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La reprise de Falloujah annoncerait-elle vraiment la défaite de Daech?

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  • La reprise de Falloujah annoncerait-elle vraiment la défaite de Daech?

    ur plusieurs plans, la probable reprise de Falloujah est un grand coup porté par la coalition à l'Etat islamique. Sur le plan religieux d'abord, la "ville des mosquées" est d'une importance majeure pour les sunnites irakiens, que Daech entend représenter. À cette dimension religieuse, s'ajoute le caractère symbolique de cette cité historique : foyer de la résistance contre les Américains en 2004, c'est dans cette même ville qu'un officier britannique a été assassiné en 1920, déclenchant la révolte irakienne contre la puissance coloniale cette même année.

    Pour le récit de l'État islamique également, cette défaite fait mal. Première ville conquise par l'organisation jihadiste début 2014, elle est perçue comme étant le point de départ de ses conquêtes. Enfin, la perte de Falloujah constitue un revers important d'un point de vue militaire, la ville se situant à une soixantaine de kilomètres de Bagdad, la capitale irakienne serait donc plus sécurisée.

    Alors, la reconquête de Falloujah préfigure-t-elle pour autant la défaite définitive de l'Etat islamique ? Au regard du contexte local et des moyens dont disposent encore les troupes de Daech, rien n'est moins sûr.

    Quel avenir pour la population sunnite locale ?

    "Il faut voir comment les habitants de Falloujah ont ouvert leurs portes aux moudjahidines de retour dans la ville". Dans son ouvrage Etat islamique, le fait accompli (éd. Plon) Wassim Nasr, spécialiste du jihadisme et journaliste pour France 24, livre le témoignage d'un habitant de Falloujah qui, alors membre d'un clan sunnite historiquement anti-jihadiste, va rejoindre les rangs de l'EI, considérant que le gouvernement de Daech est un moindre mal par rapport au pouvoir central chiite, coupable aux yeux des sunnites de persécutions envers eux. Et ce sont bien des troupes gouvernementales (donc chiites et qui plus est appuyées par l'Iran) qui pénètrent aujourd'hui dans la ville. Interrogé par Le HuffPost, Wassim Nasr fait donc part de son pessimisme concernant les populations locales sunnites.

    "Si l'armée reprend la ville, ce serait le même sort qui serait réservé aux populations sunnites locales qu'à Ramadi ou Tikrit", où celles-ci ont été victimes d'exactions. Soulignant que toutes ces villes "sont reprises au prix fort", notre interlocuteur décrit l'enfer de la situation une fois la ville investie par l'armée mexicaine que forment les forces irakiennes. "Elles sont complètement pillées et détruites, il n'y a plus d'infrastructures. Même les poteaux d'électricité sont arrachés", nous explique-t-il, indiquant que la majorité de la population est contrainte de fuir. "Ceux qui restent, ce sont ceux qui sont pro-gouvernement, mais la grosse majorité est en errance", ajoute-t-il.

    Alors quel intérêt de rependre "au prix fort" une ville, quitte à perdre la bataille des cœurs et des esprits ?

    "L'espoir que les gens se détournent de l'EI"

    Au delà du message "Daech recule" qui flatte l'opinion publique occidentale, l'intérêt pour la coalition de prendre des villes malgré des catastrophes civiles que ces opérations engendrent est surtout politique. "À chaque fois que l'EI perd une ville, il perd une population", souligne notre confrère. Objectif : discréditer l'Etat islamique dans sa volonté d'administrer une population. "Quand l'EI perd une ville, le message derrière est : il n'a pas tenu, il n'a pas protégé les populations qui, en partie, lui étaient acquises", explique Wassim Nasr. "Le but est de montrer aux populations que leur modèle n'est pas viable, dans l'espoir que les gens se détournent de l'EI, voire qu'ils se rebellent contre lui", poursuit-il.

    Alors, cette stratégie est-elle fatale pour Daech ? Notre interlocuteur en doute. "Certes la perte des villes fait mal, mais les jihadistes ont acquis une expérience dans les années 2000, restant confinés dans le désert", rappelle-t-il. Et en effet, ce que l'on a pu considérer comme marginal dans les années 2000 a réussi à se transformer en une puissante organisation jihadiste, revendiquant des prétentions étatiques et s'affranchissant de l'autorité d'al-Qaida. "Tant que le terreau politique, idéologique, social existe, et même si la coalition l'a écrasé militairement, ce n'est pas pour autant que l'EI ne pourra pas resurgir sous une autre forme, voire plus radicale", estime le spécialiste. Des villes dévastées, des populations en errance et les exactions commises entre chiites et sunnites ont de quoi laisser dubitatif quant à une résolution rapide de la question jihadiste dans la région et un éventuel "recul" de l'Etat islamique.

    D'autant que sur d'autres fronts, les troupes de Daech (toujours maîtresses de Raqqa en Syrie et de Mossoul en Irak) gardent une certaine marge de manœuvre, le groupe d'al-Baghdadi s'implantant de surcroît plus significativement en Libye et poursuivant son développement sur le continent africain. Si la perte de Falloujah est un revers non négligeable infligé à Daech d'un point vue géostratégique, elle ne semble pas annoncer la fin prochaine de l'Etat islamique.


    HUFFPOST

  • #2
    Le problème en Irak n'est pas la reprise de telle ou telle ville,mais un programme politique qui réuni tous le irakiens.

    Or sans une reconnaissance de la minorité sunnite,les attentats suicides continueront.
    Il faut savoir que l'EI est dirigé par des anciens grades de Saddam,les chasser d'une ville pour les éparpiller ailleurs n’arrêtera pas le violence.
    Par contre commencer a réfléchir a une fédération,réglera le problème a condition que les ressources soient équitablement reparties.
    Les ressources pétrolières sont du coté sunnite et Kurde.

    Mais vu les affrontements entre sunnites est chiites,l'Irak n'est pas prêt d'avoir la paix.

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    • #3
      Effectivement ,la guerre ne réglerait pas le problème ,mais un Irak démocratique qui donnerait à chaque composante sa dignité et ses droits sans discrimination religieuse ou autre ,sinon le pays sera divisé en trois entités Kurde ,Sunnite arabe et Chiite arabe

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