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15 ans déjà… 15 ans de trop !

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  • 15 ans déjà… 15 ans de trop !

    Chronique de Sammy OUSSEDIK

    À la suite de l’assassinat du lycéen Massinissa Guermah, le 14 juin 2001, plus d’un million d’algériens marchèrent sur Alger afin de protester contre la répression qui fera 126 morts et plus de 5000 blessés, et revendiquer des droits et libertés démocratiques Ce fut la dernière grande mobilisation populaire pacifique qui fit trembler la Matrice…

    À cette occasion, la version post-1999 du régime fit voir certains des éléments qui lui assureront un pouvoir sans partage, qui dure encore et encore. Au nombre des ingrédients de ce poison qui continue de ronger notre société et nous prive de nos libertés, je nommerai, entre autres :

    – L’instrumentalisation de la justice, notamment en octroyant l’impunité aux criminels et en interdisant toute manifestation dans les centres urbains.

    – L’utilisation de la rente pour anesthésier toute velléité de revendications politiques, culturelles, sociales…

    – Le financement de « baltadjias » afin de dissuader, aux côtés de l’appareil de répression formel, les éventuels contestataires tenté de descendre dans la rue…Ainsi l’ordre de la Matrice était assuré !

    – La division des Algériens, vieux classique du mode de gouvernement de la Matrice, en travestissant les revendications démocratiques et culturelles des manifestants en les faisant passer pour des appels à la xénophobie et à la violence. Le pouvoir se présenta alors, comme le bouclier des Algériens face aux revendications des Kabyles et plus largement au chaos.

    – La volonté de la Matrice à apparaitre le garant de la paix et de la prospérité aux yeux des Algériens traumatisés par une guerre civile dont les corps et les esprits n’ont pas été encore purgés. Pour cela, elle désignera la mouvance islamiste radicale et les mouvements démocratiques et sociaux, comme des menaces tout aussi dangereuses l’une que l’autre. Elle saura aussi s’en servir en les exhibant dans les rues en toute impunité. Tragique plaisanterie.

    – La fragmentation de toutes les initiatives démocratiques qui avaient quelques chances d’aboutir.

    Voilà certains des éléments de la tragédie qui se joue depuis et dont nous sommes, hélas et en même temps, les acteurs et les spectateurs. Cependant, il faut bien le dire, il est facile de remettre en cause ceux qui nous gouvernent mais, individuellement et collectivement, nous ne pouvons échapper à notre propre examen de conscience.

    Nous aussi avons été contaminés par les (non)valeurs et la conduite de ceux qui règnent sur nous. Ils nous ont transmis notre incapacité à nous fédérer, à envisager l’intérêt général comme la condition à l’épanouissement individuel, à remettre en cause notre « confort » factice et qui est déjà plus qu’une illusion, à croire en une forme de « pensée magique » qui voudrait que si l’on refuse de penser à quelque chose celle-ci n’arrivera pas, à croire dans la débrouille comme substitut au vrai travail, à manier l’anathème et l’exclusion envers quiconque ne pense pas comme soi, à chérir l’unanimisme au détriment de la diversité etc. Cependant, ils n’ont pas réussis à nous ôter notre Amour de la Liberté, de la dignité et notre passion pour l’équité !

    Aujourd’hui, afin d’honorer la mémoire des personnes tombées pour la liberté et la Démocratie et d’être à la hauteur de leur sacrifice et de celui de nombreux autres Algériens à travers l’Histoire, nos pensées ne suffisent plus !

    En ces moments où notre avenir est incertain, être digne de ceux qui sont tombés demande à chacun d’entre nous de ne plus être spectateur mais acteur de son destin. Cela veut dire concrètement, pour nous tous Algériens, s’unir efficacement et réellement autour de valeurs démocratiques et de progrès, renoncer au bal des egos, mettre en place des formes de résistance pacifique et prendre conscience que le changement ne peut être qu’une œuvre collective…

    Sammy OUSSEDIK.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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