La marque aux trois bandes va délaisser une partie de ses usines chinoises pour mettre en place des usines entièrement automatisées en Europe et aux Etats-Unis
Le "Made in China" (ou "Made in PRC", c'est selon), est en train de passer de mode chez Adidas. L'équipementier sportif prépare le rapatriement d'une partie de ses unités de production en Europe et aux Etats-Unis. Il se pourrait même que, bientôt, votre adolescent porte des baskets "made in France". Mais que cache cette nouvelle stratégie de la marque aux trois bandes ?
Le problème avec la Chine, c'est que le coût de la main d'oeuvre n'est plus ce qu'il était. En mai 2014, les employés d'une usine fabricant des chaussures Nike et Adidas s'étaient mis en grève pour protester contre la faiblesse de leur salaire. Ils touchaient 1,67 dollar de l'heure (1,49 euro au cours actuel).
Chez les têtes pensantes d'Adidas (et de Reebok qui appartient au même groupe), on s'est alors posé la question suivante : doit-on se délocaliser ailleurs dans quelque pays du tiers-monde où le travail ne coûte quasi rien, ou bien inventer un nouveau modèle économique ? C'est la deuxième option qui a été retenue.
Productivité, réactivité, image
Il faut dire qu'il y avait urgence. En 2014, l'entreprise a enregistré la plus grosse chute de la Bourse de Francfort (-38%) et elle s'est faite distancer par Nike aux Etats-Unis, passant même au troisième rang derrière la nouvelle marque Under Armour.
Plutôt que de sous-traiter la production de ses chaussures à des entreprises asiatiques peu regardantes sur le droit du travail, ce qui au passage ternit grandement l'image de la marque, Adidas veut désormais gagner sur tous les tableaux : productivité, réactivité, image.
A la base du projet, il y a une invention aussi révolutionnaire que diabolique : une usine hi-tech qui n'a besoin d'aucune intervention manuelle, pour créer des chaussures sans coutures. Entièrement automatisée, celle-ci tiendrait "dans un camion 38 tonnes", selon Le Figaro Economie, qui a révélé la stratégie d'Adidas.
Cette usine est actuellement en cours de développement en Bavière. C'est là, dans le sud de l'Allemagne, que débutera le rapatriement des unités de production d'Adidas en Europe. La France devrait suivre rapidement. Intéressant en termes de contribution économique territoriale (ex-taxe professionnelle), mais pas vraiment en matière de création d'emplois.
Un modèle d'empreinte carbone
L'immense intérêt, pour Adidas, de s'implanter au plus près de ses principaux marchés, c'est que la firme va ainsi réaliser de substantielles économies. Fini les porte-containers géants et la logistique infernale nécessaire pour l'acheminement des produits, place à la souplesse et au suivi de la mode au plus près des attentes.
Ainsi, non seulement Adidas va gagner des points écologiquement parlant, mais va aussi pouvoir, concevoir, créer et mettre en vente de nouveaux modèles en moins de temps qu'il n'en fallait pour les importer depuis la mer de Chine.
Suivant le modèle inventé par H&M et Zara, Adidas va devenir un acteur clé de la "mode Kleenex". Plus d'accidents industriels, plus de ruptures de stocks, des nouveautés à gogo...
Sud Ouest
Le "Made in China" (ou "Made in PRC", c'est selon), est en train de passer de mode chez Adidas. L'équipementier sportif prépare le rapatriement d'une partie de ses unités de production en Europe et aux Etats-Unis. Il se pourrait même que, bientôt, votre adolescent porte des baskets "made in France". Mais que cache cette nouvelle stratégie de la marque aux trois bandes ?
Le problème avec la Chine, c'est que le coût de la main d'oeuvre n'est plus ce qu'il était. En mai 2014, les employés d'une usine fabricant des chaussures Nike et Adidas s'étaient mis en grève pour protester contre la faiblesse de leur salaire. Ils touchaient 1,67 dollar de l'heure (1,49 euro au cours actuel).
Chez les têtes pensantes d'Adidas (et de Reebok qui appartient au même groupe), on s'est alors posé la question suivante : doit-on se délocaliser ailleurs dans quelque pays du tiers-monde où le travail ne coûte quasi rien, ou bien inventer un nouveau modèle économique ? C'est la deuxième option qui a été retenue.
Productivité, réactivité, image
Il faut dire qu'il y avait urgence. En 2014, l'entreprise a enregistré la plus grosse chute de la Bourse de Francfort (-38%) et elle s'est faite distancer par Nike aux Etats-Unis, passant même au troisième rang derrière la nouvelle marque Under Armour.
Plutôt que de sous-traiter la production de ses chaussures à des entreprises asiatiques peu regardantes sur le droit du travail, ce qui au passage ternit grandement l'image de la marque, Adidas veut désormais gagner sur tous les tableaux : productivité, réactivité, image.
A la base du projet, il y a une invention aussi révolutionnaire que diabolique : une usine hi-tech qui n'a besoin d'aucune intervention manuelle, pour créer des chaussures sans coutures. Entièrement automatisée, celle-ci tiendrait "dans un camion 38 tonnes", selon Le Figaro Economie, qui a révélé la stratégie d'Adidas.
Cette usine est actuellement en cours de développement en Bavière. C'est là, dans le sud de l'Allemagne, que débutera le rapatriement des unités de production d'Adidas en Europe. La France devrait suivre rapidement. Intéressant en termes de contribution économique territoriale (ex-taxe professionnelle), mais pas vraiment en matière de création d'emplois.
Un modèle d'empreinte carbone
L'immense intérêt, pour Adidas, de s'implanter au plus près de ses principaux marchés, c'est que la firme va ainsi réaliser de substantielles économies. Fini les porte-containers géants et la logistique infernale nécessaire pour l'acheminement des produits, place à la souplesse et au suivi de la mode au plus près des attentes.
Ainsi, non seulement Adidas va gagner des points écologiquement parlant, mais va aussi pouvoir, concevoir, créer et mettre en vente de nouveaux modèles en moins de temps qu'il n'en fallait pour les importer depuis la mer de Chine.
Suivant le modèle inventé par H&M et Zara, Adidas va devenir un acteur clé de la "mode Kleenex". Plus d'accidents industriels, plus de ruptures de stocks, des nouveautés à gogo...
Sud Ouest
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