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La première femme candidate à la Maison Blanche

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    Chaque matin, l’actualité vue au travers de la presse étrangère. Aujourd’hui : Hillary Clinton a célébré, hier, sa victoire dans la course à l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle. De son côté, Bernie Sanders annonce qu'il restera en course jusqu'à la convention.

    La messe est dite. Cette nuit, Hillary Clinton s'est déclarée victorieuse dans la course à l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle, après avoir remporté la primaire du New Jersey, le premier des six Etats appelés à voter, hier, pour le dernier "Super Tuesday" de la campagne. Et pour la candidate démocrate, c’est évidemment un moment historique, puisqu'en plus de deux siècles, aucune femme n’avait jamais atteint ce stade d’une campagne électorale pour la présidence des Etats-Unis. "À toutes les petites filles qui ont de grands rêves : oui, vous pouvez devenir ce que vous voulez et même présidente. Cette soirée est pour vous!", a d'ailleurs aussitôt tweeté Hillary Clinton.

    Mais si la plupart des médias américains soulignent que cela fait d’elle, en effet, la première femme à devenir candidate de l’un des deux grands partis et que cela constitue, de fait, une nomination historique, pour reprendre les mots du BOSTON GLOBE, nombreux sont ceux qui reviennent sur le temps qu’il lui a fallu et sur les difficultés qu’elle a dû surmonter pour y parvenir. THE WASHINGTON POST, repéré par le Courrier International insiste, par exemple, sur la longue et rude ascension d’Hillary Clinton jusqu’au sommet. Car c'est vrai qu'elle fait partie de la vie politique américaine depuis si longtemps qu’il est facile d’oublier, aujourd'hui, à quel point elle a dû se battre et notamment parce qu'elle est, justement, une femme.

    Il serait impossible et malhonnête de ne pas reconnaître que le genre est une donnée centrale et souvent invisible dans cette élection. Or quelle que soit votre opinion sur Hillary Clinton, cette élection, écrit son confrère du NEW YORK MAGAZINE, soulève d’importantes questions sur notre définition du leadership et sur la façon dont nous considérons les femmes qui veulent y accéder. Un homme qui transpire la haine, la vulgarité et qui n’a aucune connaissance de la façon dont fonctionne un gouvernement est considéré aujourd’hui comme un candidat plausible, alors qu’une femme accro au boulot, capable et rompue à l’exercice politique est obligée de lutter, car elle ne dégagerait pas un certain magnétisme. Et l'hebdomadaire d'insister : peut-être serait-il temps de réévaluer l’importance que nous accordons à ce magnétisme et nous demander à quel point le charisme, tel que nous le définissons, est un trait généralement perçu comme masculin.

    Pour la première femme à briguer la Maison-Blanche, rien n’est encore complètement joué

    L’attitude qu’aura Bernie Sanders au cours des prochains jours va, sans doute, être cruciale si le Parti démocrate souhaite se rassembler, afin de battre celui que personne ne souhaite voir accéder à la Maison-Blanche : Donald Trump. D'autant que là où le sénateur du Vermont peut prétendre, en revanche, avoir «battu» Hillary Clinton, c’est en termes d’enthousiasme. Sanders a attiré des millions d’Américains lors de ses meetings électoraux, suscitant un engouement qui faisait clairement défaut lors des meetings de l’ex-First Lady.

    En d'autres termes, passé l'euphorie de la victoire, la gageure pour la démocrate sera de rallier les électeurs de Bernie Sanders dont elle aura cruellement besoin en novembre. Certains disent déjà qu’ils ne voteront pas. Sanders, lui-même, refuse toujours de concéder la moindre défaite et promet de se battre jusqu’à la convention de Philadelphie qui commencera le 25 juillet prochain. A ses yeux, le système des primaires démocrates est truqué. Il juge, en particulier, et non sans arguments valables estime LE TEMPS, que le système des super-délégués est biaisé en faveur des candidats de l’establishment. Toute la question sera désormais de savoir s'il tentera ou non de convaincre ces centaines de super-délégués à renoncer à leur appui à la candidate, s'interroge de son côté LA PRESSE de Montréal. Et de fait, parmi leurs délégués, les Américains élisent aussi des «super-délégués», des responsables locaux de parti, qui ne s’engagent pas à voter sur un candidat. Le jour de la Convention, qui désigne le candidat officiel, ceux-ci votent selon leur statut pour qui ils veulent même si, le plus souvent, ils se tournent quand même vers le candidat qui est en tête afin d'augmenter sa représentativité.

    Quoi qu’il en soit, il n'est pas certain que le sénateur du Vermont souhaitera rester dans l’histoire comme celui qui aurait permis au milliardaire d’accéder au Bureau ovale.

    La marge de manœuvre de Sanders se réduira considérablement si le président Obama déclare aux membres de son parti que le temps est venu de se rassembler autour de Clinton

    Dès hier soir, la sénatrice et secrétaire d’État a reçu les félicitations du président Barack Obama. THE NEW YORK TIMES révélait, déjà, en début de semaine que le président, après avoir passé de longs mois à rester en retrait, est maintenant prêt à faire campagne pour Hillary Clinton, en commençant par soutenir officiellement sa candidature dès cette semaine. Il faut dire que pour la première fois depuis Bill Clinton, précise toujours le quotidien new-yorkais, un président sortant est en mesure de faire campagne pour un autre candidat : la cote de popularité d’Obama atteint les 50%, selon un sondage NEW YORK TIMES/CBS et les stratèges proches d’Hillary Clinton ont, évidemment, hâte qu’il participe désormais à la campagne présidentielle.

    En revanche et malgré tous les points positifs de ce soutien de taille, la présence d’Obama dans la campagne de son ancienne adversaire en 2008 pourrait, aussi, avoir un aspect négatif, à en croire Ed Rollins qui a dirigé la campagne de réélection de Reagan en 1984 et qui soutient aujourd’hui Donald Trump. Pour lui, le charisme du président américain pourrait faire un peu trop d’ombre à Hillary Clinton, parce qu’elle n’est pas une bonne candidate. Une tentative comme une autre pour lui, sans doute, de sauver son poulain. On peut également se demander si l’entrée en campagne d’Obama ne peut pas conforter celle de Trump, ce dernier étant, un produit du racisme anti-Obama. Reste à savoir si les outrages de Donald Trump seront suffisants pour rassembler, désormais, les démocrates ?


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