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La pluie peut-elle couler l'économie française?

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  • La pluie peut-elle couler l'économie française?

    La longueur, la persistance et la répétition des intempéries est en train de transformer le printemps en un cauchemar économique.

    "Que d’eau!", dirait le président Mac-Mahon. Les pluies qui arrosent une bonne partie du territoire français depuis près de trois semaines sont en train d’avoir de lourdes conséquences sur l’économie. Le moral des consommateurs est au plus bas et c'est un levier essentiel. Mais plus concrètement de nombreux acteurs ont déjà la tête sous l'eau. Des bars et restaurants qui ne peuvent installer leurs terrasses, aux professionnels du tourisme qui voient leur clientèle repousser leurs séjours, en passant par les spécialistes du jardinage qui ne vendent plus grand-chose à une période habituellement très porteuse… la coupe est pleine.

    Pire, cette météo très humide a été aggravée ces derniers jours par des épisodes d’averses de grêle qui ont détruit les récoltes de l’année dans les exploitations agricoles, notamment dans la vigne et les maraîchers. Et comble du déluge, ces pluies continuelles ont provoqué des inondations exceptionnelles qui gênent considérablement voire paralysent les déplacements des personnes et des biens dans plusieurs régions. "On observe des niveaux de pluie exceptionnels sur une période longue dans certaines zones et cela a forcément des effets considérables sur l’économie locale", observe Pascal Bouquet, du cabinet MetNext –Climpact qui conseille les entreprises dans leur exposition aux effets climatiques.

    Une facture énergétique lourde

    Cet organisme a déjà listé les secteurs de la grande consommation qui sont le plus impactés par cette météo. Sur la période Avril-Mai, les ventes de produits insecticides ont chuté de 20%, les produits solaires de 11%, les glaces, bières et boissons de 7%. Et les industriels comme les ménages vont voir leurs factures énergétiques s’alourdir, car en raison de températures basses associées à une forte humidité, les températures ressenties sont plus basses que les températures réelles. Du coup, tout le monde rallume le chauffage. "On constate déjà une hausse de 25 à 35% de la consommation de gaz depuis avril. On devrait avoir prochainement un chiffre au moins égal pour la surconsommation d’électricité car les Français se chauffent majoritairement avec ce mode d’énergie et car ils allument les lumières toute la journée en raison du très mauvais ensoleillement."

    A Paris, la crue de la Seine, passée en vigilance orange, a obligé les bateaux mouche et autres compagnies de bateaux promenade, à stopper leurs chassé-croisé avec un manque à gagner global de plusieurs dizaines de milliers d’euros par jour. La crue du fleuve, dont le pic est attendu vendredi en milieu de journée, empêche aussi le trafic des péniches de fret. Outre le transport de matériaux de construction en vrac, une bonne partie des approvisionnements des magasins s’effectue par ce moyen. Les distributeurs vont devoir mettre en place un mode de livraison alternatif avec des semi-remorques depuis leurs plateformes. "On peut craindre des ruptures d’approvisionnement ponctuelles", prévoit Pascal Bouquet. L’arrêt complet de la ligne C du RER ce jeudi après-midi, pour cause d’inondation va pénaliser plusieurs centaines de milliers de personnes. Cette liaison Est-Ouest de la capitale, est l’une des plus fréquentées de France qui relie Paris aux grands bassins résidentiels de Versailles, Etampes, Saint-Quentin ou encore Pontoise. Au même moment, les trains régionaux au départ de Montparnasse vers Clamart et Meudon sont stoppés depuis plus de 24 heures en raison de l’éboulement de remblais sur les voies dû aux averses. De nombreux banlieusards sont touchés. Les secteurs de la logistique et du transport déjà bien secoués par les grèves et pénurie de carburant sont en première ligne.

    Le barbecue plonge

    D’une façon générale, le secteur du tourisme est fortement impacté par ce temps de chien. Les baisses de réservation sont attendues dans les parcs de loisirs et les campings. Le château de Chambord inondé refoule les cars de touristes. Plusieurs industries florissantes mangent leur pain noir comme celle des barbecues, des viandes et charcuteries à griller, des produits pour l’apéritif (saucissons, alcools, sodas…), du mobilier de jardin. Un problème que connaissent bien aussi les spécialistes de l’événementiel. Comme on le constate en ce moment, un Roland Garros pluvieux n’est pas un Roland Garros heureux. Les joueurs n’ont pas le cœur à réaliser des exploits, le public refroidi dans tous les sens du terme passe des journées désagréables et l’organisateur qui maintient les matchs jusqu’à la limite légale de deux heures et une minute pour ne pas être obligé de rembourser les billets est en train de se forger une image de marque détestable.

    Impossible de chiffrer précisément les dégâts, il est encore trop tôt. D'autant que les compagnies d'assurance vont aussi être mises à contribution. Seul coin de ciel bleu, le beau temps est annoncé. Reste à savoir quand. Certains experts annoncent un retour durable aux éclaircies pour samedi midi, d’autres tablent pour lundi après un ou deux jours de transition.


    Challenges

  • #2
    il faut que les maghrebins prient pour que ça s'arrete de pleuvoir au moins sur les champs de céréales
    "Qui ne sait pas tirer les leçons de 3 000 ans, vit au jour le jour."
    Johann Wolfgang von Goethe

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