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Les premiers pas algériens dans l’exportation de produits agricoles

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  • Les premiers pas algériens dans l’exportation de produits agricoles

    Les pommes de terre algériennes arrivent sur les étals dubaïotes. Il y a quelques semaines, des photos montrant des produits agricoles algériens sur les marchés du Moyen-Orient ont fait le tour des réseaux sociaux, suscitant des commentaires très positifs, voire de la fierté. À l’étranger, l’Algérien est en effet habitué à voir des produits agricoles marocains et tunisiens, mais jamais en provenance d’Algérie, hormis des dattes.


    À l’origine de cette cargaison, Mertrav, une entreprise algérienne qui a créé une filiale agro-alimentaire tournée exclusivement vers l’exportation. Il y a quelques jours, ce sont 40 tonnes de légumes produits dans la wilaya d’El Oued qui sont partis à destination des Émirats.
    C’est « suite aux nouvelles directives du gouvernement qui vise à lancer le projet d’exportation de produits agro-alimentaires », que l’entreprise dirigée par Billal Bourenane, qui offre déjà des services dans le BTPH, a décidé d’investir dans le secteur agricole.
    « Nous avons acheté 100 hectares au niveau de la wilaya de Oued Souf avec une capacité de production de 290 quintaux par hectare, principalement de la pomme de terre. Nous prospectons les besoins sur le marché international et nous constatons qu’il y a aussi une demande sur d’autres produits. Donc, nous allons nous diversifier vers la tomate et les oignons ». Récemment, 10 tonnes de tomates ont d’ailleurs été exportées vers Dubaï.

    « Nous n’avons pas de tradition d’exportation »

    Pour le chef d’entreprise, qui prospecte actuellement le marché russe, ces cargaisons à destination de l’Émirat sont les premières vers l’étranger. « En Algérie, nous n’avons pas de tradition d’exportation, explique Billal Bourenane. Il a fallu se mettre au niveau des standards internationaux et étudier les exigences des différents marchés. Ce n’est pas facile ».


    Afin de convaincre les acteurs du marché, l’envoi d’échantillon et les invitations à visiter les surfaces agricoles se succèdent. « Ils ont vu les produits et nous avons commencé les exportations ». Ensuite, vient l’étape logistique qui reste la plus difficile à mettre en place, estime le responsable. « Nous n’avons pas tous les moyens logistiques pour être concurrents sur le marché international, que ce soit au niveau du transport maritime ou aérien ».
    La difficulté est encore plus importante lorsqu’il s’agit de produits périssables : « Il n’y a pas de conteneurs frigorifiques et puis il y a la distance. Le seul moyen d’éliminer ce risque, c’est de choisir l’avion ». Et pour transporter ses marchandises vers le Moyen-Orient, l’entrepreneur a choisi la compagnie aérienne Emirates, plus compétitive en matière de tarifs et de quantités transportables.


    Pourquoi le Moyen-Orient ? « Le marché européen est très strict, le calibrage, l’emballage tout est très contrôlé. C’est bien mais nous ne sommes pas prêts pour exporter vers ce marché. Il n’y a pas, par exemple, d’investisseurs qui vendent des machines de triage. Concernant notre emballage, il n’est pas conforme aux normes européennes », détaille Billal Bourenane.
    Les producteurs se réorientent alors naturellement vers les marchés où le niveau d’exigences est « acceptable ». Et c’est le cas pour le Moyen-Orient. « Le calibrage n’est pas demandé ce qui n’empêche pas que nous ayons envoyé un produit qui soit de très bonne qualité », soutient le dirigeant d’entreprise.

    El Oued en tête des régions productrices de pommes de terre


    « À Oued Souf, le terrain est propre » et donne un produit d’une « qualité exceptionnelle », explique Billal Bourenane. Ces dernières années, la wilaya d’El Oued est devenue un véritable eldorado d’où proviennent de grandes quantités de produits agricoles, pommes de terre en tête. En février dernier, le responsable de la direction locale des services agricoles (DSA) indiquait que 24% de la production nationale provient de cette région du sud-est et que 4800 tonnes de pommes de terre seraient exportées vers huit pays en Europe et au Golfe.


    La valorisation des activités agricoles permet aussi la création d’emplois locaux. Chez la société Mertrav agro-alimentaire, la culture des champs nécessite « 15 à 25 personnes » supervisées par « deux responsables spécialisés dans l’agroalimentaire ». Reste maintenant à développer et moderniser les infrastructures. L’accessibilité au terrain se fait souvent par des pistes aménagées par les investisseurs eux-mêmes et l’approvisionnement en électricité reste trop faible, ce qui oblige les agriculteurs à utiliser leurs propres groupes électrogènes pour faire tourner les exploitations.
    Source : TSA.
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