les deux pays. Plusieurs accords ont été conclus.
    La Foire Internationale d’Abidjan — qui se déroule du 24 mars au 5 avril — est particulièrement dédiée au Maroc, qui est le pays invité d’honneur cette année. À ce titre, environ une trentaine d’entreprises marocaines exerçant dans les domaines du BTP, de l’immobilier ou encore des NTIC ont fait le déplacement dans la capitale économique ivoirienne.


    Le Maroc, premier investisseur en Côte d’Ivoire
    Même si le Royaume Chérifien est déjà le premier investisseur en Côte d’Ivoire, le volume des échanges commerciaux n’est pas assez élevé, selon les autorités des deux pays. Certes, les flux commerciaux sont passés de 80 millions de dollars en 2010, à 120 millions en 2014, puis 200 millions de dollars en 2015, selon Mohamed Abbou, ministre marocain chargé du Commerce extérieur. Mais la Côte d’Ivoire n’est que le sixième client et le douzième fournisseur du Maroc.


    Des accords pour augmenter la coopération
    Pour accroître les échanges bilatéraux, la Chambre de commerce de Côte d’Ivoire a paraphé un protocole d’accord de coopération avec Maroc Export, le centre de promotion des exportations du Royaume chérifien. Ce dernier a par ailleurs conclu un second protocole d’accord avec la Société nationale de transport et de la logistique ivoirienne. Les exportateurs marocains auront notamment accès à une offre logistique intégrée pour accéder au marché ivoirien, tandis que les PME des deux pays bénéficieront d’un accompagnement spécifique pour s’implanter au Maroc ou en Côte d’Ivoire.

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