Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Ils ont rendu hommage hier à henri maillot

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Ils ont rendu hommage hier à henri maillot

    Des moudjahidine regrettent la marginalisation de leurs compagnons d’origine européenne

    Des moudjahidine dénoncent l’oubli et la marginalisation dont ont été victimes nombre de leurs compagnons de lutte, en particulier ceux d’origine européenne. Une marginalisation qui n’a pas épargné même ceux tombés au champ d’honneur.
    Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Pour la moudjahida Zohra Drif, l’oubli et la marginalisation des Européens ayant participé à la Révolution de la libération nationale n’est qu’«un des scandales commis envers les combattants de la liberté». «La responsabilité est à ceux qui sont à la tête du pouvoir», a-t-elle dit hier, en marge de la commémoration du 60e anniversaire de la mort de Henri Maillot, tombé au champ d’honneur.
    Pourtant, précise l'ex-sénatrice et ex-vice-présidente du Conseil de la nation, «pendant la lutte de libération nationale, le peuple algérien n’a jamais fait de distinction entre un moudjahid d’origine algérienne et un moudjahid d’origine européenne. Nous étions tous soudés». Présente à la cérémonie de recueillement organisée au cimetière chrétien de Diar-Essaâda à El Madani sur les hauteurs d’Alger, la moudjahida Annie Steiner n’a pas mâché ses mots. «On parle beaucoup d’Henri Maillot. Tout le monde sait ce qu’il a fait, c’est certain. Nous n’avons pas besoin de le rabâcher constamment. Par contre ce qu’on ne sait pas c’est qu’il était terriblement humble, mais on n’en a jamais parlé», dit-elle.
    Une qualité que, selon elle, tout moudjahid doit avoir. «Chaque moudjahid doit d’abord être humble. Tous les moudjahidine et toutes les moudjahidatte doivent être humbles», insiste-t-elle. L’humilité est, aujourd’hui, la passion d’Annie Steiner. «Je voudrais qu’on soit humble, c’est ma passion. Je voudrais qu’on soit très humble pour tous les chouhada et tous les fidayine dont on n’en parle pas, comme beaucoup de choses d’ailleurs».
    Evoquant à nouveau Henri Maillot, elle le qualifie de «grand militant» avant d’ajouter : «Il y en avait beaucoup comme lui mais on n’en parle pas. On ne parle pas de ceux qui sont morts», déplore-t-elle.
    D’ailleurs poursuit-elle fermement, «il faut arrêter de citer des noms. C’est à nous de citer des noms. C’est à nous les moudjahidine de le faire».
    La guerre de révolution est pour cette moudjahida l’«époque des grandes options». «Des options prises rapidement, très rapidement et que nous n’avons jamais regrettées. Jamais, malgré des situations pas toujours belles pour certains», dit-elle encore. De son côté, la moudjahida Louisette Ighilahriz estime que l’oubli est un trésor de vérité et d’actualité. «Freud a dit : il ne faut pas oublier l’oubli», argue-t-elle.
    Louisette Ighilahriz est convaincue qu’aujourd’hui, c’est aux jeunes générations de perpétuer la mémoire de leurs aînés. «Cela sera pour nous une gloire, une deuxième victoire de l’indépendance», dit-elle.
    Le recueillement sur la tombe d’Henri Maillot a vu la présence de sa sœur Yvette et de son neveu. Ont assisté également l’ancien Premier ministre, Sid Ahmed Ghozali, la présidente du Croissant-Rouge algérien, Saïda Benhabilès, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini, et plusieurs moudjahidine tels que Mahmoud l’Argentin et Juliette Acampora.
    Ry. N.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
Chargement...
X