Pire
Par Nadia SALAH | Edition N°:4802 Le 24/06/2016 | Partager AddThis Sharing
L’État économique et donc social du Maroc est encore pire que ce que l’on redoutait. Comme chaque année, fin juin début juillet, les données sortent. Que cela plaise ou pas au gouvernement. Suivis et analysés par la Cnuced, les investissements directs étrangers sont en hausse pratiquement partout, à l’échelle mondiale, même dans les pays sortant d’une guerre civile, même dans les pays en grande dépendance d’un pétrole en baisse. Sauf au Maroc où ces investissements ont reculé de 11% l’année dernière, alors qu’ils sont historiquement bas, en valeur absolue, et ce depuis un sept-huit ans.
Deuxième point, la disparition – bien lire «disparition» – des demandes de crédits pour investissements, ce printemps. Les banques n’ont plus de clients; personne n’a envie d’investir. Discrètement, le GPBM, la CGEM et la Banque centrale ont tenté d’avertir le chef du gouvernement de cette situation inédite et gravissime. Pas de réponse, pas d’action, sauf un tir de barrage anonyme, violent et injuste de la part d’affiliés-PJD. Les auteurs de cette alerte sur investissement se souciaient de la croissance du pays, de son état social… On les a renvoyés en les accusant de «faire de la politique». Que n’en ont-ils donc pas fait davantage: en démocratie, la politique n’est pas le monopole du gouvernement.
Enfin, voilà les chiffres très préoccupants qui sortent de la Cour des comptes, du HCP ou de Bank Al-Maghrib: l’endettement réel est dissimulé; les entreprises publiques à qui l’Etat ne rembourse pas ce qu’il leur doit se surendettent sans contrôle, sans que la cohérence soit garantie. C’est trop triste pour continuer à aligner les mécomptes. Le seul espoir est une sérieuse reprise en main, avec toute la transparence et la reddition des comptes que l’état réel du pays impose.
Par Nadia SALAH | Edition N°:4802 Le 24/06/2016 | Partager AddThis Sharing
L’État économique et donc social du Maroc est encore pire que ce que l’on redoutait. Comme chaque année, fin juin début juillet, les données sortent. Que cela plaise ou pas au gouvernement. Suivis et analysés par la Cnuced, les investissements directs étrangers sont en hausse pratiquement partout, à l’échelle mondiale, même dans les pays sortant d’une guerre civile, même dans les pays en grande dépendance d’un pétrole en baisse. Sauf au Maroc où ces investissements ont reculé de 11% l’année dernière, alors qu’ils sont historiquement bas, en valeur absolue, et ce depuis un sept-huit ans.
Deuxième point, la disparition – bien lire «disparition» – des demandes de crédits pour investissements, ce printemps. Les banques n’ont plus de clients; personne n’a envie d’investir. Discrètement, le GPBM, la CGEM et la Banque centrale ont tenté d’avertir le chef du gouvernement de cette situation inédite et gravissime. Pas de réponse, pas d’action, sauf un tir de barrage anonyme, violent et injuste de la part d’affiliés-PJD. Les auteurs de cette alerte sur investissement se souciaient de la croissance du pays, de son état social… On les a renvoyés en les accusant de «faire de la politique». Que n’en ont-ils donc pas fait davantage: en démocratie, la politique n’est pas le monopole du gouvernement.
Enfin, voilà les chiffres très préoccupants qui sortent de la Cour des comptes, du HCP ou de Bank Al-Maghrib: l’endettement réel est dissimulé; les entreprises publiques à qui l’Etat ne rembourse pas ce qu’il leur doit se surendettent sans contrôle, sans que la cohérence soit garantie. C’est trop triste pour continuer à aligner les mécomptes. Le seul espoir est une sérieuse reprise en main, avec toute la transparence et la reddition des comptes que l’état réel du pays impose.
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