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Le jeu d’échecs énergétique de Poutine face à Netanyahu

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  • Le jeu d’échecs énergétique de Poutine face à Netanyahu

    Par F. William Engdahl

    Le 21 avril, le Premier Ministre israélien Benyamin Nétanyahu s’est rendu à Moscou pour des pourparlers à huis clos avec le Président russe Vladimir Poutine. Les médias ont rapporté que ces pourparlers concernaient la situation en Syrie, un thème au sujet duquel Moscou s’est assuré qu’une ligne de dialogue d’urgence soit constamment maintenue afin d’éviter tout accrochage militaire potentiel. Il semble pourtant, que les deux homologues aient discuté d’un tout autre sujet: la potentielle implication russe dans le développement du champ de gaz géant Léviathan d’Israël situé en mer Méditerranée orientale. Si les deux devaient parvenir à un accord, les implications géopolitiques pourraient être énormes pour Poutine et pour le rôle stratégique de la Russie au Moyen-Orient, de même que pour le futur de l’influence américaine dans la région.

    La presse israélienne a rapporté les pourparlers Netanyahu–Poutine comme relatifs à la « coordination entre les forces évoluant dans les cieux d’un pays déchiré par la guerre, [et] au sujet du statut du plateau du Golan… »[1]

    D’après les rapports des médias d’État russes, pourtant, Netanyahu et Poutine auraient en plus discuté du rôle potentiel de la compagnie possédée par l’État russe Gazprom, plus grand producteur et distributeur de gaz naturel au monde, en tant que possibles parties prenantes dans le gisement de gaz naturel d’Israël appelé Léviathan. L’implication russe dans le développement israélien du gaz connaissant en ce moment quelques difficultés, réduirait le risque financier pour les opérations israéliennes d’extraction du gaz au large des côtes, et accroîtrait la sécurité de ces champs gaziers, car les alliés russes comme le Hezbollah au Liban ou bien l’Iran n’oseraient pas prendre pour cible une coentreprise impliquant la Russie[2].

    Si ces rapports russes s’avèrent vrais, ils pourrait impliquer un nouveau pas majeur dans la géopolitique énergétique de Poutine au Moyen-Orient, qui signifierait aussi une défaite majeure pour Washington, au gré de ses manoeuvres de plus en plus ineptes afin de contrôler l’épicentre mondial du pétrole et du gaz.

    L’intérêt de la Russie.

    De nombreux observateurs extérieurs pourraient être surpris que Poutine soit engagé dans un tel dialogue avec Netanyahu, Israël étant un allié de longue date des États-Unis. Il y a pourtant plusieurs facteurs derrière tout cela. L’un est la capacité de levier du Président de la Russie, dans la mesure où plus d’un million de Russes ethniques résident en Israël, incluant l’un des membres du Cabinet formé par le Gouvernement Netanyahu[3]. Plus important, depuis que l’Administration Obama s’est engagée dans des pourparlers afin de signer un accord avec l’Iran sur le nucléaire en 2015, au mépris des véhémentes protestations de Netanyahu, les relations entre Washington et Tel-Aviv ont connu un froid, pour le dire de façon pudique.

    Il se trouve que la situation est en train d’être exploitée avec une grande adresse par Poutine et la Russie.

    Washington veut forcer une réconciliation politique entre Netanyahu et la Turquie d’Erdogan, incluant un accord dans lequel la Turquie deviendrait un acheteur majeur du gaz provenant des côtes israéliennes, en contractant des accords d’achat majeurs pour Léviathan. Pour Washington, ceci réduirait la dépendance de la Turquie vis-à-vis des importations de gaz russe, qui est aujourd’hui de 60 %. En retour, Israël accepterait de vendre à la Turquie des équipements militaires israéliens avancés avec l’approbation de Washington.

    Pourtant, les pourparlers bilatéraux entre la Turquie et Israël sont rapportés comme étant vacillants, face à de nombreuses différences de vue. Ceci ouvre une porte par laquelle la Russie peut entrer[4].

    Poutine a donc invité le Président israélien, Reuven Rivlin, à Moscou le 16 mars pour des pourparlers suivant la décision surprise de la Russie quant au retrait de certaines de ses forces de la Syrie. De façon significative, la visite a été sanctionnée par Netanyahu, qui se trouve souvent en désaccord personnel avec son Président [israélien]. L’un des buts [de cette visite du Président israélien] était clairement de préparer le terrain pour cette dernière visite de Netanyahu à Moscou.[5]

    Le Golan, Léviathan, la Turquie…

    Ce qui émerge, c’est une realpolitik complexe faite de négociations entre Poutine et Netanyahu, qui est de la plus haute importance géopolitique pour le Moyen-Orient tout entier et au-delà.

    En effet, les éléments qui apparaissent à présent incluent un partenariat possible de Gazprom, et des investissements dans le développement et la commercialisation du gaz naturel du champ de gaz géant « Léviathan », localisé au large des côtes israéliennes. Ceci inclut un certain degré d’arrangement entre la Russie et Israël afin de garantir la sécurité d’Israël, face à des attaques venant du Hezbollah soutenu par Téhéran, ou par des forces situées sur les hauteurs du Golan syrien. Et cela inclut un accord par lequel Israël s’éloignerait des désirs de Washington concernant le gaz et les ventes d’armes à la Turquie de Erdogan, un accord qui affaiblirait Gazprom et tout moyen de pression russe sur la Turquie.

    Le Léviathan d’Israël.

    Premièrement, Léviathan. À la fin 2010, Israël a annoncé la découverte d’un champ de gaz massif, « supergéant », dans ce qu’elle déclare constituer sa Zone Economique Exclusive [ZEE].

    Il est localisé dans ce que les géologues appellent le bassin du Levant (ou le bassin Levantin). Le champ en lui-même est situé à quelques 135 km à l’ouest du port d’Haïfa, et à près de 5 kms de profondeur. Il a été nommé d’après le monstre marin biblique. Trois compagnies israéliennes de l’énergie, menées par Delek Energy, en coopération avec la firme basée à Houston, Texas, Noble Energy, ont annoncé une estimation initiale selon laquelle ce champ de gaz pourrait contenir plus de 450 000 milliards[6] de mètres cubes de gaz, en faisant ainsi le plus grand gisement de gaz en eaux profondes du monde découvert depuis des décennies[7]. Pour la première fois depuis la création de l’État d’Israël en 1948, le pays pourrait ainsi devenir autosuffisant en énergie, et même se trouver en position de devenir un exportateur majeur de gaz naturel.

    Si nous nous projetons dans quelques cinq années ou plus à partir des temps présents, le monde apparaîtrait très différent avec l’entrée d’Israël en tant qu’acteur majeur de la géopolitique énergétique.

    Les prix mondiaux du pétrole et du gaz naturel se sont effondrés dramatiquement depuis la fin 2014, avec seulement des petits signes d’une remontée sérieuse.

    La situation politique interne d’Israël a de plus bloqué l’approbation législative régulière en vue du développement de ce gisement Léviathan. Le 28 mars, la Cour Suprême israélienne a en effet bloqué la proposition du Gouvernement Netanyahu visant à geler les changements de régulation dans l’industrie du gaz naturel, menaçant de retarder le développement des gisements de gaz situés au large des côtes. La Cour s’est opposée à la clause dite de « stabilité » proposée, qui aurait évité des changements majeurs dans la régulation durant 10 ans. L’absence d’un cadre légal approuvé par le Gouvernement a du coup retardé le développement de Léviathan. Noble [Energy] et ses partenaires israéliens, Delek Group Ltd., sont les deux actionnaires majoritaires dans ce champ Léviathan[8].

    Ce qui a également changé, depuis la première incursion de la Russie dans Léviathan en 2012, c’est le fait que Netanyahu et l’Administration Obama ne se parlent presque plus depuis [l’accord nucléaire entre les États-Unis et] l’Iran, ainsi que du fait de nombreux autres problèmes[9]. De même, le marché mondial du pétrole et du gaz se trouve en état de dépression, et Israël pourrait avoir un besoin urgent d’investisseurs extérieurs significatifs afin de développer Léviathan.

    Parallèlement, la compagnie texane basée à Houston, Noble Energy, ressent aujourd’hui l’impact négatif de l’effondrement des prix de l’énergie de ces deux dernières années, et se trouve au milieu de la pire dépression de l’industrie du pétrole depuis des années, se voit contrainte de discuter en ce moment même de la vente d’actifs au sein de projets internationaux variés afin de conjurer la tempête[10].

    Et voici qu’entrent Vladimir Poutine et Gazprom, comme dans une scène de théâtre, au moment opportun.

    En octobre 2015, les sources israéliennes rapportaient que Vladimir Poutine avait reformulé une proposition en vue de la participation de Gazprom dans le développement naissant des champs de gaz au large des côtes israéliennes. D’après les commentaires d’un journaliste senior israélien, Ehud Yaari, Poutine a exprimé l’intérêt russe renouvelé pour une entrée de Gazprom dans le secteur israélien du gaz naturel, en acquérant une partie d’une coentreprise dans le projet Léviathan, énorme et coûteux. Yaari, considéré comme bien informé quant à la politique israélienne menée au Moyen-Orient, a aussi déclaré que le Premier Ministre Benyamin Netanyahou, qui s’était opposé à un accord précédent en 2012 avec Gazprom, reconsidère à présent sa position de 2012.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    En 2012, Gazprom avait en effet soumis l’offre la plus élevée afin d’acheter une part de 30 % dans Léviathan. Les partenaires israéliens de Noble Energy dans Léviathan, emmenés par Delek Energy, avaient alors décidé de faire entrer un partenaire stratégique du fait de leur manque de moyens financiers, de savoir-faire, et de connexions afin d’exploiter pleinement ce gisement potentiel en le distribuant au plus vite.

    Les coûts du développement seul de cette découverte de gaz, incluant la construction d’une usine de liquéfaction du gaz naturel (GNL), ont été estimés à quelques 10-15 milliards de dollars. Dans le même temps il y a une divergence parmi les propriétaires du bloc Léviathan. Le Groupe Delek, du milliardaire israélien Yitzhak Tshuva, fut enthousiasmé au sujet d’un accord conclu avec Gazprom, étant donné son pouvoir géopolitique et ses capacités globales de distribution dans le monde. Noble Energy, basé aux États-Unis, y était opposé, très vraisemblablement pressé en ce sens par Washington[11]. Gazprom a donc perdu cette manche-là.

    En octobre 2015, un mois après l’initiation de l’intervention militaire de la Russie en Syrie, Yaari a déclaré à un journal basé à Sydney, The Australian, que Poutine avait récemment dit à Netanyahu, en échange d’un accord au sujet de Léviathan : « nous allons nous assurer qu’il n’y ait pas de provocation contre les champs de gaz [israéliens] de la part du Hezbollah ou du Hamas[12]». Au vu du récent rôle militaire qu’a joué la Russie en Syrie, ceci sonnait comme une promesse qui n’était clairement pas vide de sens…

    La Turquie et Israël.

    Une autre composante de ce Grand Jeu[13] négocié au sujet de l’énergie et des garanties de sécurité entre la Russie et Israël, impliquerait un accord donné par Israël afin de mettre fin à des négociations soutenues par les États-Unis, avec la Turquie de Erdogan, pour lui préférer cet investissement de Gazprom dans Léviathan, et des garanties de sécurité russes aux projets énergétiques au large d’Israël.

    En mars dernier de cette année, le Vice-président américain Joe Biden, qui a un talent surnaturel pour se trouver toujours dans les zones où les néoconservateurs de Washington veulent des concessions spéciales et des accords, s’est donc montré à Tel-Aviv pour une réunion avec Netanyahu. Dans des discussions tenues à huis clos entre les deux hommes, d’après le quotidien phare Israël, Haaretz, Biden a fait pression sur Netanyahu afin d’obtenir un accord avec Erdogan, qui aurait vu le gaz israélien de Léviathan approvisionner la Turquie en remplacement du gaz de Gazprom. Biden a aussi prétendu accélérer les ventes d’armes avancées israéliennes au membre de l’OTAN qu’est la Turquie[14].

    Depuis lors, des discussions secrètes ont été menées entre Israël et la Turquie, sans rencontrer de succès tangibles. Le Ministre de la Défense israélien, Moshe Ya’alon, s’exprimant au nom de la hiérarchie militaire israélienne, a dit dans les médias israéliens de nombreuses fois durant ces dernières semaines, que les Forces de Défense Israéliennes[15] exigeaient, en tant que conditions préalables pour toute détente entre Israël et la Turquie, que Erdogan ferme le poste de commandement du Hamas en Turquie depuis lequel Israël clame que des activités terroristes contre Israël sont ordonnées. La Turquie n’a pas accepté. Il est surtout rapporté que la hiérarchie militaire israélienne préfère le maintien d’une coopération militaire avec la Russie, plutôt que n’importe quel accord avec l’imprévisible Erdogan[16].

    Ce n’est clairement pas une coïncidence, que quelques jours après les discussions entre Netanyahu et Biden, Poutine ait formulé son invitation, non pas vers Netanyahu directement, mais de façon plus diplomatique, vers le Président israélien Rivlin.

    Rivlin a en effet été invité à Moscou sur le cérémonial prétexte des 25 ans de la restauration des liens diplomatiques entre les deux pays. Il agit clairement en tant qu’un discret canal d’arrière-scène, afin de préparer les discussions plus récentes de Moscou entre Poutine et Netanyahu, traitant entre autres sujets, de l’implication de Gazprom dans Léviathan et sur le futur du plateau du Golan occupé par Israël, dans lequel une compagnie d’énergie américaine tellement bien introduite qu’elle en est suspecte (Genie Energy dont le Conseil inclut des noms tels que Dick Cheney et Lord Rothschild…), annonce qu’elle a découvert via son sous-traitant israélien [Afek Oil & Gasi], une énorme et nouvelle nappe de pétrole[17].

    Les récents efforts de Netanyahu afin d’obtenir le soutien du Président américain Obama, en vue de la validation américaine de l’occupation israélienne permanente du plateau du Golan, ont été rapportés comme étant tombés dans l’oreille d’un sourd. Il semble en effet que Netanyahu avait derrière la tête, durant ces discussions avec Obama, cette découverte d’un grand champ de pétrole réalisé par le sous-traitant israélien de la compagnie Genie Energy, basée au États-Unis.

    Dans ses discussions de Moscou, le Président Rivlin a demandé à Poutine d’aider à rétablir la présence de la Force d’Observation du Désengagement de l’Organisation de Nations Unies, sur les hauteurs du Golan entre Israël et la Syrie, notant qu’Israël est préoccupée par le fait de s’assurer que le Hezbollah et les autres groupes soutenus par l’Iran n’allaient pas être capables d’utiliser le chaos régnant dans une Syrie déchirée par la guerre, et d’une vacuité de pouvoir sur le plateau du Golan, afin de mettre en place une base près de sa frontière afin de mener des attaques contre Israël. Les combats récents avaient en effet forcé l’ONU à se replier[18]

    Ce qui est en tout cas clair c’est que ces enjeux géopolitiques ultimes du point de vue de chacune des parties en présence, Russie, Israël, Turquie, Washington, ainsi que pour les compagnies pétro-gazières américaines, israéliennes ou russes avec Gazprom, sont énormes.

    A suivre…

    Traduction de Jean-Maxime Corneille

    [1] Stuart Winer, « Netanyahu heads to Moscow for talks on Syria » (Times of Israel, 21 avril 2016), http://www.timesofisrael.com/netanya...alks-on-syria/

    [2] Ya’acov Zalel, « Putin and Netanyahu Hold Gas Talks : Report » (Natural Gas Europe, 25 avril 2016), http://www.naturalgaseurope.com/repo...as-talks-29203

    [3] NDT : Référence à Avigdor Liebermann, Ministre de la Défense jusqu’à 2015.

    [4] Ya’acov Zalel, « Russian Interests to Dictate Israel Turkey Deals » (Natural Gas Europe, 17 mars 2016),http://www.naturalgaseurope.com/russ...as-deals-28675

    [5] Tamar Pileggi, « Moscow wants more trade with Israel Russian PM tells Rivlin » (TImes of Israel, 17 mars 2016, http://www.timesofisrael.com/moscow-...80ba7-55093541.

    [6] 16 Billiards [Trillions = milliers de milliards, soient ici 16.000 Milliards] de pieds-cubes en anglais = 453.000 Milliards de mètres-cubes.

    [7] F. William Engdahl, « Israel’s Levant Basin—a new geopolitical curse? » (Réseau Voltaire 20 février 2012), http://www.voltairenet.org/article172827.html

    [8] Bloomberg, « Noble Slides Most in 7 Weeks After Israel Natural Gas Ruling » (28 mars 2016), http://www.bloomberg.com/news/articl...ral-gas-ruling

    [9] NDT : Rapprocher des prises de position de Steve Pieczenik, sur le fait que les milieux militaires et du Renseignement américains ne veulent pas d’une guerre sionistes contre l’Iran… livrée avec du sang américain…

    [10] Ibid.

    [11] Amiram Barkat, « Gazprom bids highest for Leviathan partnership » (Globes, 16 octobre 2012, http://www.globes.co.il/en/article-1000790600

    [12] Ya’acov Zalel, « Putin Wants Gazprom to Take Part in Israels Leviathan » (Natural Gas Europe, 22 octobre 2015) http://www.naturalgaseurope.com/puti...rael-gas-26000

    [13] NDT : « Grand Bargain » : grande négociation/marchandage, avec l’idée d’une bonne affaire…

    [14] Ya’acov Zalel, « US Politicians, Noble Meet Israeli Ministers ahead of Stability Ruling » (Natural Gas Europe, 15 mars 2016), http://www.naturalgaseurope.com/nobl...ramework-28643

    NDT : on peut se demander ici pourquoi les États-Unis prétendent passer par Israël, plutôt que de mobiliser leurs propres Complexe Militaro-Industriel, mais il s’agit aussi ici de créer des obligés réciproquement, dans le cadre d’un réseau d’alliances, et pas uniquement d’un rapport de seigneur à vassal, du moins en apparence évidemment.

    [15]NDT : Appelation officielle de Tsahal : Israel Defence Forces.

    [16] Ya’acov Zalel, « Russian Interests to Dictate… »,Op. cit.

    [17] NDT : voir l’article précédent de l’auteur : « Les génies et le génocide: la Syrie, Israël, la Russie, et beaucoup de pétrole. » (26 octobre 2015).

    [18] « Israel won’t allow Iran Hezbollah on Syrian border, Rivlin tells Putin » (Times of Israel, 17 mars, 2016), http://www.timesofisrael.com/israel-...9d0eb-55093541
    NDT : rapprocher : « Sur l’État islamique en Syrie et… un colonel israélien pris le pantalon sur les chevilles avec l’État islamique. »
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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