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En Algérie, un premier congrès soufi pour lutter contre le radicalisme religieux

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  • En Algérie, un premier congrès soufi pour lutter contre le radicalisme religieux

    Anne-Bénédicte Hoffner, le 20/05/2016 à 12h57

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    L’objectif est de «*créer une instance servant le monde musulman sous la bannière du soufisme*» pour contrer l’extrémisme religieux.

    L’Union nationale des zaouïas algériennes organise du 18 au 20*mai à l’université Abdelhamid Ibn Badis de Mostaganem un premier congrès mondial soufi. 120 oulémas de quarante pays majoritairement musulmans et des représentants de la communauté musulmane de dix autres pays prennent part à ce congrès.


    L’objectif est de*«*créer une instance servant le monde musulman sous la bannière du soufisme*», indique une dépêche d’Algérie Presse Service. Le projet rejoint la préoccupation des autorités algériennes de contrer l’extrémisme musulman, instrumentalisant la religion à des fins politiques, et pour cela de*«*revenir à notre islam ancestral, au référent national*», selon la formule récurrente du ministre des affaires religieuses, Mohamed Aïssa.

    >*À lire :*Mohamed Aïssa : «*Nous devons former des imams capables de parler aux jeunes*»

    Dans son discours d’ouverture, l’inspecteur général du ministère des affaires religieuses, Lakhmissi Bezzaz, a relevé que le soufisme«*représente une image rayonnante de la religion musulmane saine basée sur la tolérance, l’ouverture d’esprit, l’illumination et l’acceptation de l’autre*». Il a aussi rappelé combien ses tariqa (confréries)*«*ont marqué l’histoire de l’Algérie avec de célèbres héros dont l’Émir Abdelkader*».

    «*Réanimer*» le monde musulman

    De son côté, le président de l’Union nationale des zaouïas, Chaalal Mahmoud Omar, a reconnu que le rôle des zaouïas (centre spirituel et social soufi) est*«*amoindri*». À ses yeux, le soufisme est un«*traitement efficace des maux actuels pour délivrer la nation musulmane de la mondialisation matérialiste et la réanimer*».*«*Les zaouïas ont besoin d’une relance et des efforts d’ijtihad*(NDLR : interprétation des textes sacrés)adaptés aux exigences de l’heure*», a-t-il fait valoir.

    Concrètement, l’universitaire Laroussi El Mizouri, ancien ministre tunisien des affaires religieuses, a plaidé pour un*«*soutien des études soufies*»*et leur diffusion*«*à large échelle, notamment en milieu de jeunes pour les épargner du fanatisme, de la fitna*(NDLR : la division)*et du terrorisme*». Il a également dit souhaiter le lancement d’un*«*site Internet arabo-musulman (…) supervisé par des spécialistes en civilisation islamique*».

    Descendre dans l’arène

    Interrogé par RFI, Éric Geoffroy, enseignant en islamologie à l’Université de Strasbourg, spécialiste de mystique musulmane, observe en Afrique mais aussi en France*«*une prise de conscience du fait que les soufis doivent s’organiser*».*«*Depuis un an, on voit qu’il y a plusieurs initiatives inter-soufies, ou inter-confrériques. Tous ces milieux spirituels soufis, d’un monde musulman à échelle plus large, ont conscience en effet qu’ils doivent sortir. Ils doivent descendre dans l’arène*», explique-t-il.

    Le 14*mai, inaugurant le Centre culturel islamique de Béjaïa (Kabylie), le ministre des affaires religieuses a également annoncé l’organisation d’«*une année entière de dialogue interconfessionnel qui se manifestera à travers une caravane culturelle et cultuelle qui (…) sillonnera le pays*». Conduite par des«*intellectuels et savants*», elle sera chargée de contrer le discours religieux extrémiste.

    Anne-Bénédicte Hoffner
    « Great minds discuss ideas; average minds, events; small minds, people. » Eleanor ROOSEVELT
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