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Confucius, le sage, la lune, le doigt et l’œil

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  • Confucius, le sage, la lune, le doigt et l’œil

    En ces temps troublés et dénués de sagesse, un peu de Confucius s’impose aux ambitieux peu vertueux

    Confucius dit : “L’homme vertueux reste dans l’invariable milieu ; celui qui n’est pas vertueux s’en écarte. Pour ce qui concerne l’invariable milieu, l’homme vertueux ne s’en écarte jamais, parce qu’il est vertueux ; celui qui n’est pas vertueux n’évite et ne craint rien, parce qu’il est vicieux.”

    Confucius dit : “Se tenir dans l’invariable milieu, oh ! c’est la plus haute perfection ! Peu d’hommes sont capables de la garder longtemps.”

    Confucius dit : “La voie de la vertu n’est pas suivie ; je le sais. Les hommes intelligents et éclairés vont au-delà, et les ignorants restent en deçà. La voie de la vertu n’est pas bien connue ; je le sais. Les sages veulent trop faire, et les hommes vicieux, pas assez. C’est ainsi que tout homme boit et mange, et peu savent juger des saveurs !”.

    Confucius dit : “Hélas ! la voie de la vertu n’est pas suivie !”

    Confucius dit : “Chacun se vante d’être habile en affaires. On court précipitamment ; et l’on tombe au milieu des filets, des pièges, et des fosses, à la manière des animaux sauvages ; personne ne sait échapper. De même, chacun dit : je connais parfaitement la voie de la vertu. On sait trouver l’invariable milieu ; mais on n’y peut persévérer l’espace d’un mois.”

    Confucius dit : “Un homme peut être assez sage pour gouverner l’empire et des principautés, assez désintéressé pour refuser des dignités avec leurs revenus, assez courageux pour marcher sur des épées nues, et n’être pas capable de se tenir dans l’invariable milieu.”

    Confucius dit : “Scruter les secrets les plus impénétrables, faire des choses extraordinaires, pour être loué dans les siècles à venir, c’est ce que je ne veux pas. Le sage marche dans la voie de la vertu. Rester à moitié chemin, c’est ce que je ne puis faire. Le sage s’attache à l’invariable milieu. Si, fuyant le monde, il demeure inconnu, il n’en éprouve aucun regret. Le sage est seul capable d’arriver à cette perfection.”

    Confucius dit : “La règle des actions n’est pas loin de l’homme. Si quelqu’un faisait une règle qui fût loin de l’homme, elle ne pourrait être considérée comme règle. Il est dit dans le Cheu king : “Celui qui fait un manche de hache a un modèle tout près de lui (à savoir, le manche de la hache dont il se sert). Il prend un manche (une hache munie de son manche) pour faire un autre manche. (Bien que le modèle ne soit pas loin), l’ouvrier qui le considère en tournant les yeux obliquement juge qu’il est à distance du bois destiné à la confection d’un nouveau manche. (La règle de nos actions ou la loi naturelle est encore beaucoup plus près de nous ; elle est en nous) Le sage forme l’homme par l’homme (par le moyen de la loi naturelle qui est dans le cœur de l’homme) ; il se contente de le corriger de ses défauts. Il s’applique sérieusement à la pratique de la vertu, mesure les autres avec la même mesure que lui-même, et ne s’écarte guère de la voie de la perfection. Il évite de faire aux autres ce qu’il n’aime pas que les autres lui fassent à lui-même”.

    “Le sage observe quatre lois principales ; moi, K’iou (Confucius), je n’ai pas encore pu en observer une seule. Je n’ai pas encore pu rendre à mon père les devoirs que j’exige de mon fils, ni à mon prince les devoirs que j’exigerais de mes sujets, ni à mon frère aîné les devoirs que j’exige de mon frère puîné ; je n’ai pas encore pu faire le premier à mon ami ce que j’exige de lui à mon égard. Celui-là n’est-il pas un sage vraiment parfait, qui, dans la pratique des vertus ordinaires et dans ses conversations de chaque jour, s’efforce d’éviter jusqu’aux moindres défauts, qui craint toujours de promettre plus qu’il ne peut tenir, et fait en sorte que ses paroles répondent à ses actions, et ses actions à ses paroles ?”

    “Un homme peut être assez sage pour gouverner l’empire et des principautés, assez désintéressé pour refuser des dignités avec leurs revenus, assez courageux pour marcher sur des épées nues, et n’être pas capable de se tenir dans l’invariable milieu”

    Le sage règle sa conduite d’après la condition dans laquelle il se trouve ; il ne désire rien en dehors de sa condition. Dans les richesses et les honneurs, il agit comme il convient à un homme riche et honoré. Dans la pauvreté et l’abjection, il agit comme il convient à un homme pauvre et méprisé. Au milieu des barbares de l’occident ou du septentrion, il agit comme il convient au milieu de ces barbares. Dans le malheur et la souffrance, il agit comme il convient dans le malheur et la souffrance. Partout et toujours le sage a ce qui lui suffit (à savoir, la vertu).

    Dans un rang élevé, il ne vexe pas ses inférieurs ; dans un rang inférieur, il ne recherche pas la faveur des grands. Il se rend lui-même parfait, et ne demande rien à personne ; aussi ne se plaint-il jamais. Il ne se plaint pas du Ciel, il n’accuse pas les hommes. Le sage ne quitte pas le chemin uni ; il attend tranquillement les dispositions de la Providence. Celui qui n’est pas vertueux court chercher fortune à travers les précipices. Confucius dit : “L’archer a un point de ressemblance avec le sage. Quand sa flèche n’atteint pas le milieu de la cible, il en cherche la cause en lui-même, (et n’accuse personne)”.

    Le sage est comme le voyageur qui, pour aller loin, part du lieu le plus rapproché de lui ; comme un homme qui, voulant gravir une haute montagne, commence par le bas. Il est dit dans le Cheu king : “Votre femme et vos enfants s’accordent comme le luth et la lyre. Vos frères de tout âge vivent en bonne harmonie, et se réjouissent ensemble ; ils font régner le bon ordre dans votre famille, et comblent de joie votre femme et vos enfants.”

    Confucius ajoute : “Que le père et la mère en éprouvent de contentement !” Dans une famille, le père et la mère occupent le premier rang, ils vont au dessus et à distance des autres. La femme, les enfants, les frères de tout âge sont au second rang ; ils sont en bas, et tout près de nous. Commencer par mettre le bon accord entre la femme, les enfants et les frères, et par cette voie arriver à rendre heureux les parents, n’est ce pas aller loin en partant d’un lieu rapproché, gravir une haute montagne en partant du pied ?

    Confucius dit : “Que l’action des esprits est puissante ! L’œil ne peut les voir, ni l’oreille les entendre. Ils sont en toutes choses, et ne peuvent en être séparés. Pour eux, dans tout l’univers, les hommes se purifient par l’abstinence, se revêtent d’habits magnifiques, et offrent des dons et des sacrifices. Ils sont partout en grand nombre ; ils se meuvent au-dessus de nos têtes, à notre droite et à notre gauche. Il est dit dans le Cheu king : “L’arrivée des esprits ne peut être devinée ; beaucoup moins peut-elle être comptée pour rien. Tant il est vrai que les esprits se manifestent sans se montrer aux regards, et que leur action ne peut être cachée !”

    Confucius dit : “Celui qui aime à apprendre, aura bientôt la vertu de prudence. Celui qui fait des efforts, aura bientôt la vertu d’humanité. Celui qui sait rougir aura bientôt la vertu de force. Savoir ces trois choses (c’est-à-dire, apprendre avec ardeur, faire des efforts, rougir de ce qui est mal), c’est savoir le moyen de se perfectionner soi-même. Savoir le moyen de se perfectionner soi-même, c’est connaître l’art de gouverner les hommes. Connaître l’art de gouverner les hommes, c’est savoir gouverner tous les peuples de l’empire.”

    “Celui qui aime à apprendre, aura bientôt la vertu de prudence. Celui qui fait des efforts, aura bientôt la vertu d’humanité. Celui qui sait rougir aura bientôt la vertu de force. Savoir ces trois choses, c’est savoir le moyen de se perfectionner soi-même”

    “Quiconque gouverne l’empire doit observer neuf lois ; à savoir, il doit se perfectionner lui-même, respecter les hommes sages, chérir ses proches, honorer les grands officiers, demeurer uni de sentiments avec les officiers inférieurs, aider paternellement ses moindres sujets, attirer toute sorte d’ouvriers, accueillir avec bonté les étrangers, aimer les princes feudataires.”

    “S’il se perfectionne lui-même, il offrira à ses sujets un modèle de vertu en sa personne. S’il respecte les hommes sages, il ne sera jamais dans l’incertitude.

    S’il aime ses proches, ses parents du côté paternel, soit d’une génération antérieure, soit d’une génération postérieure à la sienne, ne seront pas mécontents.

    S’il honore les grands officiers, il ne commettra pas d’erreur. S’il est uni de cœur avec la foule des officiers, ceux-ci en retour lui prodigueront leurs services avec zèle. S’il traite tous ses sujets comme ses enfants, le peuple aimera à lui obéir. S’il attire des ouvriers de toute sorte, les denrées et les objets utiles ne manqueront pas. S’il accueille les étrangers avec bonté, ils viendront à lui de toutes les contrées. S’il aime les princes feudataires, il sera respecté dans tout l’empire.”

    “Un prince sage se purifie par l’abstinence, porte des vêtements magnifiques, ne se permet rien de mal ; et par là il relève sa personne. Il écarte les flatteurs, bannit la volupté, fait peu de cas des richesses, estime la vertu ; et par là il encourage les hommes sages. Il élève en dignité les princes de sa famille, augmente leurs revenus, partage leurs sentiments d’affection ou d’aversion ; par là il excite les parents à s’aimer entre eux. Il établit beaucoup d’officiers subalternes qui aident les grands officiers ; par ce moyen il encourage les grands officiers. Il témoigne une confiance sincère à tous les officiers inférieurs et augmente leurs appointements ; par là il les encourage.”


    l'économiste
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