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Espagne : des élections pour rien ?

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  • Espagne : des élections pour rien ?

    Six mois après des législatives qui ont mis fin au bipartisme, le pays retrouve les urnes. Mais les rapports de force n'ont guère changé.
    PAR FRANÇOIS MUSSEAU
    Le Point.fr

    Dimanche, les Espagnols reprennent le chemin des urnes. Mais avant même que le vote ait lieu, le jeune et fringant Albert Rivera, 36 ans, a proposé la formation d'un gouvernement tripartite à deux de ses homologues, le conservateur Mariano Rajoy et le socialiste Pedro Sánchez. Un peu vite en besogne ? Peut-être, mais Albert Rivera, chef de file du parti émergent Ciudadanos (Citoyens), centriste et libéral, sait parfaitement d'avance qu'aucun vainqueur incontestable ne sortira des urnes ce dimanche en Espagne.
    Les derniers sondages de l'institut Metroscopia l'indiquent clairement : 29 % des suffrages pour le Parti populaire (PP) de Mariano Rajoy, le chef de l'exécutif sortant, au pouvoir depuis fin 2011 : 20,5 % pour le socialiste Sánchez et 14,5 % pour Ciudadanos. De son côté, « Unidos Podemos », l'alliance entre les alternatifs radicaux et la gauche communiste, est créditée d'un gros quart des voix, mais, aux yeux de Rivera, ce mouvement iconoclaste, qui prône un affrontement avec Bruxelles concernant la baisse du déficit public et prévoit une rallonge des dépenses publiques à hauteur de 50 milliards d'euros d'ici 2020, n'est pas « un allié sérieux », qui souhaiterait au contraire « dynamiter le système et l'économie de marché ».


    L'offre d'Albert Rivera, qui a pour l'instant été refusée par les socialistes et le PP, reflète la tendance lourde de la politique espagnole : celle de suivre le modèle italien du vote fragmenté, des formations antagoniques et des coalitions difficiles et précaires. En un mot, l'instabilité. Et, peut-être, désormais en Espagne, l'ingouvernabilité. Depuis la fin du franquisme, on assistait à un confortable numéro de duettistes entre le Parti populaire et le Parti socialiste. Puis le changement a été brutal : lors des législatives de décembre dernier et avec l'apparition de deux formations issues du ras-le-bol citoyen après la crise économique (Ciudadanos, d'Albert Rivera, et Podemos, de Pablo Iglesias), des blocages indépassables sont apparus : chacune des quatre formations campant sur ses positions, il a été impossible de sceller la moindre alliance en dépit de quatre longs mois de négociations et de tractations. Si bien que le roi Felipe VI a dû se résoudre à convoquer de nouvelles législatives : celles de ce dimanche.
    Intransigeance

    Or rien ne semble présager une quelconque avancée. D'après les enquêtes d'opinion (hormis la montée de Podemos), les résultats ne devraient pas changer sensiblement et aucun parti ne devrait être en mesure d'obtenir une flamboyante majorité. Or, parallèlement, les quatre chefs de file maintiennent leurs exigences et leur intransigeance. Le flegmatique et sexagénaire Mariano Rajoy a d'ores et déjà rejeté l'idée de céder sa place à un leader conservateur plus jeune et non touché par les scandales de corruption ; le socialiste Pedro Sánchez écarte d'emblée toute entente avec la droite comme avec Podemos, un rival détesté qui risque de le surclasser.
    LIRE aussi Les socialistes espagnols face au vent de panique du "sorpasso"
    Conséquence : en l'absence d'entente à l'horizon, la plupart des analystes estiment qu'un troisième scrutin législatif est à envisager d'ici fin 2016, ce qui supposerait un vide du pouvoir pendant une année complète. Une perspective peu réjouissante pour un pays de moins en moins présent sur la scène internationale, où des lois cruciales sur les retraites, la santé ou l'éducation se font attendre, et à qui Bruxelles exige une coupe de 5 milliards dans ses dépenses publiques.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    où des lois cruciales sur les retraites, la santé ou l'éducation se font attendre, et à qui Bruxelles exige une coupe de 5 milliards dans ses dépenses publiques.
    comment voulez vous faire aimer l europe aux peuples
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

    Commentaire


    • #3
      En Espagne, Podemos en passe de devenir une force politique

      Reuters le 26/06/2016

      par Julien Toyer

      MADRID (Reuters) - La formation anti-austérité Unidos Podemos devrait enregistrer une progression sensible lors des élections législatives organisées ce dimanche en Espagne, ce qui serait un nouveau coup porté aux partis traditionnels européens, déjà ébranlés par le choix des Britanniques de quitter l'Union européenne.

      Les électeurs espagnols électeurs sont à nouveau appelés aux urnes, six mois après qu'un précédent scrutin législatif n'a pu aboutir sur la formation d'une coalition gouvernementale, les partis traditionnels - le parti populaire (PP) et le Parti socialiste espagnol (PSOE) - ayant été bousculés par les nouveaux venus que sont Unidos Podemos et le centriste Ciudadanos.

      Les derniers sondages semblent suggérer que le parlement issu des élections de ce dimanche sera tout aussi fragmenté que le précédent, aucun des quatre grands partis et des six formations régionales n'était susceptible de s'imposer dans un parlement composé de 350 sièges.

      Le parti conservateur PP devrait conserver son rang de première formation politique du pays, avec environ 120 sièges. Mais Ciudadanos ("Citoyens"), son partenaire de coalition le plus évident, ne devrait en remporter qu'une quarantaine, les laissant assez loin des 176 nécessaires pour obtenir la majorité absolue.

      La montée en puissance annoncée d'Unidos Podemos ("Ensemble nous pouvons"), une coalition anti-austérité emmenée par Podemos, pourrait, sur le papier, offrir une voie de sortie.

      En combinant les quelque 90 sièges qu'elle devrait gagner aux 80 que devrait obtenir le PSOE, une majorité absolue est en vue. Avec le soutien de quelques partis régionaux, la voie à la constitution d'une coalition gouvernementale sera ouverte.

      Nombre d'analystes pensent cependant que le PSOE, fondé il y a 137 ans, préférerait former une "grande coalition" avec le PP de l'actuel Premier ministre Mariano Rajoy, voire soutenir un gouvernement PP minoritaire plutôt que de s'associer à un parti qui menace son existence.

      L'INCONNUE DE L'ABSTENTION

      S'inspirant de la Grèce, où le parti de la gauche radicale Syriza du Premier ministre Alexis Tsipras a relégué les socialistes du Pasok au rang d'observateurs, Pablo Iglesias, le dirigeant de la coalition Unidos Podemos, espère affaiblir considérablement le PSOE et le priver de toute chance de diriger un gouvernement.

      Après le vote, jeudi, des Britanniques en faveur d'une sortie de l'Union européenne, Alexis Tsipras et Pablo Iglesias ont appelé à une refondation de l'Union européenne, basée sur un fonctionnement démocratique améliorée, la protection sociale et la solidarité.

      "C'est (le Brexit) une mauvaise nouvelle pour l'avenir de l'Europe. Nous sommes préoccupés par la décision du peuple britannique. Et nous pensons que nous devons reconstruire une autre idée de l'Europe, basé sur les droits sociaux et les droits de l'homme", a dit vendredi à des journalistes Pablo Iglesias à la fin de la campagne.

      Il était difficile de mesurer à ce stade l'impact du Brexit sur le scrutin espagnol. Certains analystes pensent que cela incitera les électeurs à jouer la "carte de la sécurité", en votant soir pour le PP soit pour le PSOE.

      D'autres disent au contraire que le choix des Britanniques de sortir de l'UE pourrait accentuer la défiance des Espagnols vis-à-vis des élites traditionnelles et donc favoriser Podemos.

      Il y a également des interrogations sur la participation, certains anticipant le taux d'abstention le plus élevé depuis le retour à la démocratie dans le pays dans les années 1970.

      (Benoit Van Overstraeten pour le service français)
      The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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