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Le « printemps » de l’Amérique latine est-il enfin arrivé ?

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  • Le « printemps » de l’Amérique latine est-il enfin arrivé ?

    Le sud du continent américain montre qu’il est capable de bouger. Et de changer ?

    Le mandat de Dilma Rousseff a été suspendu, le 12 mai, par le Sénat brésilien, en attendant son procès en destitution. Les difficultés qu’ont les régimes du continent à se reconvertir après les succès de la période populiste des années 2000 se confirment mais peuvent ouvrir des nouvelles perspectives d’intégration avec l’Amérique du Nord.
    Cette décennie sera incontestablement brésilienne, bien qu’elle ne soit pas tout à fait celle à laquelle on s’attendait…

    Le Brésil, vitrine du mécontentement social

    L’organisation de la Coupe du Monde de football et des Jeux olympiques en l’espace de deux ans aurait dû conférer à Brasilia l’aura d’une économie en pleine expansion et au développement incontestable. Au lieu de cela, la gestion catastrophique des événements et le manque d’engouement de la population locale ont, au contraire, rappelé toutes les difficultés de ce gouvernement à mobiliser et à convaincre au-delà de ces projets festifs.
    Nous n’avons pas besoin de la Coupe du Monde, mais d’argent pour construire des écoles et des hôpitaux

    pouvait-on lire sur une banderole de protestation lors du tournoi sportif le plus suivi de la planète. Au final, contrairement à ce que l’organisation des Jeux olympiques a pu représenter pour la Chine en 2008, ces événements auront été la vitrine d’un mécontentement social et des limites d’un populisme qui a vécu au Brésil, et au-delà dans le continent, en Argentine, au Venezuela et peut-être demain à Cuba.

    Ce même mécontentement social est cependant aussi moteur de changement politique et stratégique sur le continent. L’observateur pessimiste aura beau être frappé par le degré de corruption qui touche la classe politique du pays et par l’ampleur et la gravité de la crise, le plus optimiste des observateurs, lui, prendra acte de la solidité des institutions du pays dans lequel il n’y a aucune vacance de pouvoir ni de menace sur la stabilité politique du pays. Cette révolte venue du bas confirme en effet que le changement politique, même dans des régimes bien ancrés qui ont longtemps flirté avec le populisme et qui sont incapables de se réinventer, n’est pas à exclure.
    Vers un réchauffement des relations entre l’Amérique latine et les États-Unis ?
    Il ne faut d’ailleurs pas négliger les effets de long-terme de ces mouvements : ils pourraient mettre fin à l’état de quasi-guerre froide entre Amérique latine et États-Unis, guerre amorcée avec l’élection de Hugo Chavez en 1999, et ainsi ouvrir des perspectives d’intégration et de développement économique. L’enjeu est de taille : l’échec des cycles de négociation de Doha entre les pays-membres de l’Organisation mondiale du commerce a conduit Washington à chercher des dispositifs de libre-échange alternatifs en Asie et en Europe.

    Si le réchauffement des relations venait à se confirmer, l’Amérique latine pourrait pleinement bénéficier de cette logique, l’intégration du continent américain dans son ensemble étant une alternative tout aussi naturelle (voire plus) que les pistes européennes et asiatiques pour les États-Unis.
    Ouverture de l’Amérique latine, fermeture des États-Unis
    Au moment où l’Amérique latine s’ouvre, les États-Unis, eux, tentent de fermer leur frontière au sud du pays.

    L’ironie de l’histoire ? Le plus grand obstacle à cette intégration pourrait se trouver désormais à Washington : au moment où l’Amérique latine s’ouvre, les États-Unis, eux, tentent de fermer leur frontière au sud du pays. Le partenariat reste donc entièrement à bâtir. Mais l’impulsion pourrait désormais venir du sud du continent, qui vient de montrer à quel point il était en plein mouvement.

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