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Les types du terrorisme contemporain

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  • Les types du terrorisme contemporain

    Cette typologie permet de décrire les grandes familles de terrorisme de groupes armés qui ont marqué l’histoire mondiale depuis une génération.
    ◊ Terrorisme politique/idéologique
    Il est l’œuvre de mouvements extrémistes (d’extrême droite ou d’extrême gauche) qui mènent une lutte contre un État, cherchent à éliminer ses dirigeants (assassinats politiques) et représentants (policiers) et à mobiliser les opinions.

    • Le terrorisme d’extrême droite été responsable d’attentats sanglants comme celui de la gare de Bologne en 1980 (85 morts) ou celui d’Oklahoma City en 1995 (168 morts), perpétrés par des miliciens (anarchistes de droite). Le massacre, commis en Norvège en 2011 par Anders Breivik (77 morts), s’apparente clairement à un terrorisme néofasciste.

    • Le terrorisme d’extrême gauche. Les anarchistes ont commis des attentats célèbres au début du 20e siècle. À partir des années 1970, durant les « années de plomb » (encadré), une nouvelle vague d’attentats est perpétrée en Europe par des groupes d’extrême gauche radicalisés. Les plus connus de ces groupes furent la Fraction armée rouge (surnommée aussi bande à Baader, du nom de l’un de ces dirigeants) en Allemagne, les Brigades rouges en Italie, responsables de nombreux attentats – notamment de l’assassinat d’Aldo Moro, ancien chef du gouvernement italien en 1978. En France, le groupe Action directe est entre autres l’auteur des assassinats de Georges Besse et du général Audran.


    Les « années de plomb »

    On l’a souvent oublié mais durant les années 1970-1980, l’Europe de l’Ouest a connu une période d’attentats terroristes de haute intensité perpétrés par des groupes d’extrême gauche ou néofascistes. Ces années ont été baptisées les « années de plomb ». C’est à la même époque que le terrorisme séparatiste (irlandais et basque) connaît une période très violente et sanglante.


    ◊ Terrorisme nationaliste/séparatiste

    Ils combattent au nom d’un peuple pour son autonomie vis-à-vis d’un pouvoir considéré comme colonial. Les organisations d’indépendance sont souvent divisées en deux branches, l’une politique, qui lutte au grand jour, l’autre militaire, responsable d’attentats et d’assassinats. Ce fut le cas en Europe avec les mouvements nationalistes comme l’Ira (Irlande), l’ETA (Pays basque) ou le FLNC (Corse), responsables de nombreux attentats durant les années 1970-1990.

    Les luttes pour l’indépendance ont pris des formes terroristes avec l’OLP palestinienne ou le mouvement de résistance tchétchène, qui a commis de nombreux attentats entre 2000 et 2005 dont la prise d’otages au théâtre de Moscou.
    En Chine, des attentats ont été commis depuis 2013 au nom de la minorité ouïgoure ; au Sri Lanka, de 1987 à 2006, les Tigres tamouls sont responsables de plus de 200 attentats-suicides.

    ◊ Terrorisme religieux

    Dans les années 1990, l’Algérie a connu une guerre civile extrêmement sanglante. Après la dissolution du Fis (Front islamique du salut) suite à sa victoire aux élections, des groupes armés du GIA (Groupe islamique armée) ont entrepris une guérilla contre le régime algérien et ceux qui étaient accusés de le soutenir. On estime que ce conflit coûta la vie à plus de 60 000 personnes (le double selon certaines estimations).
    Le terrorisme à proprement jihadiste s’est déployé sous plusieurs visages : Al-Qaïda et ses ramifications (au Maghreb, au Yémen), Daesh et les groupes qui ont prêté allégeance en Afrique (Boko Aram, Shebab, etc.). Il est actuellement le plus meurtrier dans le monde.

    Le terrorisme religieux ne prend pas uniquement le visage islamiste. Il existe aussi un terrorisme bouddhiste : au Japon, l’attentat de Tokyo au gaz sarin par des membres de la secte Aum Shinrikyō a fait 12 morts en 1995. En Birmanie, le moine bouddhiste Ashin Wirathu s’est autoproclamé « le Ben Laden birman » : son mouvement 969 incite à la haine et à la violence contre les musulmans.

    ◊ Terrorisme criminel/mafieux

    Même si ce n’est pas au service d’une cause idéologique, religieuse ou politique, les organisations criminelles mafieuses utilisent parfois les mêmes méthodes que les terroristes. Au Mexique, les cartels sèment la terreur en exécutants des policiers et des personnes accusées de collaborer avec la police. L’intimidation des populations – décapitations, pendaisons en place publique et mises en scène macabres font partie d’un arsenal de terreur qui ressemble beaucoup à celui de Daesh.
    Dans les années 1990, la mafia sicilienne a commis des attentats et des assassinats tel celui du juge Falcone.

    Questions de typologie

    • Il existe plusieurs typologies possibles des terrorismes. Une division classique le divise en trois catégories : le terrorisme individuel, celui de « loup solitaire » comme celui d’Anders Brevick, auteur du massacre de 2011 en Norvège, ou de Ted Kaczinski, alias Unabomber, un écoterroriste qui envoyait dans les années 1980 des colis piégés ; le terrorisme organisé composé de petits groupes armés ; le terrorisme d’État, qui peut prendre la forme d’une répression politique de masse, d’éliminations d’opposants ou encore de soutien à des actions terroristes (tel l’attentat aérien de Lockerbie, commandité par Mouammar Kadhafi, le chef d’État libyen).
    • Dans Terrorisme et mondialisation. Approches historiques (2016), Jenny Raflik a mené une étude sur les liens intrinsèques entre terrorisme et mondialisation depuis le milieu du 19e siècle jusqu’à nos jours. Elle distingue trois grandes familles : le terrorisme d’inspiration révolutionnaire (anarchistes, extrême gauche des années 1970-1980) ; le terrorisme ethnonationaliste (Balkans puis monde entier avec la décolonisation) ; le terrorisme identitaire (Ku Klux Klan, Black Panthers, terrorisme islamiste).
    • Quelle que soit la typologie retenue, aucune ne divise les terrorismes en catégories étanches. Car les frontières entre le terrorisme politique, religieux et séparatiste sont parfois ténues, comme c’est le cas avec le terrorisme palestinien. De même, l’action des Farc (Forces armées de Colombie) peut être perçue comme politique aussi bien que comme criminelle, du fait de ses liens avec le trafic de drogue.




    SA
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