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Ces Algériens qui rentre définitivement en Algérie

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  • Ces Algériens qui rentre définitivement en Algérie

    Ancestral pays de migration, l’Algérie, qui est à la 3e génération de ses ressortissants à l’étranger, se retrouve ces dernières années face à un véritable flux migratoire dans le sens du retour. Les spécialistes affirment, en effet, que malgré l’acheminement vers la 4e génération de départ, la tendance à la baisse va se poursuivre encore et la courbe des algériens qui ont choisi de retourner parmi les leurs connaît une croissance remarquable ces cinq dernières années.
    Ils seraient entre 5.000 à 6.000 Algériens à rentrer définitivement en Algérie chaque année et ce, depuis l’an 2000 contre une moyenne de retours annuels de 2000 personnes dans les années 1990.
    Les statistiques consulaires, reprises par le chercheur du CREAD, M. Saib Musette, ont estimé en 2003 la population algérienne à l’étranger à 1,3 million de personnes. Enregistrée à hauteur de 85% auprès des services consulaires algériens, cette communauté en baisse se caractérise par un taux de féminisation de l’ordre de 41%.
    La diminution du nombre des ressortissants algériens à l’étranger se fait sentir notamment en France où leur nombre est passé de 21,7% de l’ensemble des populations étrangères dans l’hexagone en 1982 à 17,1% en 1990 pour atteindre 14,6% en 1999.
    Quant au taux de naturalisation des Algériens dans ce premier pays d’accueil des migrants algériens, elle a atteint en 1998 le taux de 27,3%, soit 157.000 Algériens naturalisés parmi les 576.000 recensés cette année-là. Sur l’ensemble des migrants algériens dans les pays européens 64,4% auraient choisi la nationalité du pays d’accueil. Le plus important taux des ressortissants qui ont gardé leur nationalité algérienne est constaté en Irlande avec plus de 80% suivi par la Grèce et le Luxembourg et en 2e position la Suède et la France où moins de 40% se déclarent algériens.
    Concernant les transferts de fonds vers le pays d’origine, les données bancaires relève une nette croissance durant ces cinq dernières années avec 1,5 milliards de dollars rien que pour l’année 2004 et ce, au moment où, professionnellement, le migrant algérien des années 70 en situation d’ouvrier employé a progressé pour devenir, dans certains cas, employeur à son tour.
    Dans l’autre sens du flux, l’immigration en Algérie, devenu pays de transit, connaît ces derniers temps une hausse du volume des étrangers qui sont, selon le recensement de 1998, 113.000 personnes avec un important taux des populations européennes devancées par les Français. Ces derniers se sont multipliés par 4 en quelques années pour passer de 8.000 âmes en 2000 à 30.000 en 2004.
    Il est à noter dans ce cadre que seuls 19.000 ont gardé leur nationalité d’origine contre 84% de ces populations qui ont opté pour la nationalité algérienne et ce, à hauteur de 94% pour les Français, de 88% pour les Marocains et de 83% pour les Tunisiens. Au vu des restrictions imposées par l’Europe à la circulation des populations non communautaires, l’Algérie au vu de sa position de pays de transit enregistre, en outre, entre 25.000 et 50.000 étrangers, issus d’une quarantaine de nationalités, en situation irrégulière. Les arrestations de ces personnes pour présence illégale par les gendarmes ont atteint les 5.000 par an.

    Pris à chaud, l’indicateur a de quoi dédire une certaine idée reçue. Des fortes communautés qui peuplent la France, les Algériens apparaissent au premier rang des étrangers qui retournent au bercail.

    Si, incertitudes des lendemains obligent, leurs compatriotes du «bled» rêvent, toujours plus nombreux, de franchir la Méditerranée, des immigrés sacrifient à la trajectoire inverse.

    Installés de longue date dans l’Hexagone ou arrivants des années de crise, ils se sont décidés à rentrer au bercail. A moins de revenir, entre temps, sur leur décision, ils sont partis pour un aller sans retour durable. Ce n’est pas un «on dit que», entendu au détour d’une descente à Barbès ou à Cours Belzunce. Mais une info de ce qu’il y a de plus officiel, estampillée ministère français du Travail et de la Cohésion sociale.

    Elle est consignée au milieu d’une foule d’autres dans le rapport annuel «Immigration et présence étrangère en France en 2002», établi par la Direction de la population et des migrations. Bouclé fin 2003, le document a été gardé dans les tiroirs du ministre de tutelle afin d’éviter les sempiternelles controverses politiques sur les flux migratoires.

    Ce n’est que, dernièrement, qu’il a été rendu public (1). Baromètre de la plus récente des présences étrangères en France, ce rapport établit à 12.751 le nombre d’Algériens rentrés en quelques années. Sur la durée -plus d’une décennie-, ce chiffre ne peut être interprété comme l’amorce d’une tendance de retour. Reste que son volume est sans commune mesure, comparé à celui d’autres nationalités. Les Marocains repartis chez eux étaient à 4.068 alors que les Turcs étaient de l’ordre de 4.522.

    Aux côtés de plusieurs dizaines de milliers d’autres, ils ont bénéficié de «l’aide publique à la réinsertion de certains salariés et demandeurs d’emplois». Lancé en 1984, ce dispositif a été mis en oeuvre sur la base de conventions individuelles entre l’Office des migrations internationales (OMI) et les salariés désireux de prendre congé de la France.

    Un des premiers chapitres de l’immigration vers l’Hexagone, les Portugais ont été plus nombreux que les Marocains et les Turcs à reprendre le chemin de la péninsule ibérique: 5.748 personnes. Seule différence, ressortissants d’un pays de l’Europe communautaire, l’aide publique à la réinsertion ne leur profite plus depuis 1986.

    Pour autant, ce mouvement de retour n’incline pas pour autant la tendance, toujours haussière, de l’arrivée des Algériens en France. En 2002, ils étaient 5.594 à obtenir un titre de séjour dans l’une des préfectures de Métropole ou des DOM/TOM. Une proportion moindre par rapport aux 8.656 Marocains. Cette indication illustre, en la confirmant, la progression des ressortissants du pays voisin. En dix ans, leur présence en France a été continue. Selon les statistiques du ministère de l’Intérieur qui ne figurent pas dans le rapport du département du Travail, les «immigrés» marocains se rapprochent des effectifs de leurs voisins algériens: 464.856 pour les premiers contre 554.585 Algériens. Ces chiffres ne recoupent pas les détenteurs de la nationalité française, sinon ce qui est appelé communément «communauté algérienne» -immigrés et beurs des 1ère et 2ème générations- dépasse les 900.000 âmes. Une estimation recoupée par les listing des dix-huit missions consulaires algériennes de France.

    (1) C’est La documentation française sous tutelle de Matignon qui s’en est chargée. «Immigration et présence étrangère en France en 2002». 134 pp. Documents similaires chez le même éditeur «Deux siècles d’immigration en France»; de Philippe Dewitte et «Immigration, intégration», Regards sur l’actualité n° 299.

    Dernière modification par SAM_15, 07 janvier 2007, 00h10.
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