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Irak, l’écho d’un fiasco

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  • Irak, l’écho d’un fiasco

    Attendu depuis sept ans, le rapport Chilcot publié mercredi dresse un dernier bilan, critique, de l’intervention britannique en 2003. Premier visé, Tony Blair admet des erreurs mais assume sa décision de l’époque

    «Arrêtez maintenant ou vous en paierez le prix politique !» Cet avertissement, lancé par l’actuel leader du Parti travailliste, Jeremy Corbyn, lors d’un rassemblement à Hyde Park, au cœur de Londres, avant le début de la guerre en Irak, prend aujourd’hui tout son sens. Treize ans plus tard, Tony Blair s’apprête à payer ce prix, à la suite de la publication du très attendu rapport Chilcot.

    Après sept années d’enquête et d’élaboration, ce fameux rapport sur les dessous de l’intervention britannique en Irak en 2003 a été publié mercredi, en fin de matinée. Juste avant sa mise en ligne, son président, John Chilcot, a présenté les conclusions cinglantes de ce projet fastidieux. Depuis le centre de conférence Elizabeth II, près de Westminster, il a expliqué que Saddam Hussein, bien qu’il fut «indubitablement un dictateur brutal», ne représentait pas une menace imminente lors de l’intervention démarrée en mars 2003 et que «l’action militaire n’était pas le dernier recours à l’époque». Le rapport Chilcot, composé de douze volumes, dresse un bilan critique de la politique étrangère britannique entre 2001 et 2009 et se montre tout particulièrement sévère envers Tony Blair. L’ancien Premier ministre travailliste (1997-2007) a exagéré la menace que représentait le régime irakien afin de convaincre les députés et l’opinion publique britannique qu’une intervention était nécessaire, conclut le rapport.

    Avec Bush «quoi qu’il arrive»
    D’après John Chilcot, Tony Blair «a écrit au président Bush pour lui assurer qu’il serait avec lui quoi qu’il arrive», en juillet 2002, bien avant que son gouvernement ne compile les expertises. Le principal intéressé a assuré qu’il avait agi «de bonne foi» et qu’il avait «pris la bonne décision». Face à la tempête médiatique, politique et éventuellement judiciaire, il se dit prêt à prendre ses responsabilités. En octobre 2015, l’ex-Premier ministre s’était déjà excusé pour les erreurs de «planification» et certains «renseignements faux», faisant référence aux armes de destruction massive qui représentaient, à ses yeux, une sérieuse menace à l’époque, mais dont l’existence n’a jamais été prouvée.

    Si le rapport ne remet pas en question la légalité de la guerre en Irak, il questionne le jugement de Tony Blair, dont la réputation risque de souffrir un peu plus. Mercredi déjà, les manifestants plantés devant le centre de conférence avaient ressorti leurs pancartes «Bliar», jeu de mots entre Blair et liar («menteur»). Lors de la session parlementaire hebdomadaire qui a suivi, Jeremy Corbyn n’a pas été aussi sévère que l’on s’y attendait. Peut-être attend-il de digérer les 12,6 millions de mots (trois fois plus que la Bible) du rapport avant d’attaquer son prédécesseur ?

    Le leader travailliste, qui faisait partie des 139 députés de son parti à avoir voté contre l’intervention en 2003, a tout de même souligné que le Parlement avait été «induit en erreur» et que les responsables devaient «assumer les conséquences». Pour l’ex-leader du Scottish National Party (SNP) Alex Salmond, la conclusion du rapport est claire : «Qui est responsable ? La réponse est sans aucun doute Tony Blair. Il faut désormais réfléchir aux conséquences politiques et judiciaires appropriées pour les responsables.» Les familles des 179 soldats tués en Irak entre 2003 et 2009 vont elles aussi réfléchir à une éventuelle action en justice.

    Travail retardé
    La publication du rapport Chilcot vient mettre fin à des années d’attente. Quand, en juin 2009, Gordon Brown, alors Premier ministre, avait annoncé qu’une enquête indépendante serait lancée, pour «tirer des leçons» de la guerre en Irak, ses conclusions étaient attendues deux ou trois ans plus tard. Mais le travail des enquêteurs a été retardé pour plusieurs raisons. Au cours de ces sept années, la commission, composée de John Chilcot et de quatre autres membres, a entendu 129 témoins, dont des chefs militaires et des personnalités politiques comme Tony Blair, à deux reprises.

    Leur droit de réponse - les personnes mises en cause ont pu répondre aux accusations avant publication - a pris plus de temps que prévu. La maladie de l’un des membres de la commission, Martin Gilbert, décédé en février 2015, a aussi ralenti le processus. Mais par-dessus tout, il aura fallu attendre l’été 2014 pour que le gouvernement autorise la commission à utiliser des documents classifiés, comme des comptes rendus de réunions du cabinet et, surtout, les fameuses «grandes lignes» des correspondances personnelles échangées entre Tony Blair et George W. Bush, qui interrogent quant aux motivations de l’ancien Premier ministre britannique.


    libération fr

  • #2
    Si le rapport ne remet pas en question la légalité de la guerre en Irak
    Comment il peut affirmer cela tout en accusant Blair d'avoir commis une faute?

    Ce qui me choque le plus c'est la réaction de blair:
    "je ne regrette rien,car le monde est plus sur aujourd'hui".
    Les irakiens le remercie du fond du cœur,leur pays est un havre paix ou il n'y a aucune violence.

    En tout cas ce rapport prouve l'impuissance et la servilité des arabes,musulmans,si c’étaient des dirigeants arabes,musulmans ils seraient devant un tribunal international,mais voila,on préfère s’entre tuer entre nous, avec les armes que ces assassins nous vendent.

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