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Rabat sur orbite culturelle

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  • Rabat sur orbite culturelle

    La capitale administrative du royaume chérifien est au coeur du plus vaste projet culturel du Maroc, Wessal Bouregreg. Revue de détails.

    Nous avons découvert sur le tard qu'une politique touristique ne se limitait pas au nombre de chambres d'hôtel construites, mais qu'il nous fallait former des destinations », explique Tarik Senhaji, DG du Fonds marocain de développement touristique (FMDT). C'est dans une réflexion économique tournée vers le tourisme qu'est né le plus grand projet culturel du pays : Wessal Bouregreg, porté par le fonds Wessal Capital.

    Le projet doit associer d'ici 2020, dans le lit du fleuve Bouregreg, un grand théâtre, un musée de l'archéologie et des sciences de la terre, le musée des archives et une maison de la culture, à proximité d'un vaste complexe immobilier associé à un mega mall. Il a pour ambition de faire de Rabat, la « capitale marocaine de la culture ». La capitale est aujourd'hui la ville la plus créative du pays en termes d'art contemporain avec Marrakech et qui abrite déjà le musée Mohammed-VI, le théâtre Mohammed-V, la villa des Arts, et la bibliothèque nationale.

    En 2010, le Fonds marocain du tourisme est créé pour accompagner la Vision 2010-2020 pour le tourisme. L'objectif : associer des fonds d'investissement privés aux côtés de l'État, dans le cadre de stratégie de développement touristique. En novembre 2011, le FMDT réussit à créer le fonds d'investissement Wessal Capital en s'associant à parts égales avec les fonds souverains des Émirats, du Qatar et du Koweit – rejoint en 2014 par l'Arabie saoudite – autour d'un capital de 2,5 millions d'euros, engagé sur 10 ans
    .
    Bouregreg culture

    Les objectifs et ambitions touristiques et culturelles de l'État ne risquent-ils pas de se perdre dans cette association ? « Nous avons négocié durant 2 ans et demi et signé pas moins de 8 conventions pour décrire exactement le projet commun, cela n'arrivera pas », assure le DG du FMDT. De fait, les deux principales structures du projet Wessal Bouregreg – le grand théâtre et le musée archéologique – relèveront uniquement du public via la toute jeune société de développement local Bouregreg culture, bientôt dotée d'un capital de 300 millions de dirhams. Pour l'heure, aucune décision n'a encore été prise en termes de direction culturelle ni de ressources humaines. Pour la maison de la culture et le musée des archives, dont la construction est en cours, « nous avons des idées pour la gestion culturelle des lieux, mais il faut d'abord qu'on décide si on s'associe par un partenariat international ou si l'on y va seul », précise Tarik Senhaji.

    La folie des grandeurs ?

    Le petit monde de la culture sur l'axe Casa-Rabat reste en partie circonspect face à tous ces projets. « L'inauguration des travaux du grand théâtre de Casablanca, la construction d'un grand théâtre à Rabat ne peuvent que faire plaisir, mais j'ai peur de la folie des grandeurs. […] La question ce n'est pas tant les infrastructures que les personnes qui vont gérer ces lieux d'art et de culture », soulignait, il y a quelques mois, Adil Madih, comédien à la Fondation des arts vivants et metteur en scène.

    Pour se rendre compte de ce que pourrait donner le projet Wessal Bouregreg, il faut se tourner vers le musée Mohammed-VI d'art moderne et contemporain de Rabat, inauguré il y a moins d'un an et soustrait, comme Wessal Bouregreg, à l'administration et la tutelle du ministère de la Culture et du conseil de la ville. En 9 mois, il est parvenu à attirer près de 100 000 visiteurs, en ne possédant qu'une vingtaine d'œuvres en propre. « La commission d'acquisition et de validation des œuvres devrait être constituée en septembre. Notre budget d'acquisition devrait être de près de 5 millions de dirhams de budget. Pour l'heure, nous fonctionnons grâce aux prêts », révèle Mehdi Qotbi, président de la Fondation des musées et fer de lance de la nouvelle politique muséal du royaume.

    Son budget est encore extrêmement incertain. « En 2015, nous avons obtenu 67 millions de dirhams, contre 32 millions en 2014. Il n'y a pas de budget spécifique pour chaque musée », explique Abdallah Chahid, secrétaire général de la Fondation. Dans ce contexte budgétaire, le musée Mohammed-VI n'emploie qu'une quinzaine de personnes et la Fondation a eu recours à l'expertise externe de Mac Kinsey pour définir une feuille de route pour la réhabilitation de ses musées.

    « Nous sommes en train d'apprendre »

    Cette expertise, le Maroc ne l'a pas, car aucune université ni école n'offre de formation dans l'administration de la culture. À défaut, « nous avons signé une convention avec le British Museum. Trois personnes viendront former, pendant une semaine, le personnel de tous les musées à la manipulation et la conservation des œuvres », explique Mehdi Qotbi. Le musée a de toute évidence ouvert sans en avoir les moyens financiers et humains ni aucune visibilité stratégique. « Nous n'avons aucune idée de comment gérer les musées, nous sommes en train d'apprendre », reconnaît Mehdi Qotbi. Malgré cette extrême fragilité, le musée est capable de proposer des expositions – même si elles sont largement éloignées de sa vision moderne et contemporaine. Après l'exposition inaugurale sous forme de revue des grands peintres modernes marocains, devenue en partie permanente, il accueille en ce moment l'exposition sur le Maroc médiéval, en parallèle d'une exposition de street art au sous-sol, en lieu et place du garage réaménagé. Une activité continue rendue possible grâce à la mobilisation d'un homme. Peut-être deux.

    Mehdi Qotbi, homme de réseau

    Mehdi Qotbi, qu'il irrite ou enthousiasme, ne laisse personne indifférent. Peintre dans les années 1970 et chantre de l'amitié franco-marocaine, il est choisi par le roi pour revitaliser les musées du Maroc. L'allure d'un homme du peuple, le bagou, l'enthousiasme parfois démesuré et le réseau étoffé durant plus de 30 ans, le président de la Fondation des musées porte sur ses épaules une nouvelle dynamique culturelle. Pour concevoir l'exposition inaugurale, « je suis allé frapper aux portes. J'ai la chance de connaître beaucoup de gens. À Tanger, j'ai frappé à la porte d'un ami, un Français du Maroc, et il a offert la totalité de la somme, 120 000 euros, dont nous avions besoin pour rénover le musée de Tanger », raconte-t-il. C'est aussi sur ce relationnel que se programment les expositions. « J'ai rencontré la famille César pour l'exposition sur César et le Maroc, explique-t-il. L'exposition a eu lieu fin décembre 2015 et s'est prolongée jusqu'à la mi-mars 2016. En sous-main, Abdelaziz El Idrissi, directeur du musée de Rabat, semble apporter précision et rigueur à l'enthousiasme désordonné de son président. Financement incertain, manque de ressources humaines et de vision culturelle et artistique de long terme, le projet Wessal Bouregerg s'expose aux mêmes difficultés que rencontre aujourd'hui le musée Mohammed-VI. Ses promoteurs – non seulement Wessal Capital, mais également Bouregreg culture – parviendront-ils à dépasser l'expérience du premier musée moderne du pays ?

    le point fr

  • #2
    Tekchbila, excuse me....what a great culture

    F.E.A.R, has two meanings:Forget everything and runorFace everything and Rise.....Voilà !

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    • #3
      Tekchbila, excuse me....what a great culture
      c'a fait partie de notre patrimoine culturel populaire ..
      ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
      On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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      • #4
        c'a fait partie de notre patrimoine culturel populaire ..
        Souvenir d'une peur d'enfant que ces musiciens de rue à la couleur d'ébène, vêtus de peaux de bêtes et d'oripeaux, qui défilaient dans un vacarme terrifiant lors des fêtes religieuses en Algérie compagnie d'un grand taureau noire de sacrifice pour fêter la twiza de l'aid el kabir tous le monde cotise dans cette wa3da en les appel négro batata a l'Oranis dans les années 60..70.
        Dernière modification par katiaret, 08 juillet 2016, 21h11.
        dz(0000/1111)dz

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