8 Mai 2016
Publié par El Diablo
Entretien avec le Président du Comité central du Parti communiste, Ziouganov, par l’agence chinoise de nouvelles Xinhua (publié dans la Pravda).
Le 21 avril 2016
– Aujourd’hui en Russie l’évaluation du rôle et de la signification de la Grande Révolution socialiste d’Octobre varie dans une gamme allant de « coup d’Etat » à « le plus grand événement du XXe siècle ». Comment évaluez-vous le rôle historique de la révolution et son importance pour la lutte de libération nationale des peuples de nombreux pays, dont la Chine?
– La Grande Révolution socialiste d’Octobre est un événement considérable dans l’histoire du monde. Permettez-moi de vous rappeler: en 2017 les communistes et toutes les forces progressistes du monde vont célébrer son centenaire. Cet événement a été un tournant dans l’évolution humaine. Ce fut le début de la transition du capitalisme à une formation socio-économique plus progressiste.
La révolution socialiste était théoriquement fondée dans les œuvres de Karl Marx et Friedrich Engels. Sa mise en œuvre dans la pratique revint aux bolcheviks russes, dirigé par Vladimir Ilitch Lénine – grand penseur, leader du mouvement révolutionnaire international, créateur du premier Etat ouvrier et paysan dans le monde.
Il convient de le rappeler: l’inéluctabilité de bouleversements révolutionnaires en Russie n’a pas été prédite que par les bolcheviks. Un monarchiste convaincu comme était Menchikov, un homme honnête et intelligent, avait annoncé l’effondrement de la monarchie des Romanov. Après la révolution bourgeoise de Février, il a écrit que nous ne devrions pas regretter le passé, qui avait été condamné à mort au début de la Première Guerre mondiale.
Appeler les événements d’Octobre 1917 un coup d’Etat venu d’en haut dénote une personne complètement ignorante ou très partisane. Quoique les tentatives de fausser la valeur de la première révolution socialiste sont susceptibles de se poursuivre aussi longtemps que le capitalisme existera. Mais nous devons bien comprendre une chose: aucune conspiration élitiste, même en cas de succès, ne peut changer les fondements mêmes de la vie du pays, ne peut avoir d’effet à une échelle planétaire.
Vous soulignez à juste titre que l’évaluation du rôle de la Grande Révolution d’Octobre dans notre pays diffère. Il y a ceux qui croient à juste titre: la Russie aurait cessé d’exister sans l’arrivée des bolcheviks au pouvoir. Elle aurait été brisée en plusieurs morceaux par les protectorats britannique, français, américain, japonais. Et cela n’est pas seulement un « point de vue ». C’est une déduction sur la base des faits historiques. Le Parti communiste reste ferme sur cette position.
On rencontre aujourd’hui des gens en Russie qui n’ont à la bouche que des malédictions à l’égard des bolcheviks et du régime soviétique. Cependant, ce n’est pas le cas général. Le peuple russe pour la plupart a un jugement positif sur les événements d’Octobre 1917, sachant très bien qu’ils étaient bons pour le pays. Ce que confirment un grand nombre de sondages de ces vingt dernières années.
La fracture concernant le passé soviétique dans notre pays est entre le peuple d’un côté et l' »élite » pro-occidentale de l’autre. C’est cette « élite » qui essaye justement de dénigrer, de diffamer les plus grands jalons de notre passé. Dans la propagande russe moderne, des forces considérables sont consacrées à la falsification de l’histoire soviétique. Malheureusement, les cercles libéraux continuent d’occuper des postes influents dans la politique, l’économie, l’information et la sphère culturelle. Ils mènent une campagne antisoviétique enragée et rêvent de jeter de leur piédestal les figures historiques exceptionnelles de Lénine et de Staline. Ils attentent même à notre victoire, la mémoire sacrée de la Grande Guerre patriotique.
Le Parti communiste repousse activement ces attaques perfides, défendent la vérité et la justice. Maintenant, notre parti se prépare pour le 100e anniversaire de la Grande Révolution d’Octobre. L’an dernier, nous avons organisé à ce sujet deux plénums du Comité central. Il est prévu une série d’événements commémoratifs, y compris internationaux.
Soulignant l’importance de la Grande Révolution d’Octobre, le Parti communiste insiste sur la nature non aléatoire,non fortuit de la révolution socialiste en Russie. Longtemps avant Octobre 1917,Lénine avait démontré son caractère inéluctable. Développant de manière créative la théorie marxiste, il a analysé la transition vers un stade supérieur du capitalisme – l’impérialisme. Les caractéristiques principales de cette nouvelle étape sont: l’émergence de monopoles, la formation du capital financier, l’achèvement de la division coloniale du monde. Dans cette configuration la concurrence capitaliste perdure et donne lieu à un développement inégal dans les différents pays.
Sur cette base, Lénine fait une autre conclusion: l’émergence de maillons faibles de la chaîne capitaliste. C’est là que la chaîne capitaliste peut être brisée. La révolution socialiste peut d’abord gagner dans quelques pays ou même dans un seul pays.
Une analyse approfondie a convaincu Lénine que le maillon le plus faible dans la chaîne de l’impérialisme était l’Empire russe. Notre pays était un enchevêtrement de contradictions aiguës entre le prolétariat et la bourgeoisie, entre la bourgeoisie et la superstructure féodale tsariste, entre les propriétaires fonciers et les paysans. Le fossé se creusait au sein de la paysannerie. La question agraire et la question des nationalités réclamaient une solution urgente.
La Première Guerre mondiale a exacerbé à un point extrême la pauvreté et la détresse des classes opprimées. En Russie, il y avait une situation révolutionnaire. Les conditions objectives de la révolution se sont trouvées réunies avec les actions de masse de la classe d’avant-garde. Ses meilleurs représentants se sont organisés en un parti politique – le parti des bolcheviks. Prenant ses débuts avec « Iskra » (l’Etincelle) le bolchevisme de Lénine a trouvé une forme institutionnalisée au IIe Congrès du POSDR en 1903. Déjà au cours de la première révolution russe, il a confirmé dans la pratique la justesse de sa ligne.
En Octobre 1917, le parti de Lénine a remporté un fort soutien de tous les travailleurs de Russie. Les bolcheviks ont pu entendre, comprendre et exprimer le langage politique des aspirations profondes du peuple. Le pays tout entier a entendu leurs slogans: « La Paix – aux peuples! », « La Terre – aux paysans! », « Les usines–aux travailleurs! », « Le Pain –à ceux qui ont faim ! », « Le Pouvoir – aux Soviets ! ». Le succès de la première révolution socialiste du monde était garanti.
Ainsi, l’une des réalisations les plus importantes de Lénine est qu’il a évalué précisément le moment historique pour l’accomplissement d’une révolution socialiste victorieuse en Russie. Avant cela, l’arène principale de la lutte pour le socialisme se trouvait en Europe occidentale. Mais sur la base des conclusions de l’ouvrage « L’impérialisme, stade suprême du capitalisme », Lénine a brillamment prédit le transfert du centre du mouvement révolutionnaire en Russie. Et il avait raison! La révolution socialiste dans notre pays a gagné.
Toutefois, il était nécessaire non seulement de prendre le pouvoir, mais aussi de le garder. Contre la jeune République soviétique 14 pays ont pris les armes. Sur la base de la contre-révolution interne, ils ont commencé à déchirer la Russie du dehors. La bourgeoisie russe et les propriétaires fonciers vendaient à gauche et à droite les intérêts nationaux. C’est la résistance et la volonté du Parti bolchevik, s’appuyant sur les masses populaires, qui a sauvé notre pays de la destruction.
Quand les envahisseurs et leurs complices ont été expulsés, une autre tâche est apparue, pas moins difficile: assurer la construction d’une nouvelle vie. Au début de 1921, la Russie soviétique était dans une situation désespérée. Le pays avait été dévasté par deux guerres: la Première Guerre mondiale et la Guerre civile. La production industrielle avait chuté de près de cinq fois. Le volume de la production agricole avait été divisé par deux. Les victimes de la guerre, de la famine, des épidémies constituaient pas moins de 25 millions de personnes.
Aujourd’hui, on ne peut qu’admirer la sagesse des bolcheviks, qui, en quelques années, ont essayé plusieurs options pour la politique – du communisme de guerre à la nouvelle politique économique et au plan d’électrification. Dans les années 1922-1929, juste avant le premier plan quinquennal, plus de 2 000 grandes entreprises industrielles ont été construites. Sur le plan économique, le pays a atteint le niveau de 1913.
Mais une nouvelle guerre mondiale se préparait. Dans ces circonstances, il fallut faire un énorme bond en avant, pour créer des secteurs entiers de l’économie. Sans cela, la survie de l’Union soviétique n’aurait pas été possible. Au cours des 10 ans qui ont précédé la guerre, nous avons été capables de parcourir le chemin accompli par l’Europe en un siècle. 9 000 nouvelles entreprises ont été construites. Notre pays à moitié illettré a appris à lire et à écrire, et est devenu le meilleur dans le domaine des sciences. Sans cela, il n’y aurait pas eu la victoire dans la Grande Guerre patriotique. Et par conséquent, on ne peut séparer l’une de l’autre ces deux grandes dates: 1945 et 1917. Ces deux événements sont des étapes étroitement liées entre elles dans la voie socialiste.
Publié par El Diablo
Entretien avec le Président du Comité central du Parti communiste, Ziouganov, par l’agence chinoise de nouvelles Xinhua (publié dans la Pravda).
Le 21 avril 2016
– Aujourd’hui en Russie l’évaluation du rôle et de la signification de la Grande Révolution socialiste d’Octobre varie dans une gamme allant de « coup d’Etat » à « le plus grand événement du XXe siècle ». Comment évaluez-vous le rôle historique de la révolution et son importance pour la lutte de libération nationale des peuples de nombreux pays, dont la Chine?
– La Grande Révolution socialiste d’Octobre est un événement considérable dans l’histoire du monde. Permettez-moi de vous rappeler: en 2017 les communistes et toutes les forces progressistes du monde vont célébrer son centenaire. Cet événement a été un tournant dans l’évolution humaine. Ce fut le début de la transition du capitalisme à une formation socio-économique plus progressiste.
La révolution socialiste était théoriquement fondée dans les œuvres de Karl Marx et Friedrich Engels. Sa mise en œuvre dans la pratique revint aux bolcheviks russes, dirigé par Vladimir Ilitch Lénine – grand penseur, leader du mouvement révolutionnaire international, créateur du premier Etat ouvrier et paysan dans le monde.
Il convient de le rappeler: l’inéluctabilité de bouleversements révolutionnaires en Russie n’a pas été prédite que par les bolcheviks. Un monarchiste convaincu comme était Menchikov, un homme honnête et intelligent, avait annoncé l’effondrement de la monarchie des Romanov. Après la révolution bourgeoise de Février, il a écrit que nous ne devrions pas regretter le passé, qui avait été condamné à mort au début de la Première Guerre mondiale.
Appeler les événements d’Octobre 1917 un coup d’Etat venu d’en haut dénote une personne complètement ignorante ou très partisane. Quoique les tentatives de fausser la valeur de la première révolution socialiste sont susceptibles de se poursuivre aussi longtemps que le capitalisme existera. Mais nous devons bien comprendre une chose: aucune conspiration élitiste, même en cas de succès, ne peut changer les fondements mêmes de la vie du pays, ne peut avoir d’effet à une échelle planétaire.
Vous soulignez à juste titre que l’évaluation du rôle de la Grande Révolution d’Octobre dans notre pays diffère. Il y a ceux qui croient à juste titre: la Russie aurait cessé d’exister sans l’arrivée des bolcheviks au pouvoir. Elle aurait été brisée en plusieurs morceaux par les protectorats britannique, français, américain, japonais. Et cela n’est pas seulement un « point de vue ». C’est une déduction sur la base des faits historiques. Le Parti communiste reste ferme sur cette position.
On rencontre aujourd’hui des gens en Russie qui n’ont à la bouche que des malédictions à l’égard des bolcheviks et du régime soviétique. Cependant, ce n’est pas le cas général. Le peuple russe pour la plupart a un jugement positif sur les événements d’Octobre 1917, sachant très bien qu’ils étaient bons pour le pays. Ce que confirment un grand nombre de sondages de ces vingt dernières années.
La fracture concernant le passé soviétique dans notre pays est entre le peuple d’un côté et l' »élite » pro-occidentale de l’autre. C’est cette « élite » qui essaye justement de dénigrer, de diffamer les plus grands jalons de notre passé. Dans la propagande russe moderne, des forces considérables sont consacrées à la falsification de l’histoire soviétique. Malheureusement, les cercles libéraux continuent d’occuper des postes influents dans la politique, l’économie, l’information et la sphère culturelle. Ils mènent une campagne antisoviétique enragée et rêvent de jeter de leur piédestal les figures historiques exceptionnelles de Lénine et de Staline. Ils attentent même à notre victoire, la mémoire sacrée de la Grande Guerre patriotique.
Le Parti communiste repousse activement ces attaques perfides, défendent la vérité et la justice. Maintenant, notre parti se prépare pour le 100e anniversaire de la Grande Révolution d’Octobre. L’an dernier, nous avons organisé à ce sujet deux plénums du Comité central. Il est prévu une série d’événements commémoratifs, y compris internationaux.
Soulignant l’importance de la Grande Révolution d’Octobre, le Parti communiste insiste sur la nature non aléatoire,non fortuit de la révolution socialiste en Russie. Longtemps avant Octobre 1917,Lénine avait démontré son caractère inéluctable. Développant de manière créative la théorie marxiste, il a analysé la transition vers un stade supérieur du capitalisme – l’impérialisme. Les caractéristiques principales de cette nouvelle étape sont: l’émergence de monopoles, la formation du capital financier, l’achèvement de la division coloniale du monde. Dans cette configuration la concurrence capitaliste perdure et donne lieu à un développement inégal dans les différents pays.
Sur cette base, Lénine fait une autre conclusion: l’émergence de maillons faibles de la chaîne capitaliste. C’est là que la chaîne capitaliste peut être brisée. La révolution socialiste peut d’abord gagner dans quelques pays ou même dans un seul pays.
Une analyse approfondie a convaincu Lénine que le maillon le plus faible dans la chaîne de l’impérialisme était l’Empire russe. Notre pays était un enchevêtrement de contradictions aiguës entre le prolétariat et la bourgeoisie, entre la bourgeoisie et la superstructure féodale tsariste, entre les propriétaires fonciers et les paysans. Le fossé se creusait au sein de la paysannerie. La question agraire et la question des nationalités réclamaient une solution urgente.
La Première Guerre mondiale a exacerbé à un point extrême la pauvreté et la détresse des classes opprimées. En Russie, il y avait une situation révolutionnaire. Les conditions objectives de la révolution se sont trouvées réunies avec les actions de masse de la classe d’avant-garde. Ses meilleurs représentants se sont organisés en un parti politique – le parti des bolcheviks. Prenant ses débuts avec « Iskra » (l’Etincelle) le bolchevisme de Lénine a trouvé une forme institutionnalisée au IIe Congrès du POSDR en 1903. Déjà au cours de la première révolution russe, il a confirmé dans la pratique la justesse de sa ligne.
En Octobre 1917, le parti de Lénine a remporté un fort soutien de tous les travailleurs de Russie. Les bolcheviks ont pu entendre, comprendre et exprimer le langage politique des aspirations profondes du peuple. Le pays tout entier a entendu leurs slogans: « La Paix – aux peuples! », « La Terre – aux paysans! », « Les usines–aux travailleurs! », « Le Pain –à ceux qui ont faim ! », « Le Pouvoir – aux Soviets ! ». Le succès de la première révolution socialiste du monde était garanti.
Ainsi, l’une des réalisations les plus importantes de Lénine est qu’il a évalué précisément le moment historique pour l’accomplissement d’une révolution socialiste victorieuse en Russie. Avant cela, l’arène principale de la lutte pour le socialisme se trouvait en Europe occidentale. Mais sur la base des conclusions de l’ouvrage « L’impérialisme, stade suprême du capitalisme », Lénine a brillamment prédit le transfert du centre du mouvement révolutionnaire en Russie. Et il avait raison! La révolution socialiste dans notre pays a gagné.
Toutefois, il était nécessaire non seulement de prendre le pouvoir, mais aussi de le garder. Contre la jeune République soviétique 14 pays ont pris les armes. Sur la base de la contre-révolution interne, ils ont commencé à déchirer la Russie du dehors. La bourgeoisie russe et les propriétaires fonciers vendaient à gauche et à droite les intérêts nationaux. C’est la résistance et la volonté du Parti bolchevik, s’appuyant sur les masses populaires, qui a sauvé notre pays de la destruction.
Quand les envahisseurs et leurs complices ont été expulsés, une autre tâche est apparue, pas moins difficile: assurer la construction d’une nouvelle vie. Au début de 1921, la Russie soviétique était dans une situation désespérée. Le pays avait été dévasté par deux guerres: la Première Guerre mondiale et la Guerre civile. La production industrielle avait chuté de près de cinq fois. Le volume de la production agricole avait été divisé par deux. Les victimes de la guerre, de la famine, des épidémies constituaient pas moins de 25 millions de personnes.
Aujourd’hui, on ne peut qu’admirer la sagesse des bolcheviks, qui, en quelques années, ont essayé plusieurs options pour la politique – du communisme de guerre à la nouvelle politique économique et au plan d’électrification. Dans les années 1922-1929, juste avant le premier plan quinquennal, plus de 2 000 grandes entreprises industrielles ont été construites. Sur le plan économique, le pays a atteint le niveau de 1913.
Mais une nouvelle guerre mondiale se préparait. Dans ces circonstances, il fallut faire un énorme bond en avant, pour créer des secteurs entiers de l’économie. Sans cela, la survie de l’Union soviétique n’aurait pas été possible. Au cours des 10 ans qui ont précédé la guerre, nous avons été capables de parcourir le chemin accompli par l’Europe en un siècle. 9 000 nouvelles entreprises ont été construites. Notre pays à moitié illettré a appris à lire et à écrire, et est devenu le meilleur dans le domaine des sciences. Sans cela, il n’y aurait pas eu la victoire dans la Grande Guerre patriotique. Et par conséquent, on ne peut séparer l’une de l’autre ces deux grandes dates: 1945 et 1917. Ces deux événements sont des étapes étroitement liées entre elles dans la voie socialiste.
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