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La leçon oubliée du New Deal

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  • La leçon oubliée du New Deal

    La crise que nous connaissons depuis 2007-2008 est venue rappeler celle des années 1930. De nombreuses comparaisons ont été faites sur l’euphorie financière qui les a précédées, la montée des inégalités, les effets sur l’activité économique, etc. De son côté, l’économiste américain Jan Kregel a décidé de se pencher sur les réponses apportées à la crise par les dirigeants politiques. Il montre alors qu’à travers le temps, s’ils ont tous commencé par prendre le même type de mesures, les chemins ont ensuite, malheureusement pour nous, largement divergé.

    Calmer la peur sur les banques

    Lors de son arrivée au pouvoir en mars 1933, l’objectif politique de Franklin D. Roosevelt est de répondre à l’incertitude sur l’avenir qui mine l’économie américaine. Un objectif résumé dans son discours d’investiture par le célèbre « ce que nous devons craindre, c’est la peur elle-même ». Face à une crise bancaire d’ampleur systémique, c’est-à-dire capable de saper durablement la confiance dans les mécanismes de crédit, il n’y avait pas d’autre solution que de commencer par calmer la peur sur l’avenir des banques. C’est bien ce qu’a fait Roosevelt immédiatement lors de son arrivée au pouvoir.
    Jan Kregel résume brièvement une histoire connue : la plus grande économie du monde fermant complètement son système bancaire, le contrôle public des établissements, la recapitalisation forcée de certains d’entre eux, la réouverture progressive. Puis, une phase de régulation avec la séparation des banques de détail et d’investissement, la mise en œuvre de la garantie de dépôts, les pouvoirs de régulation accrus de la banque centrale, etc. Nos dirigeants ont suivi les mêmes principes : une phase de sauvetage, une phase de régulation.

    Calmer la peur sur le chômage

    La deuxième étape a consisté à tenter de supprimer la peur du chômage. Le gouvernement a encouragé diverses formes d’emplois avant de mettre en œuvre une politique d’emplois publics.
    Cette intervention, souligne Kregel, n’était pas motivée par un souci de relance keynésienne mais soutenue par des considérations d’ordre psychologique et éthique : la population ne reprendra pas assez confiance dans l’économie tant qu’il y aura du chômage, il faut donc le réduire le plus vite possible. Une première divergence avec le traitement contemporain de la crise. Qui s’explique par une autre divergence : les choix de politique budgétaire.

    Calmer la peur sur les déficits

    On s’en souvient peu mais Roosevelt avait été élu sur un programme de réduction des dépenses publiques. L’intervention de l’Etat dans l’économie prenant de l’ampleur, les déficits se sont mis à grimper. Le gouvernement a lors mis en œuvre en 1937 une politique d’austérité… qui a commencé à refaireplonger l’économie.Les dirigeants économiques américains – en particulier du ministre des Finance Henry Morgenthau et du président de la banque centrale Marriner Eccles – ont alors compris qu’ils faisaient fausse route et ont décidé d’abandonner le dogme de l’austérité auquel ils croyaient.

    Ils ont réussi à convaincre le président, le Congrès et la population que c’était la bonne voie. Une intelligence historique qui a fait malheureusement défaut à nos dirigeants actuels*

    Alteréco
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