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Fête gâchée pour Hillary Clinton : Papy Sanders fait de la résistance

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  • Fête gâchée pour Hillary Clinton : Papy Sanders fait de la résistance

    VIDÉO. Elle sera la première femme investie par un grand parti à briguer la présidence. Mais Sanders ne s'est pas retiré et la campagne s'annonce meurtrière...
    DE NOTRE CORRESPONDANTE À WASHINGTON HÉLÈNE VISSIÈRE
    Le Point.fr

    Un « événement historique ». C'est ainsi qu'Hillary Clinton a commencé son discours de victoire à New York hier soir. « C'est la première fois dans l'histoire de notre pays qu'une femme est investie par l'un des grands partis. Cette victoire appartient à toutes les générations de femmes qui se sont battues et qui ont fait des sacrifices pour rendre ce moment possible », a-t-elle dit. La date est encore plus symbolique lorsque l'on sait qu'il y a 8 ans jour pour jour Hillary Clinton concédait sa défaite aux primaires de 2008 face à Barack Obama. Un peu plus tôt dans la journée, elle avait tweeté : « A toutes les petites filles qui rêvent grand : oui, vous pouvez devenir tout ce que vous voulez, même présidente. » Et, dès la fin de son discours, elle envoyait à ses partisans un message leur proposant d'acheter un aimant à son effigie avec le slogan « 7 juin 2016, un moment historique ».
    Ce n'est pas tout à fait le blitzkrieg triomphal qu'elle avait prévu. Plutôt une marche escargot, longue et pénible. Elle était censée s'imposer très vite. Elle a dû faire campagne jusqu'au bout. Elle était censée écraser ses rivaux, elle s'est fait talonner par un obscur sénateur du Vermont, qui plus est socialiste. Elle comptait pour acquis le vote féminin, elle a vu les jeunes se porter en masse vers Sanders…
    Rappelons-nous ce qui nous unit
    Elle n'aura pas le temps de savourer longtemps le moment. Il va falloir d'abord d'urgence recoller les morceaux dans son propre parti et trouver un moyen de rassembler les électeurs de Sanders. C'est pour cela qu'elle s'est empressée dès le début de son intervention de le féliciter pour « son extraordinaire campagne » en disant que leurs échanges d'idées « vigoureux » avaient été très fructueux. « Rappelons-nous ce qui nous unit, » a-t-elle dit avant de donner une liste de thèmes, dont beaucoup piqués à Sanders, appelant à une réduction des inégalités économiques, moins de pouvoir à Wall Street, un frein au financement opaque des campagnes…
    Mais ça ne va pas être facile de séduire les pro-Sanders et ce n'est pas son discours peu inspirant qui va les attirer. Beaucoup de partisans du sénateur du Vermont sont persuadés que l'élite démocrate a tout fait pour truquer les règles et saboter les chances de Sanders. Sur les réseaux sociaux, depuis hier, ils tonnent contre le système de désignation, et notamment les super-délégués - des élus, membres du parti, bailleurs de fonds qui peuvent voter pour qui leur chante.
    Depuis des mois, Bernie Sanders répète qu'il restera en lice jusqu'à la convention à Philadelphie en juillet. Son espoir est d'arriver à convaincre les super-délégués qu'il est mieux placé qu'Hillary Clinton, selon les sondages, pour battre Donald Trump en novembre. Il y a peu de chances que beaucoup de super-délégués décident d'aller à l'encontre du verdict des urnes. Mais, dans une interview hier, le sénateur a affirmé que ses équipes étaient « au téléphone en ce moment » pour essayer de les faire changer de camp. Et, hier soir très tard, devant une énorme foule à Santa Monica, il a confirmé qu'il n'abandonnait pas. « Nous allons nous battre dur pour gagner les primaires de Washington DC (la semaine prochaine) et ensuite nous emmènerons notre combat pour une justice sociale, économique et raciale jusqu'à Philadelphie. »
    Il va à l'encontre de tout ce que l'Amérique défend
    Hillary Clinton a évité d'appeler publiquement à son retrait de la course. Après tout, en 2008, elle s'était retrouvée dans la même position. Malgré l'avance de Barack Obama en tête en termes de délégués, elle s'était entêtée et était restée jusqu'au dernier scrutin. Mais, même s'il remporte la Californie, Sanders sait que ses rêves de Bureau ovale sont à l'eau. Apparemment, il a annoncé des licenciements massifs dans sa campagne et les pressions augmentent. Selon la rumeur, Barack Obama, qui s'impatiente et souhaite se lancer en campagne, l'a appelé. Hier soir, la Maison-Blanche a diffusé un communiqué disant qu'« à la demande de Sanders » le président le recevrait jeudi.
    En effet, si les primaires s'achèvent, la campagne commence pour de bon. Dans son discours, Hillary a attaqué bille en tête Donald Trump en disant qu'il n'avait « pas le caractère pour être président » avant de donner un petit florilège de ses insultes les plus gratinées. Il a multiplié les commentaires racistes contre un juge mexicain qui est chargé d'un procès contre l'université Trump, intenté par d'anciens étudiants. Il s'est moqué d'un journaliste handicapé, a traité les femmes de « truies »… « Il va à l'encontre de tout ce que l'Amérique défend », a-t-elle dit.
    Hillary Clinton a transformé le Département d'État en hedge fund privé
    Cela donne le ton d'une campagne qui s'annonce particulièrement assassine. Trump, un peu avant dans la soirée, avait lui aussi fait un discours devant les caméras après sa victoire attendue (faute de rivaux) dans les six États. Pour une fois, il avait un prompteur – après s'être moqué de celui de Clinton –,sans doute pour éviter les déclarations à l'emporte-pièce. Mais, du coup, il a alterné entre des improvisations trumpiennes et la lecture d'un texte assez écrit qui n'était évidemment pas de lui. Ce qui a donné une allocution bizarre et assez rasoir, mais à peu près civile. Dans un sens, son discours ressemblait étrangement à celui de Clinton. Comme elle, il lui faut d'urgence unifier les républicains derrière lui. Il a remercié le parti pour « l'honneur » de le conduire à la victoire. Et il a tenu à rassurer l'establishment, après les multiples controverses de ces derniers jours, en disant qu'il « ne le laisserai(t) pas tomber » et prendrait ses responsabilités au sérieux. Mais surtout lui non plus n'y est pas allé de main morte dans ses attaques. « Les Clinton ont élevé la politique d'auto-enrichissement à un art », « Hillary Clinton a transformé le Département d'État en hedge fund privé », allusion à la fondation caritative du couple. « Les Russes, les Saoudiens, les Chinois ont tous donné du fric à Bill et Hillary en échange d'un traitement de faveur. » Et il a promis la semaine prochaine un grand discours qui détaille toutes leurs turpitudes.
    Heureusement, la mère d'Hillary lui a appris à ne jamais se laisser faire par les gros durs, a expliqué la candidate. Elle ne se doutait pas que ça lui serait si utile un jour.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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