Une montagne qui accouche d’une souris.
La 19e Tripartite devait prendre une importance particulière cette année, dans un contexte de crise pétrolière et de perspectives moroses pour l’économie nationale.
Le premier ministre, Abdelmalek Sellal, promettait également de présenter le « nouveau modèle économique » de l’Algérie, censé orienter le pays sur la voie des réformes, de la diversification et de la relance économique.
Il n’en fut rien.
Le gouvernement et les partenaires sociaux (patronats et syndicat) n’ont rien apporté de nouveau, hormis quelques vagues pistes annoncées par Sellal.
Mais au-delà des généralités et des déclarations de bonnes intentions, l’on s’attendait à des prises de positions et décisions.
Déjà entendu, jamais vu
Seulement, le Premier ministre, en esquissant les grandes lignes de cette stratégie, n’a fait que répéter le même discours que les dirigeants algériens tiennent depuis plusieurs années : mettre l’entreprise au centre de la politique économique, sans distinction entre secteur public et privé, débureaucratisation, diversifier l’économie, mise en adéquation des recettes et des dépenses budgétaires…
Finalement, la Tripartite se transforme en rendez-vous annuel sans enjeu où l’on « se gargarise de beaux discours sans lendemain », selon un acteur économique algérien.
En réalité, le « nouveau » modèle économique n’a rien de… nouveau.
Et rien ne garantit qu’il soit suivi d’effets.
La réitération de la promesse sur le « règlement du problème du foncier » en est un exemple.
Des remèdes connus mais ignorés
La faiblesse des mesures proposées ainsi que le côté très vague et généraliste des déclarations du Premier ministre laissent penser que ce « nouveau modèle économique » n’est pas au point.
Ou il n’est du moins pas encore prêt à être présenté.
Mais dans ce cas, rien n’obligeait le Premier ministre à l’annoncer en grande pompe pour cette tripartite.
Une annonce qui risque de jeter le discrédit sur les annonces et les promesses à venir.
Surtout, l’absence de références claires aux réformes structurelles permet de douter, à ce stade, du sérieux de la démarche.
Aucune référence claire aux subventions et aux déficits budgétaires abyssaux, aucune indication sur les moyens de stimuler les exportations.
Justement, « augmenter la part des exportations » ne se décrète pas.
Un plan en catimini ?
Par ailleurs, l’on relève une absence totale de concertation avec les acteurs du terrain.
Même le principal patronat du pays, le Forum des chefs d’entreprise (FCE) présent à la Tripartite, ne semble pas mieux informé.
Pour preuve, son président Ali Haddad s’est aventuré à annoncer le relèvement de l’âge de la retraite à 65 ans, avant de se faire reprendre par le Premier ministre.
Tout cela donne l’impression que ce projet, pourtant stratégique et qui engage l’avenir de la Nation et de ses habitants, est préparé sur « un coin de table » par une poignée d’experts triés sur le volet.
Il gagnerait pourtant à ratisser large, en étant à l’écoute des acteurs du terrain.
Enfin, ce nouveau plan économique pourrait même passer par le Parlement.
Par Tewfik Abdelbari
La 19e Tripartite devait prendre une importance particulière cette année, dans un contexte de crise pétrolière et de perspectives moroses pour l’économie nationale.
Le premier ministre, Abdelmalek Sellal, promettait également de présenter le « nouveau modèle économique » de l’Algérie, censé orienter le pays sur la voie des réformes, de la diversification et de la relance économique.
Il n’en fut rien.
Le gouvernement et les partenaires sociaux (patronats et syndicat) n’ont rien apporté de nouveau, hormis quelques vagues pistes annoncées par Sellal.
Mais au-delà des généralités et des déclarations de bonnes intentions, l’on s’attendait à des prises de positions et décisions.
Déjà entendu, jamais vu
Seulement, le Premier ministre, en esquissant les grandes lignes de cette stratégie, n’a fait que répéter le même discours que les dirigeants algériens tiennent depuis plusieurs années : mettre l’entreprise au centre de la politique économique, sans distinction entre secteur public et privé, débureaucratisation, diversifier l’économie, mise en adéquation des recettes et des dépenses budgétaires…
Finalement, la Tripartite se transforme en rendez-vous annuel sans enjeu où l’on « se gargarise de beaux discours sans lendemain », selon un acteur économique algérien.
En réalité, le « nouveau » modèle économique n’a rien de… nouveau.
Et rien ne garantit qu’il soit suivi d’effets.
La réitération de la promesse sur le « règlement du problème du foncier » en est un exemple.
Des remèdes connus mais ignorés
La faiblesse des mesures proposées ainsi que le côté très vague et généraliste des déclarations du Premier ministre laissent penser que ce « nouveau modèle économique » n’est pas au point.
Ou il n’est du moins pas encore prêt à être présenté.
Mais dans ce cas, rien n’obligeait le Premier ministre à l’annoncer en grande pompe pour cette tripartite.
Une annonce qui risque de jeter le discrédit sur les annonces et les promesses à venir.
Surtout, l’absence de références claires aux réformes structurelles permet de douter, à ce stade, du sérieux de la démarche.
Aucune référence claire aux subventions et aux déficits budgétaires abyssaux, aucune indication sur les moyens de stimuler les exportations.
Justement, « augmenter la part des exportations » ne se décrète pas.
Un plan en catimini ?
Par ailleurs, l’on relève une absence totale de concertation avec les acteurs du terrain.
Même le principal patronat du pays, le Forum des chefs d’entreprise (FCE) présent à la Tripartite, ne semble pas mieux informé.
Pour preuve, son président Ali Haddad s’est aventuré à annoncer le relèvement de l’âge de la retraite à 65 ans, avant de se faire reprendre par le Premier ministre.
Tout cela donne l’impression que ce projet, pourtant stratégique et qui engage l’avenir de la Nation et de ses habitants, est préparé sur « un coin de table » par une poignée d’experts triés sur le volet.
Il gagnerait pourtant à ratisser large, en étant à l’écoute des acteurs du terrain.
Enfin, ce nouveau plan économique pourrait même passer par le Parlement.
Par Tewfik Abdelbari
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