Annonce

Réduire
Aucune annonce.

En France, la pollution de l'air provoque presque autant de décès que l'alcool

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • En France, la pollution de l'air provoque presque autant de décès que l'alcool

    Selon une étude menée par la nouvelle Agence de santé publique, la pollution atmosphérique due aux particules fines fait 48 000 morts par an.

    C’est certes moins que les effets du tabac avec ses 80 000 décès par an , mais les dégâts causés par la pollution de l’air sont aujourd’hui presqu’aussi importants que ceux provoqués par l’alcool: 48 000 morts par an, directement imputable à la pollution aux particules fines en France. Et pour dire les choses plus précisément, cela correspond pour une personne de 30 ans à deux ans d’espérance de vie en moins. «La pollution de l’air est ainsi aujourd’hui le troisième facteur de risque», explique François Bourdillon, directeur de la nouvelle Agence de santé publique qui publie, ce mardi matin, lors d’un colloque intitulé «impacts sanitaires de la pollution de l’air en France: nouvelles données et perspectives» une série d’études inédites.

    Ces études sont importantes, même si elles ne donnent pas un visage nouveau aux effets de la pollution. Elles confirment les données précédentes. Pour la première fois, ce sont des travaux réalisés à partir de données françaises et non européennes, et surtout ces recherches pointent les effets, nullement anecdotiques, de la pollution de l’air en zone rurale. Et elles soulignent enfin que ce n’est pas tant les pics de pollution qui sont à redouter que le temps de l’exposition.

    Pour parvenir à dessiner ces effets sanitaires sur tout le territoire français, les chercheurs ont travaillé à partir deux grandes cohortes, dont l’une de l’EDF qui regroupe près de 30 000 personnes. Puis ils ont segmenté les groupes entre ceux qui vivent dans des villes de plus de 100 000 habitants, ceux dans des villes de 10 à 100 000, et enfin ceux en zone rurale. Ils ont retenu la seule pollution aux particules fines, en lien avec l’activité humaine, comme le transport, le chauffage, ou toute autre combustion. Et ainsi, ils ont pu construire peu à peu une carte des dégâts sanitaires.

    Baisse de l’espérance de vie
    «Nous ne sommes pas dans l’exagération, et les résultats que nous publions sont plutôt des estimations basses», note en préalable François Bourdillon. Les chiffres sont bruts: ainsi, pour les habitants de zones urbaines de plus de 100 000 habitants, l’effet est autour d’une perte de 15 mois d’espérance de vie à 30 ans: elle baisse à 10 mois pour ceux qui vivent dans des petites villes, et dans les zones rurales, ce sont en moyenne 9 mois d’espérance de vie qui sont perdus. «C’est la première fois que l’on note clairement la pollution de l’air en zone rurale, de même que nos travaux montrent clairement que les pics de pollution sont beaucoup moins dangereux sur la santé que l’exposition chronique».

    Second volet de ces travaux, y a-t-il des choses à faire et si tel est le cas quel gain pourrait-on en tirer ? Réponses claires : cela marche. «Si toutes les villes réussissaient à atteindre les concentrations des communes les moins polluées, 34 000 décès pourraient être ainsi évités», note l’Agence de santé publique. 14 900 décès en moins dans les villes de plus de 100 000 habitants, 11 300 décès en moins dans les villes de 10 à 100 000 habitants, et 800 décès enfin évités en zone rurale.

    Enfin, est ce que l’on a un peu de recul ? En d’autres termes, est-ce que la situation s’améliore ? «On ne sait pas. En tout cas, aujourd’hui on ne peut pas le dire, ni dans un sens ni dans un autre», lâche François Bourdillon qui ajoute. «Mais ce qui reste certain, c’est que l’on est face à des morts, certes invisibles, mais ces morts existent bel et bien. On ne les voit pas, mais la pollution de l’air entraîne, entre autres, des maladies cardiaques, des maladies pulmonaires, et cette causalité est aujourd’hui sans contestation»


    libération
Chargement...
X