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Le Haut-Karabagh : dommage collatéral de l’échiquier géopolitique

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  • Le Haut-Karabagh : dommage collatéral de l’échiquier géopolitique

    Dans la région du Sud-Caucase, se cache une région autonome peu médiatisée appelée Haut-Karabagh. Elle a a déclaré son indépendance en septembre 1991 mais n’est toujours pas reconnue par la communauté internationale.

    Dans la région du Sud-Caucase, se cache une région autonome peu médiatisée appelée Haut-Karabagh. Superficie de l’Île-de-France, population égale à Dijon, la république autodéterminée a déclaré son indépendance en septembre 1991 mais n’est toujours pas reconnue par la communauté internationale.

    Pour comprendre la situation actuelle, il faut remonter à 1921, quand les Soviétiques déclarent que le Karabagh, pourtant peuplé par une large majorité d’Arméniens fait partie de l’Azerbaïdjan. 70 ans après, lors de l’éclatement de l’ex-URSS, la majorité arménienne qui compose le Karabagh se sépare de l’Azerbaïdjan. S’ensuit une guerre de 3 ans faisant près de 30 000 morts des deux côtés et se soldant par un précaire cessez-le-feu en 1994. Avant la guerre, le Karabagh était un territoire où cohabitaient les Azéris musulmans et les Arméniens chrétiens.

    Conflit délétère

    Si la région autonome du Haut-Karabagh a entamé son processus de sécession de l’URSS en même temps que l’Arménie et l’Azerbaïdjan, seuls ces derniers ont été reconnus comme États indépendants par la communauté internationale. La République du Haut-Karabagh réunit certes toutes les caractéristiques juridiques d’un État, mais souffre politiquement d’une absence de reconnaissance internationale. Une situation gelée qui en devient complexe et aboutit aujourd’hui sur un conflit ouvert entre le gouvernement azerbaïdjanais et les autorités du Haut-Karabagh à propos de son statut. Ce conflit est le verrou principal qui empêche la prospérité de la région du Caucase du Sud voulue notamment par l’Union européenne.



    Ce problème de sécurité peut s’expliquer par la politique anti-arménienne du régime azerbaïdjanais et son déficit démocratique. Une solution négociée sera possible lorsque le droit à l’existence de la population du Haut-Karabagh sera reconnu par l’Azerbaïdjan.

    Derrière ce conflit, la rivalité Russie – Turquie ?

    « Paix impossible, guerre improbable », pour reprendre la formule de Raymond Aron, l’opposition semble figée dans un conflit de faible intensité qui ne trouvera d’issue ni politique, ni militaire à court terme.
    Principal fournisseur en armes des deux parties, la Russie a tout intérêt à maintenir le rapport de force pour préserver son influence et à attiser la tension dans le Haut-Karabagh comme elle le fait dans d’autres régions limitrophes. Traditionnelle alliée de l’Arménie, qui elle-même soutient les revendications du Haut-Karabagh, la Russie est intéressée par la position géographique de l’Azerbaïdjan. Pays riche en gaz naturel, Bakou représente une alternative à Poutine pour l’approvisionnement énergétique de l’Europe. Si la Russie déstabilise le Sud-Caucase, l’Europe devra renoncer à ce couloir énergétique quand bien même la plus grande chaîne de gazoducs au monde est en construction.

    À cela, il faut ajouter un bras de fer à distance entre Moscou (qui possède des bases militaires en Arménie) et Ankara (proche de l’Azerbaïdjan) depuis que l’armée turque a abattu en novembre dernier un bombardier russe en mission en Syrie. L’enjeu pour la Turquie ? Détourner Bakou de Moscou en poussant l’Azerbaïdjan à intervenir dans le Haut-Karabagh. Pour cela, Erdogan n’a cessé d’afficher son soutien à son homologue azéri Aliyev en déclarant qu’il soutiendrait l’Azerbaïdjan « jusqu’au bout » dans ce conflit et a dit « prier pour que ses frères Azerbaïdjanais triomphent » . Avant d’affirmer que « le Karabagh retournera un jour, sans aucun doute, à son propriétaire originel ».

    Quelle perspective pour un État « inexistant » ?

    Dans cette situation de « conflit gelé », le Haut-Karabagh n’est pas isolé. Les territoires sécessionnistes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud situés en Géorgie, ainsi que la Transnistrie en Moldavie sont dans cette même configuration et sont d’ailleurs les seuls « États » à reconnaître le Haut-Karabagh.
    Désormais, rares sont les États à obtenir la reconnaissance de la communauté internationale depuis la chute de l’URSS. Depuis 13 ans, seuls 2 pays supplémentaires ont siégé à l’Assemblée Générale des Nations-Unies : le Monténégro (juin 2006) et le Soudan du Sud (juillet 2011). Un faible nombre qui s’explique par la crainte d’un emballement sécessionniste qui viendrait déstabiliser des régions, qu’elles soient instables ou non (Écosse, Catalogne, Flandre).

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