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Blocage français : un problème psychanalytique ?

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  • Blocage français : un problème psychanalytique ?

    Entre grèves, manifestations et blocages contre la loi Travail, Bertrand Chokrane estime que la France baigne dans un immobilisme inquiétant.

    Blocage Français: une psychanalyse que nous allons payés cash

    Alors que les Grandes Nations ont souvent eu rendez-vous avec leur futur en empruntant des chemins qu'elles n'avaient imaginés prendre au départ, la France continue de vouloir avoir rendez-vous avec son passé en empruntant les mêmes sentiers.

    Les grèves se poursuivent dans les ports, chez les docks, dans le secteur dans les centrales électriques, dans le traitement des déchets, dans les raffineries, à la SNCF, la RATP, Air France, les aiguilleurs du ciel etc... La liste est longue et il est difficile de suivre le rythme des dépôts de préavis de grève qui sont parfois levés ensuite. Et on ne compte plus les manifestations et leurs cortèges de casseurs-vandales.

    Chacun a compris que le gouvernement tient à l'article 2 de la Loi travail et en profite pour obtenir des compensations personnelles, tout du moins ceux qui ont un pouvoir de nuisance et de blocage. Ainsi, les chauffeurs de poids lourds ont obtenu le maintien de la majoration de leurs heures supplémentaires 25% au lieu de 10% comme prévu par la loi El Khomri.

    Les Français qui n'ont pas les moyens de faire grève assistent à ce déluge de revendications avec un mélange de consternation, d'exaspération et de découragement.

    Les Français qui n'ont pas les moyens de faire grève assistent à ce déluge de revendications avec un mélange de consternation, d'exaspération et de découragement. On les empêche de travailler, leurs journées sont entravées et pénibles, mais il faudra bien payer les cotisations et les impôts comme si l'activité avait été normale.

    On peut gloser à l'infini sur les stratégies des différents syndicats, la CGT contre la CFDT, les coups de griffes médiatiques du MEDEF, et la gestion de cette crise sociale par le gouvernement. A voir ce spectacle affligeant, on a l'impression que la France est un pays isolé du reste du monde, que la conjoncture mondiale n'atteindrait pas.

    Quand le contexte économique mondial était porteur, la France avançait moins vite que les autres économies. Qu'en est-il aujourd'hui, alors que l'économie mondiale est très inquiétante? Cette semaine, l'OCDE tirait la sonnette d'alarme. Depuis 2010, la croissance économique du PIB mondial ne cesse de s'affaisser, atteignant, selon les prévisions, les 3% cette année. Le Secrétaire Général de l'OCDE résumait la situation en ces termes: «La croissance est atone dans les économies avancées et a ralenti dans nombre d'économies émergentes»

    Et pendant ce temps, alors que l'ensemble du monde sombre dans un hiver économique glacial, en France, chaque corporation profite de la loi El Khomeri pour obtenir des avantages supplémentaires, à l'instar des Byzantins qui débattaient sur le sexe des anges alors que les Ottomans étaient à la porte de la ville.

    Entre le gouvernement et les corps intermédiaires, les négociations se passent comme si le monde n'avait pas changé. Les habitudes de plus de quarante ans perdurent et ils n'ont pas compris que le monde subit une mutation sans précédent. Nous sommes désormais dans un monde où ce qui était impensable il y a quelques années se produit. Avait-on imaginé que l'Arabie saoudite serait à court de cash? Le fait que l'Arabie saoudite emprunte 15 milliards de dollars ne les interpelle-t-il pas?

    Le monde tel qu'il est aujourd'hui est peut-être choquant moralement. Mais c'est une réalité contre laquelle il est vain de lutter. C'est un monde dans le quel les multinationales ont plus de poids que les Etats-Nations.

    En matière de chômage, de croissance économique, la France obtient des résultats inférieurs à la moyenne européenne. Même au plan technologique, nous sommes en retard, et la vitrine marketing «French Tech» n'y change rien! Une fois de plus, les équipes dirigeantes ne s'en inquiètent pas. Depuis le XXe siècle, nos élites ont toujours manqué de clairvoyance dans les moments les plus critiques de notre histoire. A l'été 1914, ne pensaient-ils pas que la guerre allait durer trois semaines? En 1939, la ligne Maginot était notre protection la plus solide face à l'invasion. Alors que partout dans le monde, les pays s'adaptent tant bien que mal à la nouvelle donne, la France reste une société morcelée, bloquée par des minorités au fort pouvoir de nuisance.

    Le monde tel qu'il est aujourd'hui est peut-être choquant moralement. Mais c'est une réalité contre laquelle il est vain de lutter. C'est un monde dans le quel les multinationales ont plus de poids que les Etats-Nations. C'est un monde dans lequel un fonds de pension américain doit impérativement viser un niveau de rentabilité suffisant pour payer les retraites de ses clients. S'il doit fermer une usine en France qui n'est pas assez rentable, il le fera et personne ne pourra l'en empêcher.

    On peut le déplorer mais c'est ainsi. Car le salariat tel que nous l'avons connu dans les Trente Glorieuses est en train de disparaitre. Autrement dit, ce monde où les syndicats défendent leurs propres intérêts, tout en faisant croire qu'ils défendent les droits de tous les salariés, ce qui est faux, ce monde est en train de disparaitre.

    A l'heure où les changements technologiques modifient en profondeur notre modèle économique, une minorité utilise son pouvoir de nuisance pour imposer ses conditions face à une majorité silencieuse qui ne peut que subir et qui est en train de s'affaiblir, de se paupériser sans que les médias ne s'en aperçoivent. C'est un monde mourant et très peu sont capables de proposer des adaptations au nouveau modèle qui est en train d'émerger. Le reste du monde observe la France avec effarement.

    Chacun prend ce qu'il peut, tant que le système résiste encore, sans se soucier du fait que l'édifice commun est en train de s'effondrer.

    Chacun prend ce qu'il peut, tant que le système résiste encore, sans se soucier du fait que l'édifice commun est en train de s'effondrer. Lorsqu'ils comprendront qu'il n'y a plus rien à prendre, il sera trop tard, car tout retour en arrière sera impossible. Lorsqu'un système est détruit, il est très difficile, voire impossible de le reconstruire. Les politiques, quant à eux, montent les uns contre les autres, pour mieux régner. Mais aucun d'eux ne comprend que l'édifice qui est notre bien commun, nos institutions qui garantissent l'Etat de droit et donc les droits des citoyens, les corps intermédiaires qui sont les courroies de transmission sont interdépendants les uns des autres.

    Il faut comprendre que dans ce jeu complexe, on ne peut réformer un aspect sans toucher aux autres, c'est pourquoi il faut une vision d'ensemble et avancer sur plusieurs projets à la fois, le tout en cohérence. Et les plateformes numériques offrent des opportunités technologiques qui permettent cette transition vers un modèle économique basé sur la coopération, la mutualisation des moyens c'est-à-dire vers un monde où l'individualisme forcené des uns, au détriment des autres, ne sera plus accepté. Partout, des espaces où les moyens de production sont mutualisés (des espaces de travail, du co-working, des imprimantes 3D dans des «Fab Lab» qui préfigurent l'usine de demain), sur le modèle ancien de la coopérative.

    Nous sommes à un tournant, soit nous évoluons vers un monde violent sans humanisme, où seule la loi du plus fort prévaut. Soit nous construisons un monde civilisé avec un modèle basé sur le coopératif où tout est à repenser...

    Bertrand Chokrane

    Diplômé de l'Ecole normale supérieure et titulaire d'un post-doctorat au MIT, Bertrand Chokrane a été responsable du planning stratégique chez Renault-Nissan puis chez Dassault-Systèmes. Il est actuellement PDG d'une société d'analyse financière spécialisée dans le domaine de l'audit, du conseil et de la prévision de marché.

    Le Figaro
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    Touche pas à mes avantages acquis ,c'est le credo des syndicats ,trop de revendication tue la compétitivité du pays

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    • #3
      Les Français ont raison de ne pas se laisser faire, si seulement le peuple algérien connaissait et défendait ses droits.

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      • #4
        Les Français ont raison de ne pas se laisser faire, si seulement le peuple algérien connaissait et défendait ses droits.
        Le peuple français n'a pas laissé de chèque en blanc après la révolution de 1789, ils se sont toujours battu, révolution de 1848, Commune, gréves, soulèvement, 1968.

        1539 : le grand tric des imprimeurs lyonnais.
        1831 : la révolte des Canuts à Lyon.
        1848 : Révolution de 1848 (journées de juin, etc.)
        1864 : la grève devient légale à la suite de l'abrogation du délit de coalition à l'occasion de la libéralisation de l'Empire.
        1871 : Commune de Paris et de Lyon.
        1891 : première célébration française et internationale de la journée d'action du 1er mai. À Fourmies (Nord) la troupe tire sur les grévistes : dix morts, 35 blessés.
        1892 : grève des mineurs de Carmaux.
        1906 : grève à la suite de la catastrophe de Courrières. Sous le gouvernement Clemenceau, la France connaît un pic de grèves.
        1907 : révolte des vignerons du Languedoc en 1907: état quasi-insurrectionnel dans le sud de la France.
        1908 : Grève de Draveil-Villeneuve-Saint-Georges (département de la Seine, des dizaines de mort et des arrestations massives à la CGT)
        1919 : grèves de juin dans la métallurgie parisienne avec de forts accents révolutionnaires.
        1920 : grève générale des cheminots, des mines du Nord et d'autres corps de métier (tels l'habillement)
        Mai-juin 1936 : grève générale spontanée à la suite de la victoire électorale du Front populaire : occupation des usines. Instauration des congés payés, hausses de salaires de 20 % en moyenne (plus tard compensées par la hausse des prix1).
        26 mai - 10 juin 1941 : la grève des mineurs du Nord / Pas-de-Calais constitue sans doute un des premiers actes de résistance collective à l'occupation nazie en France.
        1946 : la Constitution de la Quatrième République consacre le droit de grève dans son préambule. Ce préambule a toujours valeur constitutionnelle par décision du Conseil constitutionnel.
        1947 : grèves ouvrières, notamment chez Renault.
        1948 : grève des mineurs de 1948
        1950 : l'arrêt Dehaene du Conseil d'État confirme que le droit de grève a le statut de principe fondamental.
        Mai 1968 :grève générale sauvage. Des manifestations étudiantes sont suivies d'occupation de locaux universitaires puis de nombreux salariés de différents secteurs économiques se mettent en grève. Le pays est paralysé par l'arrêt de la distribution des carburants. Le 13 mai 68, des défilés rassemblent 200 000 à un million de personnes à Paris, selon les différentes sources, et un million dans une trentaine d'autres villes du pays, entraînant le lendemain des débrayages dans les usines. Le 22 mai 1968, la France compte 8 millions de grévistes et le 25 mai, au lendemain de l'Ascension, on frôle les 9 millions de grévistes, le record de précédente grande grève de 1936 (6 millions) étant battu. Les accords de Grenelle, signés à 7 heures du matin, sont rejetés par les assemblées générales. Le 30 mai, une manifestation en soutien au Président de la République, qui vient de dissoudre l'Assemblée, rassemble huit cent mille personnes2. Les accords de Grenelle conduisent, entre autres, à une hausses de 35 % du SMIG (salaire minimum interprofessionnel garanti) et de 10 % des salaires en moyenne.
        Printemps 1973 : grève autogestionnaire à l'usine de montres Lip de Besançon.
        Octobre 1973 : grève générale dans la région de Laval (Mayenne).
        Mars 1974 : grève lycéenne contre le projet de loi Fontanet.
        Printemps 1976 : grève étudiante contre la réforme du second cycle.
        Automne 1978 : grève des lycées professionnels.
        1979 : manif des sidérurgistes à Paris le 23 mars.
        23 mars 1979 : manifestation lancée par la CGT contre le plan de restructuration de la métallurgie du gouvernement Barre, marquée par de violents affrontements avec les autonomes.
        Mars 1980 : grève des instituteurs parisiens.
        Mai 1980 : grève étudiante contre le décret Imbert.
        1982 : grève des sidérurgistes de Vireux (Ardennes) contre les licenciements (occupation d'usine) et nombreuses grèves menées notamment par les salariés immigrés de l'automobile à l'usine Citroën d'Aulnay et à l'usine Talbot de Poissy.
        Mai 1983 : grève contre la réforme Savary. 22 septembre : début de l'occupation de l'usine SKF d'Ivry-sur-Seine ; elle dure jusqu'au 28 mai 1985.
        Janvier-février 1984 : grève des douanes françaises, puis des camionneurs, qui auront une influence décisive sur la signature de l'accord de Schengen l'année suivante.
        Le 24 juin 1984 a réuni plus de 1,5 million de personnes (850 000 selon le ministère de l'intérieur3) à Paris pour la défense de l'École privée, contre le projet de loi socialiste sur l'École laïque4.
        Novembre-décembre 1986 : grève étudiante contre le projet Devaquet. Le 4 décembre 19865, 200 000 personnes selon la police, un million selon les organisateurs, manifestent à Paris contre le Projet de loi Devaquet6.
        Décembre 1986 - janvier 1987 : grève des cheminots.
        1988 : après le mouvement chez les gardiens de prison, ce sont les mouvements chez les infirmières 29 septembre - 24 octobre et à La Poste qui retiennent l'attention. Apparition de coordinations de grève, réunissant syndiqués et non-syndiqués, combattues par la CFDT.
        1990 : Manifestation lycéenne contre la réforme de Lionel Jospin
        1993 : grève des pilotes à Air France
        Mars 1994 : Après le manifestation contre la révision de la Loi Falloux du 16 janvier, grève étudiante et lycéenne contre le CIP (Contrat d'Insertion Professionnelle).
        Novembre-décembre 1995 : mouvement étudiant en novembre, puis grève, principalement dans la fonction publique, contre la réforme de la Sécurité sociale, dite « plan Juppé ». Le 12 décembre 19957 marque le point culminant des Grèves de 1995 en France8 contre le Plan Juppé de 1995, avec deux millions de manifestants7.
        Été 1996 : grève de la faim des « sans-papiers » de l'église Saint-Bernard.
        Fin 1997 - début 1998 : mouvement d'occupation des Assedic par les chômeurs.
        Novembre 1998 : grève de la faim des étudiants « sans-papiers » de l'université de Nanterre.
        2000 : grève chez Cellatex à Givet (Ardennes) du 5 au 21 juillet ; à la suite de la liquidation de leur société, les salariés menacent de déverser de l'acide dans une rivière pour attirer l'attention sur leur sort.
        Novembre 2002 : grève des routiers pour la réduction du temps de travail, grève étudiante contre l'autonomie financière des universités.
        Mars-juin 2003 : grève de la fonction publique contre la réforme du régime des retraites, dite « plan Fillon ». Le 13 mai 2003, près de 180 rassemblements9.avaient réuni 1,13 million de personnes contre la réforme Fillon des retraites.
        Été 2003 : grève des intermittents du spectacle contre la réforme du système d'indemnisation-chômage.
        Janvier-avril 2005 : mouvement lycéen contre la loi Fillon.
        Le 28 mars 20067, les manifestations3 rassemblent entre 1,055 million4 et 3 millions8 de personnes selon les sources, lors du mouvement contre le contrat première embauche, débuté progressivement le 7 février 2006, avec 400 000 manifestants, tandis que le surlendemain, le 9 février 2006, l'article 49-3 permit au Parlement d'adopter le projet de loi. Un mois plus tard, le 7 mars 2006, des manifestations rassemblent 400 000 à 1 000 000 de personnes. Le 18 mars, c'est 530 000 manifestants selon la police et 1,5 million selon les organisateurs.
        Le 19 mars 20093,7 réunit 3 millions de personnes8, pour la plus importante des quatre journées de grèves et de manifestations organisées par les huit premiers syndicats en 2009.
        Grèves contre la réforme française des retraites de 2010 à la suite de la réforme des retraites en France en 2010. Le 23 septembre, 3 millions de personnes ont manifesté dans 239 villes en France, selon la CGT et 2,9 millions selon la CFDT, les deux syndicats évaluant à 300 000 personnes la manifestation parisienne, qui s'est répartie en deux cortèges pendant six heures. Selon le ministère de l'Intérieur les manifestants étaient 997 000 dans toute la France, dont 65 000 à Paris, l'Île-de-France n'ayant rassemblé que 6,5 % des manifestants. D'autres manifestations ont lieu, le 6-7 septembre, 12 octobre, 16 octobre, 19 octobre, 21 octobre...

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        Dernière modification par zek, 04 juin 2016, 08h52.
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