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ÉCLAIRAGE : Quelle Algérie voulons-nous ?

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  • ÉCLAIRAGE : Quelle Algérie voulons-nous ?

    Eviter les ruptures brutales tant qu’on dispose encore d’une marge de manœuvre.


    Eviter les ruptures brutales tant qu’on dispose encore d’une marge de manœuvre. Prendre le changement par la main avant qu’il ne nous prenne par la gorge, disait un homme politique qui a marqué l’histoire au siècle dernier. S’il fallait chercher, au-delà des impératifs socio-économiques, une symbolique à la tenue de cette tripartite c’est, certainement, dans cette relative anticipation des acteurs nationaux aux effets destructeurs de la crise économique qui exige une révolution mentale pour se débarrasser, tous autant que nous sommes, de réflexes et de pratiques qui ont évacué le sens du calcul et de la mesure. L’aisance sociale réelle grâce à une rente nous a rendu nonchalant et pas trop regardant ni aux dépenses domestiques, quand il s’agit pour le citoyen d’acheter son pain quotidien (60 millions de baguettes jetées à la poubelle la première semaine de ramadan 2015), ni aux dépenses publiques (il n’y a qu’à voir ces trottoirs refaits à longueur d’année dans nos villages et villes et ces trous et tranchées aussitôt bouchés que de nouveau creusés). Basculer de cette facilité qu’on a de dépenser rapidement « un trop plein perçu » a un investissement pour que la richesse crée de la richesse et ne soit pas consommée inutilement.
    Certes, la dimension sociale de l’Etat ne sera pas remise en cause. Mais, dorénavant ce ne sera plus à la rente (de façon plus prosaïque l’argent tiré de la vente des hydrocarbures) de prendre totalement en charge les financements sociaux qui maintiennent la couverture sanitaire, l’instruction, le logement et tout ce qui fait une vie décente, à la portée de tous, aisés comme démunis. La résistance du bas de laine constitué durant les « années fastes » d’un cours de l’or noir a atteint ses limites (historiques). Il faut, par conséquent, trouver d’autres sources de financement, d’autres gisements de richesse et cela est d’autant plus vitale et urgent que trois paramètres viennent nous l’imposer. Primo, les réserves de changes qui sont descendues à un seuil plus que critique ne pourront plus supporter nos dépenses. Secundo, il faut, non seulement, se faire à l’idée, mais surtout intégrer dans nos mentalités que les prix des hydrocarbures ne remonteront jamais aux niveaux des années dernières. Tertio, notre population qui augmente, qui devient plus urbaine que rurale, dont l’espérance de vie a augmenté sensiblement, éduquée, instruite, consommatrice de biens et services pèse, de plus en plus, sur les finances. Où trouver donc tout cet argent ? Où le produire ? En fait, tout laboureur le sait. L’Algérien de par ses racines le sait même si par commodité il a fait semblant de ne pas s’en souvenir jusqu’à ce que la mondialisation vienne lui asséner la gifle. Ce n’est même pas la peine de convier l’histoire universelle pour citer toutes ces expériences de pays pauvres ou complètement rasés à la suite de conflits qui ont trouvé dans la solidité et la crédibilité de leurs institutions et le sens patriotique et citoyen la force pour forger leur destin. Ce changement ne se fera pas sans résistance. On le sait. Pour le contrer, nul besoin d’invoquer les sciences ésotériques. Il faut juste construire un consensus, le renforcer par un dialogue social et intégrer toutes les forces vives dans la concrétisation de ce nouveau modèle de croissance.
    Mohamed Koursi
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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