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«J'ai appris à canaliser ma colère et à ne plus frapper»

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  • «J'ai appris à canaliser ma colère et à ne plus frapper»

    par Abdoulaye Penda Ndiaye - Un centre de prévention de la violence a ouvert ses portes en janvier. Deux bénéficiaires parlent de leur expérience.
    Son revenu d’ouvrier ne permettait pas de subvenir aux besoins de la famille avec deux enfants. Pour ne pas arranger les choses, Joao et son ex-femme fumaient beaucoup de joints. «Cela nous coûtait jusqu’à 2000 francs par mois. J’ai pris un second job mais c’était toujours le désastre financier. Atteint physiquement et moralement, j’ai basculé dans une violence dont mon ex-épouse faisait les frais», explique le trentenaire lausannois.

    Sauvé par les pleurs de sa fille

    En 2015, cet homme dont l’enfance a été scarifiée par la violence d’un père alcoolique a voulu en finir avec la vie. «Ma lettre d’adieux était prête. J’habitais à côté des voies de chemin de fer. A l’aube, alors que je sortais de la maison, ma fille de 4 ans s’est réveillée en pleurant.» Déclic et prise de conscience... Depuis quelques mois, Joao suit un programme du Centre vaudois de prévention pour personnes ayant recours à la violence, à Lausanne. «L’écoute dont je bénéficie ici m’a permis de canaliser ma colère et de ne plus frapper.»
    De l'explosivité à la zénitude

    Paul, Vaudois de 38 ans, avait lui aussi violenté son ex-épouse au point d’être condamné par la justice. «Avant, je n’exprimais pas mes sentiments: j’explosais. Le groupe thérapeutique du centre m’a fait découvrir que s’exprimer et écouter permet d’avoir le cœur léger», assure-t-il avec philosophie.
    Des professionnels au chevet des cogneurs romands

    Genève a été pionnier en 1994, avec son centre pour auteurs de violences domestiques. Vaud a suivi en 1996, sous différentes dénominations. Fribourg, avec Ex-pression, et Neuchâtel et son Savc, ont aussi mis en place des structures similaires. Sur les quelque 200 Vaudois traités, 5 à 6 sont des femmes. «Il y a aussi une proportion importante d'enfants victimes ou témoins de violence», selon Annick Bavaud, du Centre de Prévention de l'Ale, à Lausanne.

    Nombre d'infractions stable depuis 2009

    En 2015, quelque 17 297 dossiers ont été recensés en Suisse. Selon l'Office fédéral de la statistique, les infractions les plus fréquentes sont les voies de fait, les menaces, les injures et les lésions corporelles. Il y a eu 36 homicides et 52 tentatives d'homicide. Depuis 2009, le nombre d'infractions commises dans le cadre domestique et enregistrées par la police est resté relativement stable. En moyenne, plus de 75% des personnes lésées sont de sexe féminin.
    20 minutes
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