Mirou
Lorsqu'un automobiliste tue mortellement un passant, il se trouve automatiquement devant un juge pour homicide par inattention. Une infraction au code pénal susceptible de conduire son auteur droit en prison pour de longs mois, le temps de méditer son acte, de faire sa pénitence et de payer sa dette envers la société.
L'auteur qui se trouve dans le box des accusés, n'était pas un particulier lambda, mais, un agent de police à qui on avait inculqué des années durant le respect de la vie humaine, mais qui par un concours de circonstances, venait de heurter mortellement un passant.
La victime, à la fleur de l'age, était un palestinien forcé à l’exil avec ses parents ayant fui les balles assassines, mais que le destin en avait voulu autrement. Il est représenté par sa mère au tribunal, une mère meurtrie par la douleur qui cachait difficilement ses larmes devant la terrible tragédie, mais qui allait surprendre le juge et plonger l'assistance dans une atmosphère indescriptible emplie de compassion, lorsqu'elle déclara au magistrat du tribunal d'El Harrach qui présidait la séance cette sentence déchirante :
-- Non, monsieur le juge, je ne demande rien. Evitez à cet agent la prison. Les algériens ont tout fait pour le secourir, mais c'était en vain. C'est à tout mon honneur que mon fils soit mort et enterré en Algérie, ce grand pays qui a soutenu le mien et qui continue toujours à soutenir mon peuple.
Certains ont carrément versé des larmes, pendant que d'autres ont eu à peine à les retenir. Quel courage !
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