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Bouteflika, après le chaos, la dictature

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  • Bouteflika, après le chaos, la dictature

    À l’occasion de la célébration du 54e anniversaire de l’Indépendance, le président Abdelaziz Bouteflika s’est adressé comme le veut la tradition aux Algériens. Un message écrit, diffusé via l’agence de presse officielle APS. Une énième sortie virtuelle pour un président de plus en plus malade et qui semble déconnecté des réalités difficiles du pays.

    Sans surprise, le discours n’apporte rien de nouveau. Le chef de l’État refuse de reconnaître ses erreurs, ou du moins d’en assumer certaines. Pourtant, ce sont ces erreurs qui ont conduit l’Algérie à l’impasse, du moins sur le plan économique. Comme à son habitude, il s’affiche en décalage avec l’actualité et les faits.

    Des réponses populistes

    Dans son message le Président consacre un bon chapitre au volet économique. Il commence par répondre à ceux qui critiquent le bilan économique de Bouteflika et précisément aux parties qui se demandent à juste titre comment ont été dépensés les 800 milliards de dollars (lire nos informations).

    Mais la réponse présidentielle manque de précision et de conviction. « Les fruits de tous ces efforts sont là sur le terrain, et nul ne peut les contester, tout comme ces résultats constituent autant de réponses à ceux qui s’interrogent sur la destination prise par les revenus des hydrocarbures », affirme le chef de l’État.

    Aucun chiffre n’a été donné par le président qui s’est contenté à énumérer « les acquis » pour les Algériens depuis son arrivée au pouvoir, en termes de logement, de raccordement en électricité et gaz, d’infrastructures éducatives, en passant par les hôpitaux et les universités construits ou encore la résorption du chômage.

    La fibre patriotique

    En fait, le président donne une réponse politique à des interrogations purement techniques et économiques. C’est un peu insuffisant pour justifier une dépense de 800 milliards de dollars en 15 ans. C’est ce qu’on appelle faire du populisme.

    Mais il y a une réalité que le président n’a pas pu omettre. Il s’agit de la persistance de la dépendance de notre économie à la rente pétrolière.

    Toutefois, selon Bouteflika, le pouvoir n’y est pour rien dans cette situation. Tout comme il n’assume aucune responsabilité dans la crise économique qui frappe le pays de plein fouet.

    Mieux : selon Bouteflika, le pouvoir a su éviter au pays le pire grâce à sa sagesse et l’argent est bien dépensé. «… (Ce choc) n’est pas la conséquence de failles dans notre démarche interne. Bien au contraire, ce sont les décisions nationales prudentes que nous avons prises il y a quelques années, notamment un important remboursement anticipé de la dette extérieure, dont la dette militaire, ce qui nous a permis d’accomplir un bond qualitatif dans la mise à niveau des capacités et des équipements de l’Armée nationale populaire, la digne héritière de l’Armée de libération nationale». Après le populisme, le chef de l’État fait appel au patriotisme des Algériens. Comprendre de son message : le pouvoir dépense beaucoup mais c’est pour la sécurité des Algériens via le renforcement de l’armée.

    Reproche et appel à l’opposition

    Face à l’échec, Bouteflika a un bouc-émissaire tout désigné : l’opposition. Le président de la République reproche à l’opposition son manque de coopération. Pour lui le développement du pays a besoin de sérénité. Une sérénité qui se propagera davantage également «si nos acteurs politiques acceptent de concourir au débat et aux propositions de solutions, dès lors que l’enjeu n’est pas le pouvoir ou l’opposition, mais bien le devenir économique du pays et le sort de toute la population».

    Seulement, le chef de l’État oublie que cette même opposition est muselée et empêchée de s’exprimer, y compris au sein des instances élues. Les dernières lois votées dans le sillage de la révision de la Constitution vont réduire considérablement sa marge de manœuvre.

    Les multiples projets de loi découlant justement de la nouvelle Constitution ont été fortement contestés par les partis de l’opposition parlementaire. Le projet de Code électoral, la Haute instance de surveillance des élections ne feront, selon les observateurs, qu’étouffer l’opposition. Les nouvelles lois constituent un net recul sur les acquis de l’ouverture politique de la fin des années 1980. Après le chaos économique, Bouteflika mène l’Algérie dans une dictature qui ne dit pas son nom.

    Tsa
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