Écrit par Yani T.
Après plusieurs mois de dépréciation, le gouvernement semble vouloir assumer enfin une dévaluation du dinar en bonne et due forme. Selon des sources proches de la Banque centrale, la monnaie nationale connaîtrait sous peu la première dévaluation officielle depuis le début de la crise, une action monétaire qui fera suite à une série de dépréciations dans laquelle le dinar s’est embourbé depuis la mi-2014.
Après une opération de désinflation qui a duré le long de l’année 2013, suivie d’une ininterrompue série de dépréciations, amorcée surtout depuis la mi-2014, l’Exécutif serait sur le point d’acquiescer à l’un des desiderata des experts : dévaluer la monnaie nationale. Et dire que la valeur du dinar a fortement chuté depuis juin 2014, dans le sillage de la baisse des cours mondiaux de pétrole, soit d’environ 30% face au dollar et de 15% contre l’euro. Il ne s’agissait que d’une dépréciation liée à un mouvement de monnaies, à une flexibilité délibérée du dinar, voire à l’impact du choc externe de grande ampleur sur les fondamentaux économiques du pays. De l’avis du gouvernement, cette dépréciation est insuffisante. Il est temps que la monnaie nationale subisse une dévaluation en bonne et due forme. Plusieurs experts, dont ceux réunis par le CNES en 2015 en vue de débattre de la situation économique avec le gouvernement, ont recommandé une dévaluation, une des actions susceptibles de réduire l’impact du choc externe. « Nous recommandons une baisse d’au moins 10% pour protéger la production et l’épargne nationales sachant que les tensions inflationnistes sont encore soutenables », estiment Raouf Boucekkine et Nour Meddahi, professeurs d’économie dans des universités françaises.
D’autres experts estiment pour leur part qu’une dévaluation est plus que jamais possible, maintenant que les tensions inflationnistes se sont estompées. Elle est même souhaitable à l’heure où l’épargne et les recettes libellées en dinar fondent comme neige au soleil, tandis que la valeur des importations continue à culminer à des niveaux peu soutenables. A septembre 2015, le taux de change effectif réel du dinar était encore apprécié par rapport à son niveau d’équilibre de moyen terme, d’où la pensée ambiante quant à une dévaluation effective. Elle serait l’une des premières missions du nouveau gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Loukal. Son prédécesseur, Mohamed Laksaci avait le geste hésitant sur cette question, se contentant d’intervenir sur le marché de change de manière sporadique afin de prévenir toute appréciation du taux effectif réel dommageable pour la stabilité macroéconomique à moyen terme.
On n’en est plus là. Les discussions et les intentions ont pris une toute nouvelle tournure. L’on s’achemine droit vers une dévaluation officielle du dinar. L’idée est que le dinar doit être géré désormais de manière purement économique ; il est illogique que son taux de change effectif réel soit apprécié à l’heure où les prix du pétrole perdent encore de leur valeur (-60%). L’une des erreurs du précédent choc pétrolier à ne plus commettre est celle de laisser le dinar s’apprécier contre le dollar pendant que les fondamentaux baissent, la croissance s’affaiblit et le cours du pétrole chute…
reporters.dz
Du dinar et de sa valeur
Écrit par Lyes Sakhi
Le scénario est évoqué depuis plusieurs mois, il pourrait voir le jour prochainement et pourrait être l’une des premières grandes et spectaculaires actions du nouveau gouverneur de la Banque d’Algérie, Loukal Mohamed. L’Autorité monétaire du pays, en effet, envisagerait sérieusement une dévaluation du dinar, une option souvent abordée dans les discussions sur l’état économique de l’Algérie mais jamais réalisée par le gouvernement qui lui a préféré la gestion par dépréciations successives. Mais cela, c’était avant que les indicateurs de notre économie ne commencent à inquiéter les plus optimistes des experts et les plus stoïques des gestionnaires. Et qu’ils n’exigent une autre stratégie monétaire face à la crise ! Si ce scénario de dévaluation se concrétise, ce qui ne serait pas une catastrophe mais l’expression d’une réalité économique et financière, -la nôtre actuellement et dont il est possible d’en sortir moyennant une stratégie efficiente- cela voudrait dire que le gouvernement accepte de considérer enfin une déjà vieille revendication des économistes pour préserver l’économie nationale d’un choc externe plus douloureux.
A la place de la convertibilité du dinar, revendiquée par des cercles patronaux et de réflexion sur l’économie et l’entreprise, ce sera, pour reprendre leur expression, pour un autre « choc de confiance » qu’aurait donc opté le gouvernement. A quel taux ? Il y a peu de temps, des experts ont avancé celui de 10% mais il ne s’agit-là que d’une proposition qui peut être dépassée ou revue à la baisse par l’Autorité monétaire suivant les éléments dont elle dispose. Les arbitrages comme les choix se feront en fonction de ses éléments affinés. Pour quel besoin ? A cette question, la réponse est plus évidente. Il s’agit de limiter les conséquences fâcheuses de la dépression des cours pétroliers, mettre fin à un contexte qui n’a profité qu’aux importateurs qui vont avantageusement chercher dans les banques des devises au prix d’un dinar surévalué, préserver la production et l’épargne nationale, augmenter la compétitivité économique du pays et redonner du souffle à la croissance, qui viendrait entre autres par l’attraction d’investisseurs motivés par un taux de change attractif.
reporters.dz
Après plusieurs mois de dépréciation, le gouvernement semble vouloir assumer enfin une dévaluation du dinar en bonne et due forme. Selon des sources proches de la Banque centrale, la monnaie nationale connaîtrait sous peu la première dévaluation officielle depuis le début de la crise, une action monétaire qui fera suite à une série de dépréciations dans laquelle le dinar s’est embourbé depuis la mi-2014.
Après une opération de désinflation qui a duré le long de l’année 2013, suivie d’une ininterrompue série de dépréciations, amorcée surtout depuis la mi-2014, l’Exécutif serait sur le point d’acquiescer à l’un des desiderata des experts : dévaluer la monnaie nationale. Et dire que la valeur du dinar a fortement chuté depuis juin 2014, dans le sillage de la baisse des cours mondiaux de pétrole, soit d’environ 30% face au dollar et de 15% contre l’euro. Il ne s’agissait que d’une dépréciation liée à un mouvement de monnaies, à une flexibilité délibérée du dinar, voire à l’impact du choc externe de grande ampleur sur les fondamentaux économiques du pays. De l’avis du gouvernement, cette dépréciation est insuffisante. Il est temps que la monnaie nationale subisse une dévaluation en bonne et due forme. Plusieurs experts, dont ceux réunis par le CNES en 2015 en vue de débattre de la situation économique avec le gouvernement, ont recommandé une dévaluation, une des actions susceptibles de réduire l’impact du choc externe. « Nous recommandons une baisse d’au moins 10% pour protéger la production et l’épargne nationales sachant que les tensions inflationnistes sont encore soutenables », estiment Raouf Boucekkine et Nour Meddahi, professeurs d’économie dans des universités françaises.
D’autres experts estiment pour leur part qu’une dévaluation est plus que jamais possible, maintenant que les tensions inflationnistes se sont estompées. Elle est même souhaitable à l’heure où l’épargne et les recettes libellées en dinar fondent comme neige au soleil, tandis que la valeur des importations continue à culminer à des niveaux peu soutenables. A septembre 2015, le taux de change effectif réel du dinar était encore apprécié par rapport à son niveau d’équilibre de moyen terme, d’où la pensée ambiante quant à une dévaluation effective. Elle serait l’une des premières missions du nouveau gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Loukal. Son prédécesseur, Mohamed Laksaci avait le geste hésitant sur cette question, se contentant d’intervenir sur le marché de change de manière sporadique afin de prévenir toute appréciation du taux effectif réel dommageable pour la stabilité macroéconomique à moyen terme.
On n’en est plus là. Les discussions et les intentions ont pris une toute nouvelle tournure. L’on s’achemine droit vers une dévaluation officielle du dinar. L’idée est que le dinar doit être géré désormais de manière purement économique ; il est illogique que son taux de change effectif réel soit apprécié à l’heure où les prix du pétrole perdent encore de leur valeur (-60%). L’une des erreurs du précédent choc pétrolier à ne plus commettre est celle de laisser le dinar s’apprécier contre le dollar pendant que les fondamentaux baissent, la croissance s’affaiblit et le cours du pétrole chute…
reporters.dz
Du dinar et de sa valeur
Écrit par Lyes Sakhi
Le scénario est évoqué depuis plusieurs mois, il pourrait voir le jour prochainement et pourrait être l’une des premières grandes et spectaculaires actions du nouveau gouverneur de la Banque d’Algérie, Loukal Mohamed. L’Autorité monétaire du pays, en effet, envisagerait sérieusement une dévaluation du dinar, une option souvent abordée dans les discussions sur l’état économique de l’Algérie mais jamais réalisée par le gouvernement qui lui a préféré la gestion par dépréciations successives. Mais cela, c’était avant que les indicateurs de notre économie ne commencent à inquiéter les plus optimistes des experts et les plus stoïques des gestionnaires. Et qu’ils n’exigent une autre stratégie monétaire face à la crise ! Si ce scénario de dévaluation se concrétise, ce qui ne serait pas une catastrophe mais l’expression d’une réalité économique et financière, -la nôtre actuellement et dont il est possible d’en sortir moyennant une stratégie efficiente- cela voudrait dire que le gouvernement accepte de considérer enfin une déjà vieille revendication des économistes pour préserver l’économie nationale d’un choc externe plus douloureux.
A la place de la convertibilité du dinar, revendiquée par des cercles patronaux et de réflexion sur l’économie et l’entreprise, ce sera, pour reprendre leur expression, pour un autre « choc de confiance » qu’aurait donc opté le gouvernement. A quel taux ? Il y a peu de temps, des experts ont avancé celui de 10% mais il ne s’agit-là que d’une proposition qui peut être dépassée ou revue à la baisse par l’Autorité monétaire suivant les éléments dont elle dispose. Les arbitrages comme les choix se feront en fonction de ses éléments affinés. Pour quel besoin ? A cette question, la réponse est plus évidente. Il s’agit de limiter les conséquences fâcheuses de la dépression des cours pétroliers, mettre fin à un contexte qui n’a profité qu’aux importateurs qui vont avantageusement chercher dans les banques des devises au prix d’un dinar surévalué, préserver la production et l’épargne nationale, augmenter la compétitivité économique du pays et redonner du souffle à la croissance, qui viendrait entre autres par l’attraction d’investisseurs motivés par un taux de change attractif.
reporters.dz
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