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Lettre ouverte à Ferhat Mehenni

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  • Lettre ouverte à Ferhat Mehenni

    Nous publions ci-après une lettre ouverte de Salah Guemriche (écrivain) à Ferhat Mehenni, président du Gouvernement provisoire kabyle.
    LE Matin D'Algerie

    Par Salah Guemriche

    Cher Ferhat,

    Te souviens-tu de notre séjour, à l’occasion d’un colloque, dans la magnifique ville d’Amalfi, en Italie, voilà plus de vingt ans? C’était un mois de mai, et, un soir, à la faveur d’un mini-concert improvisé, tu m’avais fait l’amicale surprise en me dédiant une chanson, pour mon anniversaire...

    La Kabylie, j’y ai un empan

    Si je commence par cette anecdote toute personnelle, c’est surtout pour te rafraîchir la mémoire : ce fut là, à Amalfi, que sur une déclaration que tu venais de faire au milieu d’un groupe, sur la «question berbère», je t’avais franchement dit ce qui me tenait à cœur : «Ferhat, la Kabylie, j’y possède un empan («chber»), même symbolique, comme tu en as un du côté de chez moi, dans l’Est algérien, et je n’admettrai jamais que l’on me prive de cet empan-là, encore moins que, pour y accéder, j’aie besoin d’un visa !».

    J’avais du respect pour ton art, comme pour ton engagement d’antan qui te valut arrestations, gardes-à-vue et six-cents jours de prison… Ton répertoire, je l’avais encensé, voilà vingt-cinq ans déjà, dans un article paru dans le mensuel Paroles et musiques, en rappelant le mot de Kateb Yacine qui t’avait surnommé «Le maquisard de la chanson». Pour ton engagement passé, je me disais et me dis toujours qu’à ta place jamais je n’aurais pu me relever des souffrances que le régime t’avait fait subir. Et tu t’étais relevé, avec dignité et une inflexible volonté. Puis, à Paris, nous nous sommes vus et revus, et partagé le sel et le pain. Je me perds dans les années, sans doute. Je ne sais même plus situer la date de ton concert au Rex, qui fut un triomphe.

    Décembre 1994, alors que tu te trouvais parmi les otages dans l’Airbus détourné, par des membres du GIA, à Marignane, nous avions, ma compagne et moi, vécu de près l’angoisse de tes proches, à Paris. Une angoisse décuplée par une initiative des plus sadiques : le jour où il y eut ce coup de fil d’un fleuriste parisien annonçant la livraison d’une couronne mortuaire, au moment même où le GIGN s’apprêtait à prendre d’assaut l’avion d’Air France... Nous n’avons jamais su qui était derrière ce geste effroyable.

    Le père, le chanteur et le politique

    Troisième souvenir, quelques années après ton sauvetage, à Marignane : tu nous avais invités à fêter un événement familial, dans une grande maison prêtée par des amis. C’est là que je m’étais accroché avec plusieurs de tes potes kabyles, violemment agressifs à mon égard, moi, le natif de Guelma, donc, à leurs yeux, mal placé pour débattre, et encore moins de manière critique, de la question berbère !

    Sept ans après, la mort va te frapper de près, pire : comme tu l’avais déclaré, «en m’assassinant, les criminels m’auraient tué une seule fois ; en s’en prenant à Ameziane, ils me tuent chaque jour, à chaque instant !». Sans preuves, l’opinion, elle, n’avait aucun doute sur les commanditaires. Comme si à travers ton fils, dont la mort ne sera jamais élucidée par la police française, on avait voulu te faire payer ton engagement et, surtout, ton insoumission : quelques mois plus tôt, tu avais publié La question kabyle. Un livre que j’avais emporté dans ma valise au Québec, où j’étais invité pour le «Festival international de poésie» de Trois-Rivières. Le soir de la clôture, les organisateurs m’avaient demandé si j’avais un nom de poète algérien à leur suggérer pour leur prochaine édition. Je n’avais pas réfléchi longtemps pour leur proposer ton nom. Comme il avait fallu te présenter, il y eut une hésitation : ils cherchaient un poète, pas un chanteur. Ce à quoi je rétorquai : «Mais il est les deux à la fois, un peu comme votre Félix Leclerc !»... L’argument fit mouche. C’est ainsi que, l’année d’après, tu fus reçu en grandes pompes au Québec… Pourquoi je te raconte tout ça ? Simplement pour te dire non seulement mon amitié mais aussi le respect que j’avais pour l’artiste.

    Et puis, nous nous sommes perdus de vue. Je t’ai suivi, de loin en loin, Cela fait douze ans que je ne t’ai plus croisé, Ferhat. Pardon d’avoir pris tant de détours avant de te dire ce que je pense de ces années durant lesquelles tu allais prendre un chemin miné.

    Le MAKisard de La chanson

    Tu as donc franchi le pas, un pas d’«aventurier de l’arche perdue», en créant le Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK), ce mouvement qui allait te faire passer du titre de «Maquisard de la chanson» à celui de… MAKisard.

    Tu le sais mieux que personne, j’ai toujours fait mienne la cause berbère, non point comme militant mais comme citoyen algérien non berbérophone, pour qui la reconnaissance de l’antériorité de l’entité berbère est une nécessité ontologique et l’officialisation de la langue tamazight un facteur d’épanouissement de l’être algérien et non pas un facteur de division. Ce qui ne m’empêche pas de fustiger le discours berbériste, surtout lorsqu’il vire au racisme réactionnel. Dans une tribune, parue en 2004, dans Libération, sous le titre : Berbères contre cerbères (Berbères contre cerbères), j’écrivais notamment ceci : «Cette posture du pouvoir mérite d'être dénoncée massivement, non plus par les seuls Berbères mais par l'ensemble des citoyens, toutes régions confondues. Hélas, la solidarité du reste de la nation fait dramatiquement défaut au mouvement berbère. Et ce n'est pas l'incapacité de ses leaders à transcender leur ethnocentrisme réactionnel qui atténuera la désaffection de la composante arabe...».

    En effet, les légitimes revendications du mouvement berbère ont besoin de l’engagement des non-Berbères, de ceux qui se disent ou se croient arabes alors que le peuple algérien dans son écrasante majorité est de souche berbère que seuls les siècles d’islamisation ont fini par en faire un peuple d’arabophones. Voilà pourquoi, sans mettre une croix, si j’ose dire, sur la langue arabe, je pense qu’il y va de l’avenir de toute l’Algérie que le pouvoir se réhabilite en réhabilitant et en assumant l’identité berbéro-arabe du peuple algérien. Mais de là à vouloir amputer le pays d’une partie de son «corps», voilà qui donne à tes revendications, cher Ferhat, le caractère d’un égarement, voire d’un délire paranoïde. Après l’autonomie, tu réclames carrément l’indépendance. Et pour ta campagne menée tambour battant, tu n’as pas hésité à chercher soutiens et parrainages partout où ton pays, l’Algérie, était craint ou mal vu. La liste est longue mais assez connue pour ne pas la décliner ici.

    Conversion à «l’israélisme»

    Ainsi, parmi les personnalités que tu as eu «le plaisir et l’honneur» de rencontrer en Israël, figurait un certain Jacques Kupfer. Toi, tu savais à qui tu avais affaire ; l’opinion publique, elle, ne le sait pas. Ton hôte, ancien caïd du Likoud mondial qui un jour a suggéré l’usage de l’arme nucléaire contre les Palestiniens, est connu pour ses multiples appels à raser Gaza, car, selon lui, les Gazaouis «ne sont certainement pas plus innocents que les habitants d'Hiroshima ou de Dresde !», avant de conclure : «Gaza doit devenir un champ de ruines d’où ne peuvent sortir que des gémissements !» (Quand le Likoud de France encourage la "chimiothérapie" de Gaza).

    Et c’est dans la propriété de cet homme, dans le quartier chic de Bet Hakeren, à Jérusalem, que tu auras partagé le sel et rompu le pain, comme si tu étais l’hôte du chef de la djemaâ d’Illoula Oumalou, ton village natal ! L’ennemi de ton ennemi devenant ainsi ton ami, tu as fini dans les bras du Likoud. Un parti d’extrême droite. Stupéfiante conversion ! Comme je l’avais écrit, à propos de Bouâlam Sansal sur mon ancien blog de Médiapart (Cf : Salah Guemriche écrit à Boualem Sansal après ses déclarations autour de son séjour en Israël), te voilà tel un Saint-Paul qui, sur le chemin de Damas, eut la révélation christique : votre révélation à tous deux vous aura fait adhérer aux thèses les plus négationnistes en fermant les yeux sur les malheurs des Palestiniens, dont vous niez honteusement les droits, ces mêmes droits que toi, Ferhat, tu réclames pour les Kabyles au nom du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ! Où donc est passé le Ferhat interprète en kabyle du Déserteur de Boris Vian et de l’Internationale ?

    Je ne te reproche nullement de t’être rendu en Israël : je m’y étais moi-même rendu, vingt ans avant toi et avant Sansal. Sauf que moi, je n’avais pas évité Gaza et Ramallah, et c’était pour participer à une Conférence internationale sur la paix, et non pour affirmer, comme l’a fait Sansal, qu’il n’y a pas lieu de parler de colonisation en Israël ! Si cette allégeance à ce qu’Israël a de plus antidémocratique est d’une manière ou d’une autre payante, «intérêt et principal» comme dit la Cigale de la fable, elle a un autre prix : celui inhérent à toute allégeance, qu’elle soit politique ou morale.

    Autant dire, cher Ferhat, qu’en t’accoquinant avec ce qu’Israël a de plus extrémiste, tu fuis une allégeance pour passer à une autre : d’un pouvoir discrétionnaire, celui du régime algérien que tu combats, à un pouvoir discriminant et colonial. En l’occurrence, tu t’inscris en droite ligne avec toute une génération spontanée qui découvre les charmes discrets de ce qu’Edgar Morin a appelé «l’israélisme». Et force est de constater que cette génération est composée essentiellement de tes supporters qui accusent, à juste raison certes, l’Etat algérien de se définir comme Etat «arabo-musulman», mais qui font du kabylo-berbérisme à l’instar de ceux qu’ils combattent et qui font de l’arabo-islamisme, comme si l'Etat algérien était musulman pour les Arabes, et arabe pour les Berbères. Cela me rappelle, comme je l’ai écrit dans ma tribune (Berbères contre cerbères), le mot de ce député arabe israélien, qui, répondant à un interlocuteur pressant, finit par lâcher : "Israël est un Etat juif et démocratique, c'est vrai : il est démocratique pour les Juifs et juif pour les Arabes."
    ...
    Dernière modification par pioto, 10 juin 2016, 16h34.

  • #2
    ...
    Un mythe en cache un autre

    Et c’est là que je pointerai un curieux paradoxe, en reprenant des passages de ma tribune citée ci-dessus : toi et tes sectateurs, vous mettez sur le compte des seuls «Arabes» l'oppression millénaire et la négation de l'être berbère. Si cette double accusation n'est pas humainement fausse, elle est historiquement injuste. Pour deux raisons. D'abord, sur les neuf siècles qui mènent de la conquête arabe (fin VIIe siècle) à la conquête turque (fin XVIe siècle), des dynasties berbères ont soit dominé, soit gouverné l'Algérie durant au moins six siècles. Ensuite, la négation de l'être berbère n'a pu gagner en pérennité qu'avec la caution ou la complicité de nombreux ministres et généraux eux-mêmes d'origine berbère, et ce, sous tous les gouvernements, de l'indépendance à nos jours. Que cet atavisme collaborationniste soit, bon an mal an, fustigé par nombre de militants imazighen sincères et engagés, parfois au risque de leur liberté, voire de leur vie, ne change rien à la permanence du phénomène.

    Cette occultation de la responsabilité autochtone (berbère) m'en rappelle une autre : celle qui fait croire aux médias occidentaux que l'islamisme algérien est un fait spécifiquement arabe, et que le Berbère n'en est souvent que la victime. Cette contre-vérité, la presse française, à l’affût de tout ce qui porte préjudice à l’Algérie, en a fait une réalité.

    Et si, naguère, les membres de la communauté berbère se disaient volontiers algériens et fiers de l'être, certains, aujourd’hui écoeurés par la «gangrène islamarabe» (pour reprendre le mot de cet internaute kabyle raciste, anti-arabe, qui se dit plus proche du Juif que du «rat du désert»), vont jusqu'à mettre un voile sur leur «algérianité», pour afficher leur seule ascendance kabyle, et parfois leurs affiliations, voire leurs filiations avec le judéo-christianisme. C'est ainsi, rien de nouveau chez «les damnés de la terre». Il faudrait, en effet, un Frantz Fanon pour analyser les pulsions conflictuelles de ces zélateurs qui, je le répète, font du kabylo-berbérisme comme leurs frères ennemis font de l'arabo-islamisme : dans l'intolérance et la détestation.

    A défaut de Fanon, voici ce que, lors d'un colloque auquel je participais, fin 1999, à Trieste (Italie), déclarait feu Shlomo Elbaz, universitaire israélien d'origine marocaine : «Un certain militantisme amazigh a tendance à rechercher et à idéaliser les affinités et signes d'affiliation susceptibles de contrebalancer le poids de l'élément arabo-islamique... Il y a une sorte de revanche de la part de cette élite qui, dénigrée, cherche à se réhabiliter en minimisant ce qu'elle doit à l'environnement culturel dominant (arabo-islamique) et en amplifiant la dette qu'elle pense avoir contractée vis-à-vis d'une autre civilisation (hébraïque), démunie, celle-là, de toute prétention à l'hégémonie» (Ports et abords de la Méditerranée, Trieste, décembre 1999).
    ...
    Dernière modification par pioto, 10 juin 2016, 16h27.

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    • #3
      ...
      Le terreau du séparatisme

      Audacieuse, cette réflexion (tout est entre «idéaliser» et «contrebalancer», «minimisant» et «amplifiant») mérite d’être méditée aujourd’hui autant par certains militants de la cause berbère que par ces intellectuels qui, depuis la décennie noire, nous proposent une conception néo-algérianiste de l’Histoire, et même de la littérature. C'est sur ce terreau qu’auront poussé les ronces du nouveau séparatisme, celui que les médias français, autour du pathétique et mythomane Bernard-Henri Lévy, s’appliquent à promouvoir en déclinant (comme du temps de Charles Lavigerie, fondateur des «Pères blancs») le particularisme kabyle sur le mode de la distinction. Ainsi, pour ne prendre qu’un seul exemple, notoire, le grand Zidane n’est plus d’origine algérienne (tel qu’il se définit lui-même, comme il l’a rappelé le 28 mai dernier, après le triomphe du Réal de Madrid), mais d’origine kabyle. Comme on dit d'origine corse ou d’origine bretonne : à croire, décidément, que l'Algérie, c'est encore et toujours un peu la France. En attendant que la Kabylie devienne un protectorat israélien ?

      Et voilà que Tizi-Ouzou se découvre, à tes yeux, plus proche de Tel-Aviv que de Constantine (surtout que l’ancienne capitale de la Numidie fut, l’an dernier, décrétée par le pouvoir «Capitale de la culture arabe») ! En Israël, tu avais déclaré, en te prévalant des commentaires d’internautes : «Notre visite en Israël est vécue comme une libération». Et il paraît même qu’au pays de Benyamin Netanyahu et de Jacques Kupfer, on t’aurait surnommé «Le Moïse kabyle» ! Tiens, tiens… Voilà qui me rappelle une autre déclaration, d’un Israélien, Shamaï Leibowitz (avocat des Droits de l’homme en Israël et, surtout petit-fils du célèbre Yeshayahou Leibowitz, la mauvaise conscience d’Israël 1), qui, un jour, provoqua le tollé dans l’opinion israélienne et au sein même de la Knesset en affirmant : «Marwan Barghouti me rappelle Moïse. La lutte des Palestiniens pour la liberté ressemble à celle que les Hébreux ont mené en Egypte. Moïse était un combattant de la liberté. De nombreux passages de la Bible décrivent comment il a essayé de combattre le pouvoir de Pharaon, parfois en faisant couler beaucoup de sang. Mais la Bible nous enseigne qu'une fois que Pharaon a fini par comprendre qu'il ne pouvait pas continuer à forcer ce peuple à vivre sous sa coupe, le calme est revenu en Egypte. C'est la leçon que nous devons tirer» 2. Autant dire que cette leçon nous apprend que le Pharaon d’aujourd’hui s’appelle Netanyahou. Que pour toi, le nouveau Pharaon s’appelle plutôt Bouteflika, cela ne change pas la donne, quant à ton indifférence au malheur d’être palestinien, pour paraphraser Albert Memmi qui, lui, parlait du «malheur d’être juif».
      ...

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      • #4
        ...
        «Tahia Berzidane !»

        Désolé d’avoir à te le dire, Ferhat, mais tu es loin d’avoir la stature de Barghouti. L’Histoire, vois-tu, a ceci d’édifiant : c’est qu’elle n’a point besoin de raccourcis pour éclairer le présent, ou pour nous prévenir contre ces délirantes perspectives d’avenir que tu nourris pour notre pays. C’est ce qui ressort d’un message que t’a adressé un Algérien, Abdelkrim Badjadja, «consultant en archivistique» et qui signe «Un citoyen qui assume son identité dans ses trois dimensions : musulman, amazigh, arab» :

        «Ce que je comprends à travers ce voyage de Ferhat Mehenni en Israël, c'est que bientôt il y aura une base militaire israélienne en Kabylie, si jamais cette région arrivait à obtenir son détachement de l'Algérie. Il faut bien admettre que ce " gouvernement kabyle" de Mehenni ne disposera pas des moyens financiers de son ambition : gérer la Kabylie en tant qu’état indépendant (…). Ce faisant, il faudra bien que Mehenni accorde une contrepartie à Israël : implantation d’une base militaire israélienne aux portes d’Alger. Et dans la foulée, Ferhat Mehenni pourra compter aussi sur les forces israéliennes pour mater tout mouvement de révolte qui se produirait en Kabylie parce qu’il sait très bien que la majorité des Kabyles sont des nationalistes enragés, qui luttent certes pour faire valoir leur identité, mais jamais au prix de la trahison du siècle !».

        Malgré les audacieuses et irréalistes projections de Abdelkrim Badjadja, ses mots en disent long sur les positions de la majorité des Kabyles qui te contestent, cher Monsieur le président du «Gouvernement provisoire kabyle», toute légitimité de parler en leur nom. Et quand je dis «Monsieur le Président», tu imagines bien que je fais référence à ta belle et subversive chanson : «Tahia Berzidane !». Un titre qui te revient en boomerang, en somme, pour te signifier que ta conversion à l’israélisme et ton flirt avec le Likoud font désormais de toi l’objet même de ton propre répertoire. Un retour de bâton qu’une image, que tu n’es pas prêt d’oublier, est venue illustrer, le jour de la levée du corps du regretté Hocine Aït-Ahmed, le 29 décembre 2015, à Lausanne : l’image du fils du défunt chef historique et premier militant de la cause berbère, qui refusa de te serrer la main. Moi, dont le père fut à mes yeux un héros au quotidien, je n’irai pas jusque-là : c’est en ami que je te mets en garde contre cet aventurisme dans lequel t’a jeté une rancœur exacerbée, compréhensible mais contre-productive, à l’égard d’un pouvoir césarien.

        Salah Guemriche*

        le 30 mai 2016
        Dernière modification par pioto, 10 juin 2016, 16h34.

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        • #5
          Libre à toi de noircir le tableau , Salah Guemriche , d'autant plus tu le fait sur commande ...

          Le constat est là Ferhat dérange , car le projet q'il véhicule n'est que l'aboutissement d'une politique négationniste élevée sur la fausseté , qui inévitablement doit s'écrouler sous ses méfaits .

          La pacification de la dernière heure patronnée par De Gaule n 'a pas empêcher l'indépendance de l'Algérie , alors l'auteur de pamphlet larmoyant est en déphasage de la réalité , la "victimisation de la nation arabe" par l'État Sioniste ne fait plus recette .

          Arézki HAMOUDI

          Fondateur du MCB détenu de la cause Berbère des années 70
          Dernière modification par Arezkii, 10 juin 2016, 23h33.

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          • #6
            A peine rentré de voyage !!

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            • #7
              Tamurt – Réponse à tous les pseudo-lettrés qui gargarisent le peuple algérien de somnifères et le peuple kabyle de poison retard! Rassurez vous, monsieur S. Guemriche, ce n’est pas que vous qui êtes visé personnellement mais cette litanie quasi religieuse reprise par tous les asservis au point d’en oublier leurs propres responsabilités dans le devenir de ce pays dit “Algérie”…..
              Mais d’abord un mot pour vous. Vous avez rappelé votre petite histoire avec ce grand militant de la liberté monsieur Ferhat Mehenni en l’encensant pour mieux fustiger les kabyles qui, selon vous qui les connaissez mieux qu’eux-mêmes, ne seront jamais d’accord avec Ferhat. Et ne nous refusons rien, allons jusqu’à les réprimer un jour par les forces israéliennes basées en Kabylie rien que ça !
              Monsieur S.Guermiche soyez raisonnable! Il est trop facile de parler à un peuple comme on parlerait à un enfant en le dorlotant. Le peuple Kabyle ne se réduira jamais à une personne et n’attend de personne des balises de conscience.
              Par toutes les souffrances endurées, par toutes les destructions subies, par toutes les humiliations vécues et par le martyr de nos enfants que jamais nous n’oublierons, je vous dis que votre petit texte digne d’un enfant de collège instruit par un père aux ordres laisse un goût amère pour le Kabyle que je suis.
              En effet, que tire la Kabylie de votre “pensée”, des insultes à travers le dénigrement d’un de ses meilleurs enfants. Oui, monsieur F Mehenni, durant des années, vous appelle au réveil pour la liberté et la dignité quand vous n’avez entendu que le muezzin de la Mecque. Et voilà que vos oreilles se sont miraculeusement ouvertes à sa voix, car cette fois vous tenez une arme à double tranchant, une pilule pour le peuple et une pour vous.
              Pour le peuple, c’est du pain béni. Parler des Juifs et d’Israel à des gens formés par une école raciste, c’est le succès garanti pour vous, quelle bonne occasion de faire un strik : j’écris et mon public ne sera que plus nombreux tant la bêtise racole, je suis content de me déculpabiliser que durant toute ma vie j’ai accepté le mensonge et l’injustice et, mieux encore, je suis au rendez-vous de mes maîtres au moment crucial j’aboie avec les loups. Pendant ce temps, la Kabylie attend toujours votre secours monsieur SG. De vous ne vient que l’insulte. Quelque soit le déguisement sous lequel vous vous présenterez, vous et vos semblables, la Kabylie vous démasque et vous dit “je ne suis pas arabe !”
              Oui, vous avez parlé d’antériorité de l’entité berbère, à supposer que le peuple amazigh devienne une entité… mais alors, qui serait antérieure à quelle autre entité ? Là où, nous, nous Parlons du peuple kabyle qui est et qui a toujours été.
              Vous parlez d’épanouissement de l”être Algerien” ,joli! Nous parlons nous Kabyles de libération et de souveraineté.
              Vous parlez de berbero-arabe, nous Kabyles disons Amazigh
              Vous avez dit : Tizi-ouzu – Tel-Aviv, la Kabylie vous dit: déjà en 1980 le panneau de signalisation indiquant tizi-ouzu dans la langue du colon a été changé par vos semblables en Tel-Aviv.
              Et comme c’est bon continuons, vous dites monsieur H.Ait Ahmed qui n’a pas voulu serrer la main… Voilà comment vous aimez les kabyles, qu’ils vivent et meurent accompagnant l’agonie de leur peuple et de leur patrie!
              Et voici la crème de votre philosophie, l’oppression millénaire du peuple Amazigh est aussi de son fait. Le peuple Kabyle vous dit c’est vrai pour vous qui avez été jusqu’à muter en arabo-berbère mais pour le peuple Kabyle qui est toujours Kabyle, il est bel et bien fini ce temps où on nous dit comment il faut être. Nous insultons peut être les KDS mais parfois je les trouve plus fréquentables que vous.
              Monsieur KATEB Yacine a surnommé monsieur F. Mehenni de maquisard de la chanson, moi je vous surnomme le mec bizarre de l’écriture!
              Sachez monsieur que le peuple kabyle est libre, intelligent et fier. Il considère tous les peuples de la même façon et ne sous-traite son avenir à personne. Il ne sera guidé que par ses valeurs et ses intérêts. Le peuple Kabyle aime ses enfants, il les aime tous, encore plus Ferhat.
              A l’avenir, de grâce messieurs “les pseudos instruits” quand vous voulez parler à la Kabylie sachez qu’elle vous dit: moi je fais ce que je peux pour me libérer, faites en autant et arrêtez de me mettre les bâtons dans les roues!
              Vive la Kabylie libre et moderne!
              Ex détenu 19 Mai 1981
              BELLACHE Boukhalfa
              "Win yeččan tayazit' n Iflissen, iheggi-d tin-is"

              Commentaire


              • #8
                Une base israélienne en Kabylie, c'est incroyable... Je commence à me demander ce qu'il y a réellement derrière ce mouvement du mak. Ne pas connaitre ses ennemis et prendre une partie de son peuple pour ennemi et ...

                Pourquoi Mhenni n'a pas négocié une base Kabyle en Israel ?

                Commentaire


                • #9
                  Prudence

                  Pourquoi Mhenni n'a pas négocié une base Kabyle en Israel ?
                  L'homme est un animal de l’espèce des mammifères,et chez les mammifères il y a les leadeurs et les serviles .
                  "Les petits esprits parlent des gens, les esprits moyens parlent des événements, les grands esprits parlent des idées, et les esprits supérieurs agissent en silence."

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                  • #10
                    Djigo
                    Quel somnifère yarhem weldik ? Vous croyez réellement que le problème algérien est je suis arabe ou je suis kabyle ? Nous sommes un peuple point.

                    Aucune de nos villes n'est entièrement construite, nous n'avons pas de loi stricte et claire qui nous légifère, nous avons un gouvernement trop absent, le marché de l'informel prend au moins 60 à 70 % de l'économie, plus de 50 % de ceux qui travaillent sont au noir et ne sont pas assurés et ne cotisent pas pour leur retraite... et la liste est longue.

                    On en a marre de votre guerre arabe/kabyle, la Kabylie est algérienne, est amazigh et c'est tout et vos origines sont du yemen haba men haba wa kariha men karah.

                    Une base israélienne et il n'y aura plus d'algérien sur terre qu'il soit kabyle ou arabe.

                    Commentaire


                    • #11
                      Je suis pour si Mr Mhenni propose une base Kabyle en Israel
                      Chiche ya Mr Mhenni et on verra si Israel pays 10 fois plus petit que l'Algérie acceptera.

                      Commentaire


                      • #12
                        Chiche ya Mr Mhenni et on verra si Israel pays 10 fois plus petit que l'Algérie acceptera.
                        non, pas 10 fois, plus de 119 fois.

                        Commentaire


                        • #13
                          @prudence

                          une base de l'OTAN ou d'Israël en kabylie pourquoi pas

                          Djigo
                          Quel somnifère yarhem weldik ? Vous croyez réellement que le problème algérien est je suis arabe ou je suis kabyle ? Nous sommes un peuple point.
                          ya weddi libre a toi et les tiens de bazarder la définition de mot "peuple" à votre guise, mais nous nous savons de qui tenir et respectons ce mot pour cela. vous êtes un ghachi pas un peuple el mouhim on a pas les même valeurs sans sentiment de supériorité de ma part. je ne crois pas en notre union en l'état actuel et j'estime qu'elle n'apportera rien et je dirais même qu'elle fait notre faiblesse.
                          occupe toi des priorités qui vous semblent les plus urgentes et on fera de même avec les nôtres.
                          "Win yeččan tayazit' n Iflissen, iheggi-d tin-is"

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                          • #14
                            Et comme c’est bon continuons, vous dites monsieur H.Ait Ahmed qui n’a pas voulu serrer la main
                            C'est son fils,cela s'est passé lors de l'enterrement.

                            el mouhim on a pas les même valeurs sans sentiment de supériorité de ma part
                            Bien sur selon une définition kabyle du mot valeur?

                            "Ce qui est posé comme vrai, beau, bien, d'un point de vue personnel ou selon les critères d'une société et qui est donné comme un idéal à atteindre, "
                            ou
                            comme quelque chose à défendre : Nous avions des systèmes de valeurs différents.

                            D'un débat d'idée,on arrive a un règlement de compte.

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                            • #15
                              ya weddi libre a toi et les tiens de bazarder la définition de mot "peuple" à votre guise, mais nous nous savons de qui tenir et respectons ce mot pour cela. vous êtes un ghachi pas un peuple el mouhim on a pas les même valeurs sans sentiment de supériorité de ma part. je ne crois pas en notre union en l'état actuel et j'estime qu'elle n'apportera rien et je dirais même qu'elle fait notre faiblesse.
                              Djigo djigo djido... je vois que la vie ne vous rien appris petit
                              Je parle de peuple parce que j'en connais la définition justement. Sans sentiment de supériorité, votre message message est au contraire porteur de takabor.

                              Où allez-vous installer ces bases ? Et puis vous oubliez une chose de taille, le gouvernement, le vrai, va-t-il accepter ? Et aussi les régions limitrophes à la vôtre accepteront-ils ?

                              Je comprends que pour faire une telle démarche, qu'il y a un grand désespoir.

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